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Moyen Orient et Monde - Ici et maintenant

Syrial winner

Il n'y a pas de hasard.
Au départ, rien ne le prédestinait à devenir l'un des dictateurs les plus sanguinaires et les plus neurasthéniques, sinon du monde, du moins de la zone arabe. Mais son frère, héritier-tyran, est mort sur une autoroute syrienne, et six ans plus tard, son père décède un 10 juin 2000. Bachar el-Assad, qui n'en avait rien à cirer de la politique : il apprenait l'ophtalmologie avec le docteur Ed Schulenber au St Mary's Hospital de Londres tout en s'entraînant à draguer la très sunnite Asma Akhras, est ainsi né une seconde fois en même temps, pratiquement, que le IIIe millénaire. Cela porte bonheur, dit-on : effectivement, il a supplanté son père dans les livres d'histoire.
Sur le fauteuil de papa et vampirisé, comme tout le gang familial, par maman, M. Assad n'a autorisé l'éclosion du superéphémère printemps de Damas que pour mieux le dynamiter quelques jours plus tard : une sorte de Ground Zero du printemps syrien, qui a commencé le 11 mars 2011 à Deraa et qui n'en finit pas d'agoniser. Et avant d'accueillir le pape Jean-Paul II en 2001, il fait arrêter et embastiller des dizaines d'intellectuels. Cela porte bonheur, dit-on : en février 2005, Rafic Hariri, ex-Premier ministre libanais martyr, est littéralement déchiqueté devant le Saint-Georges à Beyrouth.
Ensuite, ce sont 24 images, ou presque, par seconde. Le 14 mars 2005 s'écrit en lettres d'or sur une place des Martyrs, toujours à Beyrouth, transformée en placenta géant. Le 30 avril, l'ex-vice-président de M. Assad, Abdel-Halim Khaddam, accuse son ancien patron d'avoir menacé Rafic Hariri et d'être la tête principale de l'hydre mafieuse contrôlant la Syrie et le Liban. Et puis, après le tonitruant merci du Hezbollah et de ses alliés, la Syrie retire ses soldats, tous ses soldats, du Liban. Cela porte bonheur, dit-on : le 14 juillet 2008, il est l'un des invités principaux, au cœur du défilé militaire sur les Champs-Élysées, de l'inénarrable Nicolas Sarkozy.
Arrive Deraa. Puis Homs. Puis Alep. Puis Deir ez-Zor. Puis toute la Syrie. La guerre civile. Les près de deux cent mille morts. Les barils de TNT. L'ami Vladimir et sa flotte à Tartous. Les manipulations tous azimuts du régime baassiste. Les jihadistes. Les hommes barbares et sanguinaires, al-Nosra et consorts, petits angelots époque préraphaélites, avant les monstres de Daech, de l'État islamique. Les jihadistes. Les femmes, ouvrières stakhanovistes du sexe. Encore des manipulations. Toujours des manipulations. Pour que, dans l'inconscient collectif de la planète, on se dise et on se répète que la peste vaut mieux que le choléra – ou l'inverse. Pour que ce gang alaouite avec toute sa barbarie soit érigé en sauveur du pays, de la région, du monde. Et ces nuages de gaz, jaunes, de couleur miel, qui s'élèvent des points d'impact des bombes chimiques, ces enfants qui meurent sur-le-champ, ces blessures inédites entre Roswell et X-Files. Cela porte-bonheur, dit-on : le délicieux M. Assad est réélu fin avril 2014 à la présidence syrienne avec... 88,7 % des voix.
On le sait : un bonheur n'arrive jamais seul. Des bonheurs encore moins : c'est la loi des séries. Si le Hezbollah est au Liban l'unique, le seul (petit) gagnant de cette parthénogénèse hallucinée et hallucinante, opérée d'abord à Fallouja le 5 janvier 2014 puis à Mossoul le 6 juin de la même année, et qui a asséné sur la gueule du monde un cytomégalovirus d'une ampleur démesurée : Daech, ou État islamique, Bachar el-Assad en a été, worldwide, l'absolu bénéficiaire. Le voilà quasiment réhabilité aux yeux du monde, indépendamment des cris d'orfraie poussés à Damas et Moscou (dans une Crimée toujours occupée le plus illégalement du monde) contre des frappes US sans l'aval syrien. Que Barack Obama et ses alliés bombardent ou pas les positions de l'EI en Syrie, que l'avenir soit noir, rose ou gris pour le président syrien, ou que l'Arabie saoudite redevienne la tsarine du monde arabe ou pas, n'y changeront rien : Bachar el-Assad est aujourd'hui sur un nuage, noyé de baraka. Et cela, c'est impardonnable.

P.-S. : Bachar el-Assad est né en 1965. Le 11 septembre. Il n'y a pas de hasard.

Il n'y a pas de hasard.Au départ, rien ne le prédestinait à devenir l'un des dictateurs les plus sanguinaires et les plus neurasthéniques, sinon du monde, du moins de la zone arabe. Mais son frère, héritier-tyran, est mort sur une autoroute syrienne, et six ans plus tard, son père décède un 10 juin 2000. Bachar el-Assad, qui n'en avait rien à cirer de la politique : il apprenait...
commentaires (5)

Là où je me démarque de la position prise par l'auteur de cet article c'est justement dans la conclusion! Le clan dércit comme vainqueur n'en est pas un et j'estime que ce conflit a justement empêché le "président" Bachar Assad de s'octroyer le redressement que le pays a connu les années précédentes

Olivier Georges

14 h 16, le 12 septembre 2014

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Commentaires (5)

  • Là où je me démarque de la position prise par l'auteur de cet article c'est justement dans la conclusion! Le clan dércit comme vainqueur n'en est pas un et j'estime que ce conflit a justement empêché le "président" Bachar Assad de s'octroyer le redressement que le pays a connu les années précédentes

    Olivier Georges

    14 h 16, le 12 septembre 2014

  • ET GEBRAN BASSIL LE MERCENAIRE ASSADIEN, LUI EST NÉ QUEL JOUR ? IL PARLE EN NOTRE NOM ET PRÉSENTE LES INTERETS DE SON PATRON ASSAD.

    Gebran Eid

    07 h 51, le 12 septembre 2014

  • C’est 1 vieille leçon, les "puissants" dépassés car impuissantés qui sont encore pour la forme still en possession des attributs du pouvoir bien que sous leurs pieds les fondements soient déjà sapés ; et qui continuent à végéter, parce que des dissensions ont éclaté entre les héritiers pour la jouissance de la succession avant que le testament ne soit ouvert et le faire-part imprimé ; se ressaisissent avant le comBat dernier, passent à l’offensive, provoquent au lieu de battre en retraite, et cherchent à tirer de l’extrême moult prémisses mises en question déjà condamnées ! Ainsi en est-il de ce bääSSdiotisme, et de son jumeau, le fakkîhdiotisme de l’hassine ! Il y eu, au sein de cette "paroisse" ; "l’aristocrate" qui soulignait le lien héréditaire avec la Per(s)cée de Tabrîz, et la "petite-bourgeoise" qui mettait plutôt l’accent dans l’esprit de l’hypocrisie "morale noussaïrîe" ; moult tentatives pour parvenir 1 entente avec la dissidence, afin de constituer 1 bloc face à la masse "profane" Sunnite ! Il y a eu aussi des mesures coercitives : le "pieux" bigaradier, alias boSSfééér, avait déjà aussi constaté avec des lamentations à Orange ou Noûr-Télé que dans le seul Mont-Libanais, beaucoup d'individus étaient devenus étrangers au maronitisme coinnique et surtout à l’aSSadisme : "Compelle intrare", répond sèchement le Laodicéen chevrier. Et il laisse à ce boSSfaïr et aux sectaires et excités oranginés, le soin de tirer du feu le hommoss ou les marrons qu’ils comptent bâfrer.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 44, le 12 septembre 2014

  • Syrial killer, Syrial winner ! Mais ce n'est certainement pas Bachar langue tordue (niss lessen) le grand génie de l'apocalypse syrien. C'est tout un régime super criminel, super nazi, super cynique, qui a tout fait pour plaquer à la figure du monde l'alternative d'une Daech encore plus monstrueuse que lui et lui crier : c'est ce que vous voulez à ma place ? Tsar ridicule Poutine et mollahs fanatiques d'Iran et du Liban l'y ont aidé aveuglément et énormément. Tout ce qu'ils ont gagné et légué au monde c'est un califat barbare à cheval sur la Syrie et l'Irak. L'hésitant et lâche Obama vient bien tard faire le nettoyage.

    Halim Abou Chacra

    04 h 20, le 12 septembre 2014

  • chapeau Mr Makhoul ... votre collegue affirmait la meme chose mais dans une autre optique, mais pensez vous que les US ne tienne pas paroles encore une fois en renonçant a armee l'ASL comme la dit solennellement Obama, et pire de renouer avec le regime?

    Bery tus

    03 h 46, le 12 septembre 2014

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