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À La Une - PORTRAIT

Kyle Eastwood ou comment briller dans l'ombre d'un père

"Certains ont une idée préconçue de qui vous êtes, avant même de pouvoir se faire leur idée. J'espère que, écoutant ma musique, ils me jugeront là-dessus".

Kyle, le fils contrebassiste du cinéaste américain Clint Eastwood, réussit à briller dans le monde du jazz malgré l'ombre de son père. AFP / RAYMOND ROIG

Certains doivent se faire un nom. Lui s'est fait un prénom: Kyle, le fils contrebassiste du cinéaste américain Clint Eastwood, réussit à briller dans le monde du jazz malgré l'ombre de son père, qui peut être "importante parfois", reconnaît-il.

"C'est un morceau de Lettres d'Iwo Jima, un film réalisé par mon père": sur la scène du festival Jazz in Marciac (Gers), où des milliers de fans sont venus l'applaudir vendredi soir, Kyle Eastwood annonce - en français - son prochain morceau, dans un hommage à celui qui lui a donné son nom. Même si cela n'est pas toujours un avantage.

"Ça peut représenter une ombre importante parfois", avoue-t-il dans un entretien à l'AFP. "C'est évident, ça attire l'attention, en bien ou en mal. Certains ont une idée préconçue de qui vous êtes, avant même de pouvoir se faire leur idée. J'espère que, écoutant ma musique, ils me jugeront là-dessus".

A 48 ans, Kyle Eastwood n'a plus l'âge d'être le fils à papa mais il n'a pas toujours été facile de se créer une identité propre. "Il y a longtemps, je me suis demandé si je n'allais pas changer de nom. Mais je me suis dit que, même si je me faisais appeler Kyle Smith, les gens auraient su qui je suis de toute façon".
Et, même s'il s'émancipe en faisant de la musique "depuis pas mal de temps maintenant", la présence du père peut se rappeler à lui tel un boomerang.

Comme lors de cette récente déclaration où Clint Eastwood, l'un des rares républicains déclarés à Hollywood, apporte un soutien à peine voilé au tonitruant candidat républicain Donald Trump, dénonçant au passage l'actuelle génération "de mauviettes".

"Nous avons beaucoup en commun mais surtout pas la politique", tranche Kyle. "Je ne suis absolument pas un partisan de Trump. Je ne suis pas non plus un grand fan de (la candidate démocrate Hillary) Clinton mais je la préférerais sans aucun doute à Trump".

 

Le plus francophile des Américains
La brouille n'a cependant pas lieu d'être entre les Eastwood. Le fils est ainsi reconnaissant à son père et sa mère, Maggie Johnson, de lui avoir fait découvrir le jazz. "On écoutait beaucoup de musique à la maison, avant tout du jazz. Mon père et ma mère jouent tous deux de la musique. Cela a toujours été important".

Kyle se met donc naturellement à la musique. Le piano d'abord puis bien vite "un peu" de guitare, ce qui l'amène naturellement à la basse puis à la contrebasse. "C'est la contrebasse qui m'a choisi".

Ainsi, même s'il entre dans une université du cinéma; même s'il joue dans quelques films de son père, notamment "Bronco Billy", c'est la musique qui l'a "toujours plus intéressé". Il allie donc les deux et, pour son père réalisateur, il compose les bandes originales de certains de ses longs-métrages : "Invictus", "Million Dollar Baby", "Lettres d'Iwo Jima"...

"J'espère que nous aurons à nouveau l'occasion de travailler ensemble", dit-il, tandis qu'il vient de composer pour le prochain film d'un autre membre de sa famille: sa soeur, Alison, qui vient de réaliser "Battle creek".
Mais Kyle n'en oublie pas sa propre carrière de jazzman, dorénavant bien reconnue. Il parcourt les scènes du monde et en particulier en Europe, à tel point qu'il a fait de Paris sa "base".

"Il y a beaucoup de grands musiciens en France", dit-il. Daft Punk compte parmi ses groupes favoris. Il dit avoir beaucoup écouté Serge Gainsbourg et "Metropolitain", le troisième de ses sept albums, a été enregistré notamment avec le batteur français Manu Katché et le pianiste Éric Legnini.

Rien d'étonnant, donc, que ce plus français des Américains choisisse Marciac comme terre d'élection. C'était la troisième fois, vendredi soir, qu'il "faisait" le festival, après 2010 et 2012. "C'est un super festival. C'est vraiment plus important et plus long que celui de Monterey", la ville californienne toute proche de la maison de papa Clint.

Certains doivent se faire un nom. Lui s'est fait un prénom: Kyle, le fils contrebassiste du cinéaste américain Clint Eastwood, réussit à briller dans le monde du jazz malgré l'ombre de son père, qui peut être "importante parfois", reconnaît-il.
"C'est un morceau de Lettres d'Iwo Jima, un film réalisé par mon père": sur la scène du festival Jazz in Marciac (Gers), où des milliers de...

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