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À La Une - Syrie

Le Hezbollah prête encore main-forte au régime

Le rapport de HRW met l’accent sur un conflit « de plus en plus confessionnel et sanglant ».

Des membres de l’Armée syrienne libre en pleine opération dans les environs de Damas. Yousef Albostany/Reuters

L’armée syrienne, soutenue par le Hezbollah, a repris hier les localités de Husseiniyé et de Dyébiyé proches de Sayyeda Zeynab, un lieu saint chiite près de Damas, renforçant son contrôle dans cette zone, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
« L’armée tente d’étendre son contrôle dans les banlieues sud de Damas », a expliqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH, qui s’appuie sur un vaste réseau de militants à travers le pays. Mais selon lui, « cela sera très difficile pour les troupes du régime car les banlieues de Damas et notamment sud sont un véritable bastion des rebelles ».
Le régime, appuyé par le parti de Dieu et par des milices locales, combat depuis le début du conflit syrien une rébellion hétéroclite composée au départ de déserteurs de l’armée, rejoints par des civils ayant pris les armes puis des jihadistes étrangers. Mercredi, un Français musulman s’est ainsi fait exploser contre une position de l’armée dans la province d’Alep, tuant dix soldats, a annoncé l’OSDH.

 

(Pour mémoire: Des rebelles syriens constituent une force islamique)


Sur un autre front, de violents combats se déroulaient hier entre armée et rebelles près d’un site chimique présumé se situant aux abords de Sfiré, selon l’OSDH. Dans l’après-midi, l’armée a capturé le village d’Abou Jrein, sur la route de Sfiré, facilitant ainsi son avancée vers la ville rebelle.

Le rapport sanglant de HRW
C’est au lendemain d’une vidéo relayée sur Internet montrant des membres présumés du Hezbollah achevant des rebelles blessés que Human Rights Watch (HRW ) a diffusé un rapport sanglant faisant état des lieux, près de 3 ans après le début du conflit syrien. Dénonçant des « crimes contre l’humanité », HRW a affirmé hier que des jihadistes et des rebelles avaient tué le 4 août au moins 190 civils, dont 67 exécutés alors qu’ils n’étaient pas armés, et pris en otage 200 personnes dans des villages alaouites de la province côtière de Lattaquié, fief du président Bachar el-Assad. Dans son rapport, HRW explique avoir interrogé des survivants de l’attaque et compilé une liste des victimes, parmi lesquelles 57 femmes et 18 enfants. Selon HRW, basée à New York, au moins 20 groupes, principalement des jihadistes affiliés à el-Qaëda, ont participé à l’offensive.

 

(Pour mémoire: HRW dénonce le recours à des bombes à effet de souffle contre des écoliers)


L’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et un autre groupe détiennent toujours les plus de 200 civils, en majorité des femmes et des enfants, selon l’organisation. Les exécutions du 4 août constituent les crimes les plus importants attribués aux jihadistes et aux rebelles, selon HRW, qui a déploré un conflit « de plus en plus confessionnel et sanglant ».

 


La Coalition de l’opposition syrienne a pour sa part « condamné sans équivoque toutes les violations des droits de l’homme commises par les groupes armés, y compris les meurtres extrajudiciaires et les enlèvements ».
Dans le même temps, des manifestations ont été organisées hier dans les zones rebelles, en particulier dans les provinces d’Alep, de Damas, de Deraa, d’Idleb et de Homs, sous le slogan « Utilisez les armes au front, pas dans les régions libérées ». Ce slogan dénonçait les combats et les règlements de comptes qui se multiplient depuis plusieurs mois entre rebelles et jihadistes, pourtant tous engagés contre le régime, les premiers accusant les seconds d’avoir « volé la révolution ».


Une mission conjointe
Dans ce contexte macabre, une équipe de l’OIAC et de l’ONU, à l’œuvre depuis le 1er octobre en Syrie, s’est de nouveau rendue sur le terrain hier. Méconnue du grand public, l’OIAC s’est trouvée sous le feu des projecteurs depuis le début de sa mission en Syrie, une première dans un pays en guerre. L’Union européenne a d’ailleurs annoncé qu’elle allait fournir aux inspecteurs dix nouveaux véhicules blindés qui viendraient s’ajouter aux 25 déjà fournis. Le Conseil de sécurité a pour sa part autorisé hier la création d’une « mission conjointe » entre l’ONU et l’OIAC comme proposé par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. 

 

(Éclairage : Éliminer les armes chimiques ne sera pas le plus difficile)


De leur côté, les inspecteurs ont déjà commencé à superviser la destruction, par les autorités syriennes, de certaines munitions et d’installations de production d’armes chimiques qui doivent avoir été toutes démantelées au 1er novembre. L’équipe mixte a reçu des renforts et compte désormais une soixantaine de personnes selon l’ONU. Vingt sites doivent être inspectés dans les prochaines semaines, dont certains dans « des zones dangereuses ».

 

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