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À La Une - conflit

Kiev accuse Moscou de préparer des troubles en Crimée et dans l'Est

Dmitri Medvedev a estimé que les actions, présumées, de l'Ukraine étaient un "crime contre la Russie et le peuple russe".

Le Premier ministre Dmitri Medvedev a estimé vendredi que les actions, présumées, de Kiev étaient un "crime contre la Russie et le peuple russe", selon les agences de presse. Il a ajouté que le président Vladimir Poutine pourrait rompre les liens diplomatiques avec l'Ukraine s'il n'y avait pas d'autres "moyens d'influer sur la situation". AFP/DAMIR SAGOLJ

L'Ukraine a accusé vendredi la Russie de préparer des troubles sur son territoire, une tension entre ces deux voisins ravivée par la question de la Crimée et qui inquiète la communauté internationale.

"L'ennemi prévoit des provocations de masse le long de la ligne de front dans l'est de l'Ukraine, qui seront suivies d'accusations selon lesquelles la partie ukrainienne ne respecte pas les accords de Minsk", a déclaré l'antenne spécialisée dans le renseignement du ministère ukrainien de la Défense, sur sa page Facebook.

Kiev a placé ses troupes en état d'alerte rouge le long de la ligne de démarcation avec la Crimée et dans l'Est, après que la Russie a affirmé avoir déjoué des "attentats" fomentés selon elle par les autorités ukrainiennes dans la péninsule annexée en 2014 à l'issue d'un référendum jugé illégal par les Occidentaux.
Les services de renseignement russes affirment que Kiev a organisé plusieurs incursions de "saboteurs-terroristes" qui se sont soldées par des affrontements armés et ont coûté la vie, selon Moscou, à un agent du FSB (issu de l'ex-KGB) et à un militaire russe.

La Russie a pour sa part annoncé vendredi avoir déployé des systèmes de défense antiaérienne et antimissile dernier cri S-400 en Crimée.
Le Premier ministre Dmitri Medvedev a estimé que les actions, présumées, de Kiev étaient un "crime contre la Russie et le peuple russe", selon les agences de presse. Il a ajouté que le président Vladimir Poutine pourrait rompre les liens diplomatiques avec l'Ukraine s'il n'y avait pas d'autres "moyens d'influer sur la situation".


(Lire aussi : Poutine accuse Kiev de "passer à la terreur" en Crimée)

 

Situation "très alarmante"
Face à ce regain de tensions, les Etats-Unis se sont déclarés jeudi "extrêmement inquiets" et ont appelé les deux camps à éviter toute "escalade".
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a également souligné "l'importance pour l'Ukraine et la Russie de résoudre, par le dialogue, les récentes tensions au sujet de la situation en Crimée".
C'est "un nouveau pas vers la sortie de la logique du processus politique et un pas vers la logique d'un affrontement militaire", avait déclaré de son côté jeudi à l'AFP le représentant spécial du gouvernement allemand pour la Russie Gernort Erler. "Tout cela est très alarmant", avait-il ajouté.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait quant à lui appelé les Occidentaux à mettre en garde Kiev "contre des mesures dangereuses qui pourraient avoir les conséquences les plus négatives".
Dans ce contexte, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui surveille l'évolution de la situation en Ukraine, a annoncé vendredi avoir augmenté le nombre de ses observateurs au niveau de la frontière avec la Crimée.

L'Ukraine dément fermement les accusations russes. Au cours d'une séance à huis clos du Conseil de sécurité de l'Onu, elle a demandé à la Russie de fournir des preuves pour étayer ses accusations, également mises en doute par les Etats-Unis et l'Otan.
Vendredi, le secrétaire du Conseil de sécurité nationale ukrainien, Olexandre Tourtchinov, a exposé une toute autre version des faits, affirmant que Moscou cherchait à "couvrir" des fusillades au sein des forces russes qui, "traditionnellement, abusent de l'alcool".

Ces échanges constituent l'une des plus fortes poussées de fièvre entre Moscou et Kiev, à couteaux tirés depuis l'arrivée au pouvoir de pro-Occidentaux en Ukraine début 2014.
Outre l'annexion de la Crimée, un conflit a éclaté avec des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, appuyés selon Kiev et les Occidentaux par l'armée russe. Ce conflit a déjà fait plus de 9.500 morts.
Mercredi, Vladimir Poutine a estimé que, dans ce contexte, une nouvelle rencontre prévue pour début septembre au "format Normandie", c'est-à-dire avec le président ukrainien Petro Porochenko, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel, n'avait "aucun sens".
C'est par cette médiation qu'avaient été conclus en février 2015 les accords de Minsk pour un règlement politique du conflit, qui n'ont abouti jusqu'à présent qu'à une baisse d'intensité des combats dans l'est de l'Ukraine.

 

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