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Liban - Séminaire

Le monde arabe face à ses démons : terrorisme, difficultés économiques et sous-développement

Le ministre Mokbel s’exprimant lors du congrès organisé par le Centre de recherches et d’études stratégiques de l’armée libanaise. Photo Ani

Que devient le Proche-Orient à l'ombre du nouvel ordre mondial et comment peut-on remédier à la violence et à la destruction systématique auxquelles font face plusieurs pays de la région ? Telle est la réflexion que s'est promis de faire le Centre de recherches stratégiques, relevant de l'armée libanaise, lors d'un congrès qui s'est tenu hier à l'hôtel Monroe, en présence de plusieurs personnalités politiques et militaires.
En proie au terrorisme, mais aussi à de multiples défis politiques, sociaux, économiques et culturels, le monde arabe est en ébullition et son avenir s'annonce de plus en plus obscur. D'où la nécessité de repenser les stratégies et définir une vision commune pour mettre un terme à ce délitement progressif dont les répercussions se font désormais ressentir aux quatre coins de la planète. Telles sont les idées maîtresses exprimées dans le cadre de ce séminaire.
Dans son allocution, lue par le ministre des Travaux publics Ghazi Zeaïter, le Premier ministre, Tammam Salam, a mis l'accent sur les « problèmes structurels profonds dont pâtit la région et qui ont produit dès 2011, a-t-il dit, une nouvelle réalité difficile et complexe, ponctuée de guerres, d'exil forcé, d'injustices et de terreur ». Une situation qui a abouti à des « changements dramatiques sur plus d'un plan », a souligné M. Salam. Désormais, la région offre « un paysage des plus confus et des soubresauts jamais vus depuis des décennies ». Au milieu de ce chaos, a ajouté M. Salam, le Liban, « fort d'une Constitution démocratique, continue de défendre les libertés et la modération ». L'expérience libanaise reste ainsi « un garde-fou par excellence contre le terrorisme, la discorde et le désordre ».

Vision réfléchie, plan réaliste
Le Proche-Orient « préoccupe désormais le monde entier », le conflit régional s'étant d'un coup « propagé pour devenir un conflit international », a enchaîné le ministre de la Défense, Samir Mokbel. Et ce dernier d'énumérer les facteurs qui ont contribué à cette rupture et à « l'explosion politique et sécuritaire, à savoir l'oubli ou plutôt l'occultation pendant très longtemps de la situation au Proche-Orient – dont le conflit israélo-palestinien – sans mentionner les besoins en matière socio-économique et de développement qui n'ont jamais été pris en considération dans nombre de pays ». L'enchevêtrement et la confrontation des intérêts régionaux et internationaux n'ont pas arrangé les choses non plus, a conclu le ministre en substance.
À son tour, le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, a exprimé la volonté de l'institution militaire de « créer une interaction avec les milieux scientifiques et intellectuels. Ce n'est pas uniquement avec le fusil que l'on protège les nations, mais également grâce à l'éveil et au savoir (...) nécessaires pour parvenir à définir une vision réfléchie qui puisse se traduire en un plan réaliste ».
Pour le directeur du Centre de recherches et d'études stratégiques, le général Fadi Abi Farraj, « la dégradation de la situation économique et la croissance des mouvements radicaux sont à la base des mutations qui ont actuellement lieu dans le monde arabe ». Selon lui, la sécurité n'est plus confinée aux frontières ou à la préservation de l'ordre public, mais doit être comprise sous l'angle d'une « sécurité sociale, économique, politique qui inclut la sauvegarde des particularismes culturels, religieux et ethniques ». Constatant que les pays de la région portent chacun un regard différent, voire divergent sur ce qui se passe, l'officier a insisté sur la nécessité impérieuse de définir « une stratégie unifiée pour faire face à l'ensemble des défis ».

Que devient le Proche-Orient à l'ombre du nouvel ordre mondial et comment peut-on remédier à la violence et à la destruction systématique auxquelles font face plusieurs pays de la région ? Telle est la réflexion que s'est promis de faire le Centre de recherches stratégiques, relevant de l'armée libanaise, lors d'un congrès qui s'est tenu hier à l'hôtel Monroe, en présence de...
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