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Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner... - Pour préserver l’espoir

« J’étais conscient du danger que je courais, mais je sentais que rien ne pouvait m’arriver »

Pour que la cause des personnes disparues au Liban ne tombe pas dans l'oubli, l'ONG Act for the Disappeared a lancé le projet « Fus'hat amal »*. Dans ce cadre, nous publions une série de témoignages fictifs qu'auraient apportés des Libanais arrachés à leur milieu familial et social.

Ramzi Abdel Khalek.

Mon nom est Ramzi.
J'avais 21 ans et je poursuivais mes études universitaires à l'AUB. Je passais mon temps entre les cours et les amis. Ma vie n'était pas très différente de celle que mènent les étudiants d'aujourd'hui... à une différence près : pour me rendre à l'université, je devais traverser tous les jours des quartiers contrôlés par des milices. Et tous les jours, je prenais le risque d'être arrêté à un poste de contrôle.
J'étais conscient du danger que je courais, mais j'avais le pressentiment que rien ne pouvait m'arriver.
Étaient-ce l'énergie et l'optimisme de ma jeunesse qui me poussaient à croire que j'échapperais au sort réservé à des milliers d'autres personnes ? Ou encore le fait d'avoir été éduqué suivant des principes laïcs qui m'empêchaient d'imaginer que la mention de ma confession sur ma carte d'identité serait la raison de tant de souffrances ?
Le 29 juillet 1982, lorsque mes amis sont venus me retrouver en fin de journée à la maison, je n'étais toujours pas rentré. Quelques jours plus tard, ils ont retrouvé ma voiture, reconnaissable à la vignette de l'AUB collée sur la vitre arrière du véhicule.
Vingt-cinq ans plus tard, ma disparition constitue toujours une grande peine pour mes proches. Ma sœur Dima se demande souvent si les personnes qui m'ont enlevé ce jour-là avaient conscience que leur action causerait tant de souffrances.
Mon nom est Ramzi Abdel Khalek. Ne laissez pas mon histoire s'interrompre ici.

 

*« Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch.
Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse : www.fushatamal.org
Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.

Mon nom est Ramzi.J'avais 21 ans et je poursuivais mes études universitaires à l'AUB. Je passais mon temps entre les cours et les amis. Ma vie n'était pas très différente de celle que mènent les étudiants d'aujourd'hui... à une différence près : pour me rendre à l'université, je devais traverser tous les jours des quartiers contrôlés par des milices. Et tous les jours, je prenais le...

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