Le Conseil de sécurité de l'Onu a tenu hier une réunion consacrée à la situation au Moyen-Orient ainsi qu'au dixième anniversaire de la guerre de 33 jours lancée en 2006 par Israël contre le Liban.
Dans son discours, le représentant permanent du Liban à l'Onu, Nawaf Salam, a rappelé le nombre de victimes et les dégâts provoqués par les attaques israéliennes contre le Liban, avant de réaffirmer l'attachement de Beyrouth à l'application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, qui avait mis fin à cette guerre, et la nécessité de parvenir à un cessez-le-feu permanent.
M. Salam a ensuite mis l'accent sur les violations israéliennes répétées de la souveraineté libanaise, durant les dix dernières années, avant d'appeler le Conseil de sécurité à les « condamner fermement » et à « contraindre Israël de les cesser immédiatement ». Il a soulevé de nouveau la question de l'occupation israélienne de la partie nord de Ghajar et des hameaux de Chebaa et de Kfarchouba, en rappelant que le Liban est prêt à œuvrer avec le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, en vue d'un règlement définitif de ce dossier.
Il s'est aussi félicité de la réaction favorable de M. Ban à la requête de Beyrouth, qui avait sollicité son aide pour délimiter la Zone économique exclusive entre le Liban et Israël dans la perspective d'une prospection pétrolière et gazière en Méditerranée. Nawaf Salam a indiqué que le Liban attend avec impatience le rôle que la représentante de l'Onu à Beyrouth, Sigrid Kaag, assumera à ce niveau.
Il s'est ensuite attardé sur la question des indemnités que l'État hébreu avait été enjoint (sans effet de contrainte) par l'Assemblée générale de l'Onu de verser au Liban, à titre de compensation du fait des dommages provoqués par la marée noire consécutive au bombardement de la centrale électrique de Jiyé en 2006. Le montant en question est de 856 millions dollars. « Il ne sera jamais possible de maintenir la paix et la sécurité si les États ne sont pas tenus responsables pour leurs actes répréhensibles au niveau international », a déclaré Nawaf Salam.
Prenant à son tour la parole, l'ambassadeur d'Israël, Danny Danon, a accusé le Hezbollah d'avoir transformé le village de Chaqra, au sud du Litani, « en un bastion où un immeuble sur trois est utilisé pour des activités terroristes, abritant des lance-roquettes et des dépôts d'armes ». Selon lui, le Hezbollah a situé ses positions « autour d'écoles et de bâtiments publics, mettant ainsi en danger la vie de nombreux civils ». Danny Danon, qui a montré une carte aérienne des positions attribuées au Hezbollah, a indiqué qu'en 2006, la formation chiite « était en possession de 7 000 roquettes alors qu'elle en possède aujourd'hui plus de 120 000 dirigées toutes contre des objectifs civils israéliens ».
L'ambassadrice des États-unis à l'Onu, Samantha Power, a pour sa part axé son intervention sur le blocage politique au Liban, estimant que « les dirigeants libanais devraient faire montre de responsabilité et de flexibilité en élisant un chef de l'État, conformément à la Constitution et au Pacte national ». Elle a insisté sur le fait que le blocage au niveau de la présidentielle a « entravé l'action du gouvernement à un moment où le pays fait face à des dangers au niveau de la sécurité, comme l'ont montré les récentes attaques-kamikaze contre le village de Qaa » dans la Békaa. Mme Power a rappelé que c'est pour aider le Liban à faire face à ce genre de dangers que l'administration américaine « aide les forces armées libanaises à développer leurs capacités ». « Il s'agit d'un effort fondamental que d'autres gouvernements devraient soutenir », a-t-elle observé.
Liban - Guerre de 2006
Nawaf Salam appelle le Conseil de sécurité à contraindre Israël à se conformer à ses résolutions
OLJ / le 13 juillet 2016 à 00h00