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Syrie : mise en garde du chef de l'opposition contre une crise humanitaire à Alep

Le chef de la principale coalition d'opposition en Syrie a averti mardi que des centaines de milliers de civils dans les zones tenues par les rebelles à Alep (nord) étaient confrontés à une crise humanitaire et la famine, le régime voulant renforcer le siège de cette ville stratégique.

Anas al-Abdeh, chef de la Coalition nationale syrienne (CNS) en exil, basée à Istanbul, a regretté que les alliés du président Bachar el-Assad soient bien plus impliqués sur le terrain que les partisans des rebelles dans les pays occidentaux.

"Je ne vois pas de volonté politique réelle au sein de la communauté internationale de parvenir à une solution politique en Syrie", a-t-il déclaré dans un entretien accordé à l'AFP.

Il a affirmé que ce manque de "volonté politique" mettait en danger l'ensemble du fragile processus de paix reposant sur les pourparlers menés à Genève pour créer une transition pacifique après plus de cinq années de guerre.

Pour lui, le régime cherche à contrôler complètement la route du Castello - dernier bastion des rebelles à Alep - et imposer un siège complet à la deuxième ville du pays.

"Si la route du Castello est totalement coupée, plus de 300.000 civils vont être affamés et se retrouver sous une énorme pression", s'est-il inquiété au siège de la coalition à Istanbul.

"L'essentiel de l'assistance humanitaire arrive par cette voie", a-t-il précisé.

Des groupes rebelles syriens ont lancé lundi une offensive majeure contre les secteurs tenus par le régime à Alep après que l'armée a coupé leur unique voie de ravitaillement vers la métropole divisée et meurtrie par les combats.

Le dirigeant rebelle syrien a en outre estimé que les frappes aériennes de la Russie aidaient le régime de Damas tandis que son allié iranien "gère essentiellement le contrôle et la supervision de l'opération militaire à Alep" sur le terrain.

Et d'ajouter que le président Assad, l'Iran et la Russie avaient fait cause commune pour créer une "nouvelle réalité militaire" en Syrie qui leur permettrait ensuite d'imposer une solution politique.

Osama Taljo, un responsable du CNS à Alep, a quant à lui tourné en dérision la trêve annoncée par l'armée syrienne à la fin du mois de jeûne musulman du ramadan, expliquant qu'elle n'avait servi qu'à augmenter les combats et à permettre l'utilisation de nouvelles armes comme des bombes à fragmentation et au phosphore.

Ce chef rebelle s'est dit "choqué" de voir 100.000 femmes et enfants menacés à Alep alors que la communauté internationale "se tient les bras croisés".

Mardi, les bombardements du régime et de son allié russe continuaient de viser les quartiers rebelles d'Alep, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La pluie de roquettes tirées par les rebelles depuis la semaine dernière a fait des dizaines de morts parmi les civils dans les quartiers ouest de l'ex-capitale économique de Syrie.

Déclenchée en 2011, la révolte en Syrie contre le régime s'est transformée en guerre dévastatrice dans laquelle sont maintenant impliqués une multitude d'acteurs locaux, régionaux et internationaux. Le conflit a fait plus de 280.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Le chef de la principale coalition d'opposition en Syrie a averti mardi que des centaines de milliers de civils dans les zones tenues par les rebelles à Alep (nord) étaient confrontés à une crise humanitaire et la famine, le régime voulant renforcer le siège de cette ville stratégique.
Anas al-Abdeh, chef de la Coalition nationale syrienne (CNS) en exil, basée à Istanbul, a regretté...