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Pakistan : le parlement vote une loi controversée sur la cybercriminalité

Le Parlement pakistanais a approuvé jeudi une loi très controversée sur la cybercriminalité, qui selon le gouvernement empêchera le harcèlement en ligne et la pornographie pédophile, mais qui limite la liberté de parole selon les défenseurs des droits de l'Homme.

La loi pour la prévention des crimes électroniques 2016, en suspens au Parlement depuis plus d'un an, a été au coeur d'un débat houleux dans et hors de l'hémicycle. Les critiques estiment qu'elle donne au gouvernement des pouvoirs excessifs, lui permettant d'organiser une surveillance de masse et de criminaliser la satire.

Ainsi, une mesure censée empêcher le harcèlement est formulée de façon si vague qu'elle pourrait être utilisée par des responsables gouvernementaux contre ceux qui les critiquent sur les réseaux sociaux, déplore Farieha Aziz, directrice du groupe de défense des droits sur internet, Bolo Bhi.

Une section particulièrement préoccupante selon elle interdit tout propos considéré par l'Autorité de gestion des télécommunication comme "attentatoire à la gloire de l'islam ou à l'intégrité, la sécurité et la défense du Pakistan". "Cela ne relève pas d'un organe exécutif, cela devrait être laissé à l'appréciation des tribunaux", souligne-t-elle.

Pour Gul Bukhari, militants de l'association Bytes for All, "cette loi autorise l'Etat à échanger des informations sur la vie privée de citoyens avec des gouvernements ou agences étrangers, sans recours possible au système judiciaire."

La ministre des Technologies de l'Information Anusha Rahman a assuré à l'AFP que la loi "ne ratisse pas aussi large qu'on le dit" et que "des mesures ont été introduites empêchant tout abus". "Pour la plupart des chefs d'accusation, le gouvernement continuera à devoir passer par les tribunaux" avant de mener des arrestations, a-t-elle souligné, les exceptions étant la pornographie pédophile et le cyber-terrorisme.

Au Pakistan, où des milliers de liens sont inacessibles, des défenseurs de la liberté de parole se plaignent de longue date d'une censure croissante de l'internet, au nom de la religion ou de la lutte contre la vulgarité.
En novembre 2011, l'Autorité des télécommunications a tenté d'interdire l'usage de 1.700 mots considérés comme obscènes dans les SMS -- dont des termes comme "lotion" ou "idiot".

YouTube est de nouveau librement accessible depuis janvier, après avoir été interdit en 2012 dans la foulée de la publication sur cette plateforme d'un brûlot américain anti-islam qui avait déclenché de violentes protestations dans le monde musulman.

Le Parlement pakistanais a approuvé jeudi une loi très controversée sur la cybercriminalité, qui selon le gouvernement empêchera le harcèlement en ligne et la pornographie pédophile, mais qui limite la liberté de parole selon les défenseurs des droits de l'Homme.La loi pour la prévention des crimes électroniques 2016, en suspens au Parlement depuis plus d'un an, a été au coeur d'un...