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Liban - Aéroport de Beyrouth

La grogne monte chez les taxis après les mesures de Zeaïter

Les clarifications du ministre ne satisfont pas les professionnels du transport.

Une récente décision du ministre des Transports, Ghazi Zeaïter, interdisant l'accès à la voie qui conduit au hall d'arrivée des usagers de l'Aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth, aux taxis ne relevant pas de l'aéroport, a suscité des réactions négatives de la part de compagnies de taxis qui s'estiment lésées par cette mesure. Hier, M. Zeaïter et le directeur de l'aéroport, Fadi Hassan, ont séparément apporté des clarifications qui n'ont toutefois pas mis fin aux protestations.

M. Zeaïter a ainsi affirmé hier, dans une déclaration, que sa démarche a été effectuée dans le but d'organiser l'activité des taxis qui travaillent dans l'enceinte de l'aéroport, ces derniers devant être dotés de compteurs, pratiquer une tarification unifiée et adopter une même couleur de carrosserie et un même uniforme pour les conducteurs. Il a fait valoir que sa décision « n'interdit à personne de travailler comme taxi à l'aéroport ».

Cette déclaration a été aussitôt suivie par un communiqué du directeur de l'aéroport dans lequel il affirme que le but était de « réduire les embouteillages que provoquent sur la route menant au hall d'arrivée les taxis non munis de licences délivrées par la direction de l'aéroport ». Il précise dans ce cadre que ces véhicules sont toujours autorisés à accompagner jusqu'au hall de départ les voyageurs en partance, soulignant néanmoins que s'ils ne transportent pas de passagers, ils devront emprunter la route qui conduit au parking de l'aéroport.

Dany Habchi, propriétaire d'une compagnie de taxis, critique la mesure en vertu de laquelle l'accès à la route menant au hall d'arrivée est désormais interdit. « Depuis plus d'un mois que ce règlement est entré en vigueur, nos clients ne cessent de se plaindre », déclare-t-il à L'Orient-Le Jour. Rappelant que « les voyageurs sont habitués à s'engouffrer dans le taxi à peine franchie la porte de sortie », il relève que ceux-ci « n'acceptent pas encore l'idée de se déplacer jusqu'au parking ». M. Habchi raconte dans ce cadre qu'« il y a deux jours, un client muni d'un walker a eu beaucoup de mal à traverser la route pour gagner la voiture qui l'attendait, et hier même, une dame d'un certain âge, accompagnée d'enfants et de cinq valises, se lamentait à l'idée de devoir parcourir à pied la distance la séparant du taxi ».

 

(Lire aussi : L'aéroport de Beyrouth renforce sa position de hub aérien)

 

Il fait par ailleurs observer que l'obligation de payer le tarif de stationnement, qui s'élève à 6 000 LL pour la première heure, suscite en outre beaucoup de réticences de la part des passagers. « Pourtant, s'étonne-t-il, nos services sont bien moins chers que ceux des taxis de l'aéroport qui, eux, chargent le passager de 8 000 LL au démarrage, et facturent le km à 2 500 LL alors que notre km ne coûte que 1 000. »
Une autre société de taxis interrogée affirme connaître une diminution de l'activité sur le tronçon de l'aéroport à cause de ce prix du parking qui se greffe sur le tarif du transport. « Nous avons constaté une baisse de 20 à 30 % de la clientèle dans ce secteur », déplore un responsable de la société, qui relève par ailleurs « l'inconvénient pour les chauffeurs de devoir se garer dans le parking, se diriger vers le hall d'arrivée, trouver les clients, porter leurs valises et les transporter jusqu'au parking qui se trouve à une centaine de mètres ».

Bernard, responsable d'une autre compagnie, regrette le temps où « grâce à l'enseigne lumineuse qu'il percevait sur le dos du véhicule, le client repérait très rapidement la voiture chargée de le cueillir ». Il met l'accent sur l'embarras que crée la nouvelle mesure, tant au niveau des chauffeurs que des passagers, qui ont souvent du mal à se retrouver. « Cela sans compter que beaucoup de voyageurs n'étant pas munis de téléphones portables à leur arrivée, nous sommes contraints d'entrer dans le hall pour brandir des pancartes affichant leur nom », relève-t-il.

Le syndicat des propriétaires de taxis compte-t-il entreprendre une démarche pour faire entendre toutes ces objections ? Le président du syndicat, Marwan Fayad, affirme à L'Orient-Le Jour qu'il a déjà demandé à se réunir avec Ghazi Zeaïter, le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk et le ministre du Tourisme Michel Pharaon, afin de faire entendre les revendications des gens de la profession. Parmi ces demandes, il a notamment évoqué la réduction du tarif du parking et l'installation d'auvents pour protéger de la pluie et du vent les piétons traversant la route entre le bâtiment de l'aéroport et les aires de stationnement. « À défaut d'être satisfait, le syndicat compte recourir à l'escalade », avertit M. Fayad.

 

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« Depuis plus d'un mois que ce règlement est entré en vigueur, nos clients ne cessent de se plaindre », déclare-t-il à L'Orient-Le Jour. Rappelant que « les voyageurs sont habitués à s'engouffrer dans le taxi à peine franchie la porte de sortie », il relève que ceux-ci « n'acceptent pas encore l'idée de se déplacer jusqu'au parking ». Comment font ces mêmes voyageurs à leur arrivée à l'aéroport de Paris CDG ou de Dubai ou de Londres dans lesquels il faut marcher plus d'une dizaine de minute pour atteindre la borne de taxi? La mesure prise, du moment qu'elle est respectée convenablement, est largement justifiée.

Khalil Masri / MASRI HOLDING

08 h 09, le 20 juillet 2016

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Commentaires (1)

  • « Depuis plus d'un mois que ce règlement est entré en vigueur, nos clients ne cessent de se plaindre », déclare-t-il à L'Orient-Le Jour. Rappelant que « les voyageurs sont habitués à s'engouffrer dans le taxi à peine franchie la porte de sortie », il relève que ceux-ci « n'acceptent pas encore l'idée de se déplacer jusqu'au parking ». Comment font ces mêmes voyageurs à leur arrivée à l'aéroport de Paris CDG ou de Dubai ou de Londres dans lesquels il faut marcher plus d'une dizaine de minute pour atteindre la borne de taxi? La mesure prise, du moment qu'elle est respectée convenablement, est largement justifiée.

    Khalil Masri / MASRI HOLDING

    08 h 09, le 20 juillet 2016

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