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Moyen Orient et Monde - Conflit

Lavrov critique de Mistura et veut parler d’al-Nosra avec Kerry

Le régime syrien et ses alliés poursuivent leurs attaques malgré le cessez-le-feu.

Alep est soumise à d’intenses bombardements, malgré le cessez-le-feu annoncé par le régime. Karam al-Masri/AFP

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a critiqué hier l'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, l'accusant de se « défausser de ses responsabilités » et d'être incapable de relancer les négociations de paix sur la Syrie.
En visite à Bakou, le ministre russe des Affaires étrangères s'est dit « préoccupé par le fait que dernièrement l'émissaire de l'Onu se défausse de ses responsabilités ». Staffan de Mistura « ne parvient pas à convoquer la prochaine table des négociations entre Syriens », a fustigé M. Lavrov, alors que le responsable de l'Onu a indiqué fin juin espérer convoquer une nouvelle session de pourparlers de paix au mois de juillet, sans indiquer de date précise.
Selon le ministre russe, M. de Mistura « dit que si la Russie et les États-Unis se mettent d'accord entre eux sur la Syrie, alors à ce moment-là les Nations unies organiseront une nouvelle série de consultations entre Syriens ». « Ce n'est pas la bonne approche », a jugé M. Lavrov.
Ces critiques surviennent deux jours avant l'arrivée à Moscou du secrétaire d'État américain John Kerry, avec qui M. Lavrov a promis d'évoquer notamment la lutte contre les jihadistes du Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda. « En janvier, les États-Unis avaient promis que tous les combattants coopérant avec Washington se retireraient des lieux occupés par al-Nosra, mais, jusqu'à présent, ça n'a pas été fait », a affirmé M. Lavrov. « Nous examinerons cette question lors de la visite de Kerry à Moscou car c'est une promesse faite par les États-Unis », a-t-il martelé. Le chef de la diplomatie américaine est attendu jeudi soir dans la capitale russe.

Alep sous le feu du régime
Sur le terrain, l'armée syrienne a poursuivi hier son offensive contre les rebelles, notamment à Alep (Nord), quelques heures après avoir prolongé de trois jours une trêve maintes fois bafouée depuis la semaine dernière.
Dans un communiqué publié lundi soir, les forces armées du président Bachar el-Assad avaient affirmé « prolonger de 72 heures le gel des combats sur l'ensemble du territoire syrien, à partir du (mardi) 12 juillet à 00:01 ». C'est la deuxième fois que l'armée syrienne prolonge cette trêve temporaire annoncée la semaine dernière à l'occasion de la fête du Fitr. Mais ce cessez-le-feu a très rapidement volé en éclats, une offensive de l'armée parvenant à couper la dernière route de ravitaillement des quartiers rebelles d'Alep. Les rebelles ont riposté par une contre-offensive, sans grand succès.
Hier, les bombardements du régime et de son allié russe continuaient de viser les quartiers rebelles de la deuxième ville du pays, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). « Les avions du régime et de la Russie frappent la périphérie nord (d'Alep) et l'armée a pris plusieurs immeubles à Layramoun », district industriel à la périphérie nord-ouest de la métropole, selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Les rebelles utilisent Layramoun et le quartier voisin de Bani Zeid pour tirer des roquettes sur les secteurs ouest de la ville, tenus par le régime. « L'objectif immédiat de l'armée est de repousser les rebelles (de ces zones) pour que cessent leurs tirs de roquettes », a indiqué à l'AFP M. Abdel Rahmane.

Crise humanitaire
Avec la route de ravitaillement coupée, les quelque 200 000 habitants des quartiers rebelles d'Alep subissent des pénuries de nourriture et d'essence depuis plusieurs jours et craignent un long siège.
Le chef de la principale coalition d'opposition en Syrie a averti hier que des centaines de milliers de civils dans les zones tenues par les rebelles à Alep étaient confrontés à une crise humanitaire et à la famine. Anas al-Abdeh, chef de la Coalition nationale syrienne (CNS) en exil, basée à Istanbul, a regretté que les alliés du président Assad soient bien plus impliqués sur le terrain que les partisans des rebelles dans les pays occidentaux. « Si la route du Castello est totalement coupée, plus de 300 000 civils vont être affamés et se retrouver sous une énorme pression », s'est-il inquiété au siège de la coalition à Istanbul.
Les forces rebelles d'Alep ont stocké assez de produits de première nécessité pour tenir un siège de plusieurs mois contre les forces progouvernementales, a rapporté hier un représentant des insurgés.
Selon M. Abdel Rahmane, la trêve décrétée par le régime ne tient en fait dans aucune région du pays. « Il y a des combats partout, Homs (centre), Hama (centre), Lattaquié (Nord-Ouest) et Alep », affirme-t-il.

Les Russes bombardent l'EI à Palmyre
De son côté, l'armée russe a annoncé avoir bombardé hier des positions des jihadistes de l'organisation État islamique (EI) près de la cité antique de Palmyre, reprise fin mars par l'armée syrienne appuyée par l'aviation russe. Les tirs ont visé les localités de Arak (35 km à l'est de Palmyre), et d'al-Soukhna (70 km au nord-est de Palmyre) et détruit, selon un communiqué du ministère russe de la Défense, un camp, trois entrepôts de munitions, trois chars, une dizaine de véhicules. lles bombardements ont également tué « un grand nombre d'ennemis ».
Lundi, des combattants de l'EI avaient fait une incursion dans la cité antique de Palmyre pour la première fois depuis qu'ils en ont été chassés par les forces du régime, selon l'OSDH. « Les combattants qui s'étaient infiltrés dans la ville ont été tués. L'attaque a échoué. Au moins cinq soldats du régime ont péri dans les combats », avait alors indiqué le directeur de l'OSDH.

(Sources : agences)

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a critiqué hier l'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, l'accusant de se « défausser de ses responsabilités » et d'être incapable de relancer les négociations de paix sur la Syrie.En visite à Bakou, le ministre russe des Affaires étrangères s'est dit « préoccupé par le fait que dernièrement...

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