La situation au Liban devient de plus en plus inquiétante. Cela, tout le monde le sait, et je n'ai rien de nouveau à dire à ce sujet à ce stade. Malheureusement, un mot existe, depuis quelques années, déjà, en langue française : la libanisation. Ce mot me fait personnellement peur, mais aussi et surtout horreur. Peur pour l'avenir du Liban qui, peut-être, agonise, à plusieurs niveaux, et qui n'a plus rien de prometteur. De l'horreur, car, rien qu'à voir des étrangers estiver, passer quelque temps ou travailler sur le territoire libanais, une pensée et une seule vient inéluctablement à mon esprit : mais qu'est-ce que ces gens viennent faire ici, dans un pays où tout est en pleine décadence : un Parlement qui ne se réunit même pas, un gouvernement quotidiennement menacé de dissolution, un président de la République inexistant et, ce qui me semble le plus dangereux, introuvable.
En effet, la question libanaise est malheureusement devenue une préoccupation mondiale. Laquelle préoccupation ne montre pas (et ne montrera jamais d'ailleurs) le souci des pays étrangers, arabes, européens ou américains, par rapport à la situation libanaise et sur la nécessité d'élire, tout de suite, un président de la République, mais bien plus que cela au contraire, une préoccupation qui ne traduit que des intérêts et des avidités dans un Liban que tout le monde veut posséder, à lui seul, avec ses richesses, son beau climat et les bénéfices de la proximité de la mer et de la montagne.
Mais pourquoi donc reprocher aux pays étrangers et à leurs ressortissants ces intentions intéressées alors que nos politiciens libanais (ou la grande majorité d'entre eux) agissent de la même manière ? Une manière qui ne reflète que la défense de leurs propres intérêts dans la conduite des affaires de la République. Autrement dit, les pauvres Libanais qui, un jour, ont fait confiance devraient les sanctionner pour ne pas avoir été à la hauteur de cette confiance.
Si l'on ne se rend pas compte, le plus rapidement possible, des dangers qui nous entourent de toutes parts et qui menacent nos institutions, notre avenir et notre devenir, avant qu'il ne soit trop tard, le Liban n'aura plus sa raison d'être ni assez de force pour combattre et survivre.
Un remède et un seul s'offre à nous : l'union nationale qui mettra à bas tous les complots.
Melhem Maroun KARAM
Avocat à la cour
commentaires (4)
CEUX QUI SONT NES ET GRANDIS AU LIBAN ONT POUR PATRIE LE LIBAN... LES AUTRES LES PAYS OU ILS SONT NES ET GRANDIS...
LA LIBRE EXPRESSION
15 h 36, le 25 juillet 2016