Ils l'ont fait ! Charbel Habib et son coéquipier Walid Samaha ont créé la sensation en participant avec brio à la sixième édition du Challenge Pékin-Paris, un rallye-raid de voitures classiques et anciennes.

Partis défier des compétiteurs aguerris et les éléments contraires dans cet évènement mythique, les deux aventuriers libanais ont non seulement rallié l'arrivée à Paris (ce qui est déjà un exploit en soi), mais ils l'ont fait avec les honneurs. Embarqués à bord d'une magnifique Porsche 356C modèle 1964, dont la puissance est de 75 chevaux, Charbel Habib a signé un véritable exploit.
En effet, nos deux champions ont bouclé les 13 695 km de la célèbre course de voitures classiques après 35 jours d'un périple fascinant qui les a conduits de la Grande Muraille, au désert de Gobi, puis c'est la traversée de la Mongolie qui s'est étalé sur huit jours. A suivi une traversée de la steppe sibérienne (12 jours), en passant par l'Oural. Les équipages ont ensuite traversé l'Ukraine, la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Slovénie, l'Italie, la Suisse avant la fastueuse arrivée à la place Vendôme.
Il s'agit de la « course de notre vie », nous confiait, quelques jours avant le départ, Charbel Habib. Force est de reconnaître que le Libanais a réussi sa gageure dans la mesure où le tandem Habib/Samaha a glané une médaille d'or pour son excellent temps global (270h, 8min et 23sec) et une autre en argent pour s'être hissé à la deuxième place de la « catégorie VI ». Au classement final, l'équipage libanais a décroché une fort honorable 24e place parmi 115 participants, représentant une cinquantaine de pays.
Ces équipages sont attirés par un rallye qui n'a pas d'égal au monde. Ce rallye se propose d'offrir cinq semaines de compétition et d'aventure sur 13 695 kilomètres, avec les voitures les plus solides et fiables de l'histoire de l'automobile. Mais attention : des voitures qui doivent répondre à un cahier des charges précis. Si ce cahier n'est pas « vintage », les voitures, elles, le sont.
Des marques comme Ford, Chrysler, Rolls Royce, Bentley, Chevrolet, Mercedes, Volvo, Porsche (356), Datsun (240Z), Aston Martin, Mustang, Jaguar ou BMW ont été de la fête.

Un plateau très rétromobile
Cette course a rassemblé trois catégories de voitures anciennes, dont l'âge minimum est de 40 ans : vintage (1920-1931), d'avant-guerre (1932-1941) et classique (1942-1975). Au final, le plateau était digne d'un salon rétromobile. Du beau monde...
Mais qui dit rallye dit contrôle des chronos et des horaires. Des épreuves spéciales ont été proposées aux pilotes. Les équipages ont dû se prouver à eux-mêmes ; c'est-à-dire aucune assistance, sous n'importe quelle forme, n'a été autorisée.
Les concurrents ont également dû assurer eux-mêmes tous les approvisionnements, allant des bagages aux tentes, pièces de rechange pour les voitures, etc. Charbel Habib et Walid Samaha ont testé la voiture dans les régions littorales et montagneuses libanaises, afin de s'y adapter avant de faire le déplacement en Chine. Signalons par ailleurs que Charbel Habib, ingénieur en génie civil de 46 ans, véritable passionné de voitures classiques – il en possède d'ailleurs des dizaines –,et Walid Samaha, ingénieur en mécanique de 38 ans, ont été les seuls représentants du monde arabe dans cette course organisée tous les trois ans.
Livrée à son premier propriétaire le 21 janvier 1964, la Porsche 356 du duo libanais est dotée d'un moteur 1600C à transmission manuelle qui développe 75 ch (55 kW). À l'époque, la voiture affichait une vitesse de pointe de 175 km/h pour un couple maximal de 123 Nm à 3 600 tr/min et franchissait le 0 à 100 km/h en 14 secondes.
Le drapeau libanais a bien évidemment orné le capot de leur somptueux bolide. À noter enfin que nos vaillants représentants ont été accueillis, place Vendôme, par leurs parents et amis, dont le président du Centre Porsche Liban, Assaad Raphaël.