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Agenda - Hommage

Le départ de la regrettée Évelyne Hamdan, née Brun

Le destin a voulu que notre mère Évelyne Hamdan, née Brun, nous quitte en un temps où le coronavirus est en avancée exponentielle au Liban comme partout dans le monde, contraignant les citoyens au confinement sanitaire.

Comment devons-nous gérer cette situation doublement fâcheuse, doublement douloureuse ? Nous faut-il distribuer le faire-part, préciser une date pour l’inhumation et une autre pour la réception des condoléances ? Ou nous faut-il déplorer notre perte, chacun, chacun dans l’intimité de sa réclusion ? Voilà une question qui ne nous a même pas effleurés. Car, enfants d’Évelyne Hamdan, celle qui, tout au long de sa vie éclairée par la pensée et orientée vers le travail constructif, a toujours été pour nous l’incarnation vivante et obstinée de la responsabilité civile et de celle mondialement citoyenne, nous ne pouvons que souscrire à ce devoir éthique. Nul besoin dès lors de l’interroger sur les démarches à suivre en vue de lui rendre les derniers honneurs. « Qui suis-je, nous aurait-elle dit, pour que vous ameniez parents et amis à risquer leur vie? Gardez le faire-part de côté et faites-en un usage approprié plus tard. »

Conformément à son principe de vie soigneusement tenue à l’écart des extravagances, fioritures et fracas, et soucieux, pour l’honorer, de souscrire à sa leçon en matière de responsabilité citoyenne, nous avons le regret de vous annoncer le décès de notre mère, grand-mère, sœur, parente, voisine, professeure et amie chérie et vénérée, Évelyne Hamdan.

Au cas où vous souhaiteriez consoler notre douleur, nous vous prions que cette consolation nous soit prodiguée dans le silence, celui qu’elle a toujours apprécié parce que propice au travail laborieux, à l’activité de la libre pensée et de la pensée libre, à la méditation et à la création littéraire et culturelle.

Nous vous retrouverons dans un recueillement autour de sa mémoire, le jour (que nous espérons proche) où le monde et le Liban auront réussi à vaincre le coronavirus et à mettre fin à son fléau. Ce Liban qu’elle a aimé autant qu’elle a aimé son compagnon de route et de lutte, prématurément disparu, Hassan Hamdan/Mahdi Amel. Ce Liban où ses enfants et neuf petits-enfants ont vu le jour. Ce Liban où elle les a élevés dans le droit chemin, aux côtés d’autres enfants, où elle s’est construit une réputation exemplaire, où elle a contracté des amitiés louables et durables. Ce Liban dont elle a enduré la guerre comme tous ses concitoyens, ce Liban qu’elle n’a jamais songé à quitter. Ce Liban dont la paix reconquise l’a tellement enthousiasmée qu’elle s’est engagée à mobiliser ses efforts et son énergie à former, à sa manière discrète et raffinée, ces jeunes, non seulement au savoir encyclopédique et bien fondé, mais aussi aux valeurs humanistes.

Nous sommes profondément persuadés que le jour où nous pourrons nous recueillir en votre compagnie, autour de sa mémoire, le Liban et sa famille en France ne manqueront pas de lui rendre les derniers honneurs, quoique ultérieurement à son départ mais dans le respect de la vie et dans la valorisation de la sécurité de tous et toutes, car dans chacun des coins du pays du Cèdre, Évelyne Hamdan a une maison de vie et une sépulture de vie éternelle.

Au nom des enfants d’Évelyne

Hamdan, née Brun

Roula ZOUBIANE

Le destin a voulu que notre mère Évelyne Hamdan, née Brun, nous quitte en un temps où le coronavirus est en avancée exponentielle au Liban comme partout dans le monde, contraignant les citoyens au confinement sanitaire. Comment devons-nous gérer cette situation doublement fâcheuse, doublement douloureuse ? Nous faut-il distribuer le faire-part, préciser une date pour...