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Culture - Concert

La musique baroque sous fanion colombien

Avec l’ensemble colombien « Extempore », la musique baroque a retenti au palais de l’Unesco. Pour ces pages des XVIIe et XVIIIe siècles, notes douces et feutrées pour un concert aux images sonores élégantes, certes un peu redondantes, mais taillées dans des cadences dentelées et finement architecturées.

C’est en habit de folklore colombien que les quatre musiciens ont présenté leur concert.

Entorse à l’exactitude. Vingt minutes de retard sur l’horaire annoncé sans qu’il y ait ruade au portillon. C’est en habit de folklore colombien – pantalons rouge terre, gilets aux boutonnières colorées et chemises blanches – que les quatre musiciens de l’ensemble «Extempore» se présentent sur scène. Au violon Andres Murillo, au violon et alto Juan Pablo Murillo, au violoncelle Gabriel Guzman et au clavecin (hélas électrique et dont les notes ont parfois des résonances cassantes bien loin d’être cristallines...) Roberto Rubio.
Menu exclusivement baroque aux divers horizons européens, ainsi que des pages serrées incluant un bouquet de partitions des grands maîtres de la période de la musique baroque tels Schmelzer, Rosenmuller, Castello, Corelli, Bach, Leclair et Vivaldi.
De l’Allemagne d’abord ces sonates, sous influence quand même vénitienne, de Johan Heinrich Schmelzer et Rosenmuller, tout en teintes délicates et équilibrées avec quelques éclats et vivacité comme des sarments en fin de souffle.
Cap sur Venise en interprétant la brève mais pétillante Sonata prima du violoniste Dario Castello, mêlant musique de cour et intermittences du cœur à travers surtout des violons qui, sans toucher aux grands trémolos ou déferlements mugissants, ont quand même une certaine éloquence.
Et arrive, pour boucler la première partie du programme, l’«archange» Corelli avec sa Sonate n°1 op 4. On retient surtout cette Courante où les sons s’alignent en petites mesures furtives comme ces regards amoureux qui cueillent à la dérobade quelques feux de la passion ou tout simplement quelque tendresse...
Petite pause et reprise avec la Sonate en sol majeur BWV 1038 de Jean Sébastien Bach, cantor à l’inspiration prolifique et teintée de tout l’humanisme de la Renaissance. Trois mouvements (largo, vivace et presto) pour plonger au plus profond de cette Europe tiraillée à l’époque entre connaissance, luxe de cour et sens de l’élévation.
Belle virée vers la France avec le violoniste lyonnais Jean-Marie Leclair pour une musique concertante désignée par Récréation. Longue et riche narration où le paysage rural, dans tous ses états, a tous les atouts... D’une soyeuse Sarabande à un Tambourin endiablé mais un peu trop insistant et tapageur, en passant par un malicieux badinage tout en espièglerie et un pétillant et vif menuet, l’esprit français, avec ses scintillements et sa finesse, a ici le vent en poupe.
Pour conclure, l’ensorcelante Sonate op 1 n°12, dite la Follia d’Antonio Vivaldi. Une des œuvres les plus connues du Prêtre roux pour cette danse importée d’Espagne, aux accents incantatoires et
magiques.
Salve d’applaudissements d’un auditoire un peu saisi au collet par cette entraînante et contagieuse Follia aux cadences folles, emportées et vives.
Retour des musiciens sur scène après leur salut final pour un air de Colombie. Euphorie dans la salle. Avec quelques murmures des dames qui fredonnent discrètement, en toute nostalgie, des bribes d’une chanson, de terroir et de cœur, sans doute délicieusement ancrée dans la mémoire.
Entorse à l’exactitude. Vingt minutes de retard sur l’horaire annoncé sans qu’il y ait ruade au portillon. C’est en habit de folklore colombien – pantalons rouge terre, gilets aux boutonnières colorées et chemises blanches – que les quatre musiciens de l’ensemble «Extempore» se présentent sur scène. Au violon Andres Murillo, au violon et alto Juan Pablo Murillo, au...

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