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À La Une - Repère

A quoi ressemblera la guerre contre l'Etat islamique?

Frappes aériennes, forces spéciales, formation et armement des forces locales... les grands traits de la campagne contre l'EI.

"Pour étendre la campagne aérienne en Irak, il est probable qu'on verra l'envoi d'un petit nombre de militaires supplémentaires pour aider à repérer et à marquer ces cibles", dit le général américain à la retraite David Barno. AFP/JM LOPEZ

La promesse du président américain Barack Obama de "détruire" les jihadistes de l’État islamique (EI, ex-Daech) en Syrie et en Irak implique l'extension des frappes aériennes déjà en cours et l'envoi de conseillers militaires supplémentaires.

 

 

Frapper en Syrie

En l'absence de forces rebelles syriennes capables d'exploiter à leur avantage les frappes aériennes, celles-ci devraient être plus limitées qu'en Irak, où l'armée irakienne et les forces kurdes combattent les jihadistes. Les frappes se concentreraient dans l'Est de la Syrie, selon des experts et anciens responsables américains, en se basant sur le modèle des frappes menées contre des cibles liées à el-Qaëda au Pakistan, au Yémen et en Somalie.

Reste à savoir si Barack Obama utilisera uniquement des drones pour lancer ces frappes, où s'il prendra le risque d'envoyer des avions de combat et des bombardiers, exposant les pilotes qui pourraient se retrouver, en cas de problème, en plein territoire contrôlé par l'EI ou par le régime du président syrien, Bachar el-Assad. La destruction de cibles nombreuses en Syrie sera difficile sans un renforcement des capacités de renseignement sur le terrain, afin d'obtenir une image précise des événements.

 

Plus de moyens aériens

La campagne de bombardements débutée le 8 août est restée limitée, avec quelques frappes par jour (un peu plus de 150 en un mois), contrairement à des conflits précédents où l'armée américaine pouvait procéder à des centaines de raids quotidiens. Pour passer à la vitesse supérieure, les États-Unis devraient recevoir l'appui des Français, voire des Britanniques.

 

Un avion de chasse américain. Photo AFP

 

Mais les Américains auront surtout besoin de plus de pistes d'atterrissage dans la région. Jusqu'à présent, les aéronefs américains utilisaient la base al-Dhafra aux Émirats arabes unis, la base Ali al-Salem au Koweït et la base al-Udeid au Qatar, où se trouve aussi un centre de commandement aérien américain.
La Turquie n'a pas dit si elle permettrait aux Américains d'utiliser la base d'Incirlik pour des missions de combat, ce qu'elle refuse pour l'instant de peur de mettre en danger la vie des 49 otages turcs de l'EI. Le porte-avions USS George H. W. Bush est aussi utilisé par des avions de chasse.

 

Former et armer les forces locales

Les Américains ont déjà envoyé près de 300 conseillers militaires auprès de l'armée irakienne, qui avait été mise en déroute par l'offensive fulgurante des jihadistes. Un contingent de 475 militaires supplémentaires sera envoyé auprès des Irakiens et des Kurdes, pour les former mais aussi dans des missions de renseignement. Ils peuvent aussi s'attendre à plus d'armes et plus de formateurs militaires, de la part des États-Unis mais aussi des autres partenaires de la coalition.

 

Des combattants kurdes peshmergas sur la route reliant Kirkouk à Tikrit en Irak, le 11 septembre 2014. AFP/JM LOPEZ

 

En Syrie, former et équiper les rebelles modérés est une priorité, mais les responsables américains admettent que la mise au niveau pourrait prendre des années, étant donnée la myriade de groupes rebelles sur le terrain. Les groupes modérés ont subi d'importantes pertes face aux jihadistes et aux forces du régime.

 

Forces spéciales et "de soutien"

L'intensification de la campagne aérienne impliquera l'envoi de petites équipes de forces spéciales, et vraisemblablement d'agents de la CIA, pour guider les bombardements et assister les forces irakiennes et kurdes au niveau tactique. "Pour étendre la campagne aérienne en Irak, il est probable qu'on verra l'envoi d'un petit nombre de militaires supplémentaires pour aider à repérer et à marquer ces cibles", dit le général à la retraite David Barno, expert au Center for a New American Security, un centre de réflexion. Des soldats "conventionnels" pourraient aussi être requis pour assurer un soutien logistique ou autre, en Irak ou dans les bases de la région. Environ 35 000 soldats américains sont basés aujourd'hui au Moyen-Orient.

 

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