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Lifestyle - This is America

Arianna Huffington: brasseuse de millions et de bien-être

Arianna Huffington, l'une des femmes les plus riches, les plus influentes des États-Unis et les plus lues dans le monde, se lance dans le bien-être et l'épanouissement personnels.

Semer l’épanouissement à tout vent, telle est l’ambition d’Arianna Huffington. Patrick Kovarik/AFP

Arianna Huffington est la fondatrice du journal électronique de grande audience The Huffington Post, lancé aux États-Unis en 2005. Adapté dans quinze autres pays, ce titre est consulté mensuellement par 200 millions d'internautes. Un titre, en outre, acheté en 2011 par le géant d'Internet, AOL, pour la somme de 315 millions de dollars, avec toujours Arianna comme rédactrice en chef. Celle-ci vient de s'en séparer après qu'il soit passé sous l'ombrelle d'une non moins importante entreprise de communication, Verizon. Cette femme très active ne va pas dormir sur ses lauriers, bien au contraire. Elle va se consacrer à une autre entreprise de son cru, qui s'annonce comme une première et qu'elle va inaugurer sous le nom de Thrive Global (Prospérer mondialement). Cette fois, elle lance son affaire, si l'on peut dire, sur des bases non lucratives, avec l'objectif de faire de la notion de bien-être et de bonne santé un produit de consommation courant. Arianna Huffington (66 ans) présente ainsi son nouveau projet : « Promouvoir le bien-être et la productivité, aborder le phénomène grandissant du stress, maximiser la créativité et porter notre culture du travail du stade de survie à celui de prospérité. » Une feuille de route, pour ne plus vivre comme des forcenés, qui sera transmise sur les réseaux sociaux et à travers des séminaires et des ateliers.
Avant de souligner la nécessité de ce changement de vie et de proposer des solutions, Arianna Huffington l'avait expérimenté personnellement : un soir de 2007, elle s'était évanouie sur sa table de travail, se blessant à la tête et au visage. S'ensuivra la tournée des médecins, toutes spécialités confondues, et le diagnostic final qui, même s'il était attendu, tombe comme un couperet : burn out, épuisement extrême.

Révolution dans la culture du travail
Elle se demande alors : « Est-ce cela la réussite et l'accès au titre de l'une des cent femmes les plus influentes du monde ? » De quoi douter de l'idée qu'une vie réussie repose uniquement sur les facteurs classiques du pouvoir et de l'argent. D'où la nécessité de redéfinir sur d'autres bases la notion de prospérité. Arianna Huffington en arrive à une formule qu'elle visualise en faisant ressembler la course effrénée à l'argent et au pouvoir à « l'appui sur deux des trois pieds d'un tabouret. Ils constituent un appui temporaire et, tôt ou tard, vont céder, précise-t-elle. On a donc besoin du troisième pied, ou d'une troisième mesure, que l'on avait ignoré et qui inclut notre bien-être et notre capacité à mettre en action notre intuition et notre sagesse intérieure. » Dans cette célébration de la vie, c'est une révolution dans la culture du travail qu'elle effectue et qu'elle applique dans ses propres entreprises. À savoir, la création d'un espace pour de courtes siestes, le débranchement de ses appareils électroniques lorsque l'on n'en a pas besoin et l'octroi de moments de méditation, plutôt que d'être uniquement obsédé par la comptabilisation des longues heures de bureau, les promotions coûte que coûte, un CV impressionnant et l'essoufflement à grimper les échelons. Attitude qu'elle juge antiproductive. La rédactrice en chef, auteure de plusieurs ouvrages, avait publié un livre à ce sujet, intitulé Thrive : The Third Metric to Redefining Success and Creating a Life of Well-Being, Wisdom and Wonder.
Aujourd'hui, donc, elle décline ce concept à l'échelle mondiale.

 

Réussite et plein épanouissement
Arianna Stassinopoulos, née à Athènes d'un père journaliste et d'une mère à caractère, est arrivée aux États-Unis en 1980, après des études à l'Université de Cambridge et des séjours en Angleterre et en France. En 1986, elle épouse le millionnaire texan Michael Huffington qu'elle assiste pour son accès à la Chambre des représentants. Le couple (qui a eu deux filles) divorce en 1997, après que Michael ait déclaré son homosexualité. Arianna continue à mener en parallèle une carrière d'écrivaine entamée en Angleterre. Elle signe notamment une biographie de Maria Callas, Maria Callas : The Woman Behind the Legend, une autre de Picasso, The Fourth Instinct : The Call of the Soul, tout en s'intéressant à la politique. Elle sera d'abord l'égérie du Parti républicain dont les divisions internes la déçoivent rapidement. Elle regarde alors du côté des démocrates, mais en sort insatisfaite. En 2003, elle vise en tant qu'indépendante le poste de gouverneur de Californie, que remportera son adversaire Arnold Schwarzenegger. Elle étend alors sa présence sur les réseaux sociaux, commencée avec succès en I988 par un blog appelant à la démission de Bill Clinton après le scandale Monica Lewinsky. D'autres blogs ont suivi qui, rapidement et sûrement, ont donné forme à un média électronique des plus réussis et des plus convoités : The Huffington Post, lauréat de plusieurs prix dont le Pulitzer. De cette période de sa vie, elle dira, lors d'une interview à Vanity Fair en octobre 2006, qu'il s'agissait de sa « phase Icare ». Depuis, Arianna sait certainement comment ne pas se brûler les ailes pour atteindre la fortune inestimable du plein épanouissement de soi.

 

Pour mémoire
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Arianna Huffington est la fondatrice du journal électronique de grande audience The Huffington Post, lancé aux États-Unis en 2005. Adapté dans quinze autres pays, ce titre est consulté mensuellement par 200 millions d'internautes. Un titre, en outre, acheté en 2011 par le géant d'Internet, AOL, pour la somme de 315 millions de dollars, avec toujours Arianna comme rédactrice en chef....

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