Une ressortissante allemande détenue en Turquie pour des liens avec Gülen

Une Allemande est détenue depuis plusieurs jours en Turquie en raison de liens supposés avec le mouvement de Fethullah Gülen, le prédicateur accusé d'être le cerveau du coup d'Etat manqué, a indiqué vendredi la diplomatie allemande, confirmant des informations de presse.

Selon le quotidien Sueddeutsche Zeitung, la femme "a été arrêtée il y a plusieurs jours car des livres ont été trouvés chez elle qui indiqueraient des contacts avec ou une appartenance au mouvement de Gülen". Le ministère allemand des Affaires étrangères a, sans fournir de précisions, confirmé à l'AFP la véracité des informations du journal.

Le quotidien a indiqué n'avoir aucune information sur l'identité de la ressortissante allemande, et ne donne aucun détail sur le lieu de son arrestation. Le quotidien n'était pas non plus en mesure de dire s'il s'agissait d'une résidente en Turquie, ni s'il pouvait s'agir d'une binationale.
"L'ambassade allemande à Ankara s'efforce d'établir depuis des jours un contact avec cette femme, sans succès jusqu'à présent", écrit le journal.

Les relations entre l'Allemagne et la Turquie n'ont pas cessé de se tendre ces derniers mois, notamment en raison des menaces turques de suspendre un accord crucial limitant l'afflux de migrants en Europe et de l'adoption par le Parlement allemand d'une résolution reconnaissant le génocide arménien.

Dernière dispute en date, la Turquie a convoqué lundi le chargé d'affaires allemand au lendemain d'une manifestation de Turcs à Cologne à laquelle le président Recep Tayyip Erdogan avait été interdit de s'exprimer par vidéo.

Berlin a aussi critiqué la purge déclenchée par le régime turc après le coup d'Etat manqué en juillet de jugé qu'Ankara impute à Fethullah Gülen, bête noire de M. Erdogan.
La Turquie a émis un mandat d'arrêt visant le prédicateur qui vit en exil aux Etats-Unis depuis 1999. Il a toujours rejeté les accusations d'Ankara. La traque implacable de ses sympathisants, réels ou supposés en Turquie a touché tous les secteurs de la société, laminant en particulier l'armée.

Selon les données fournies par le ministre turc de l'Intérieur Efkan Ala, près de 26.000 personnes ont été placées en garde à vue et 13.419 étaient en détention préventive. Au total plus de 50.000 limogeages ont eu lieu.