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Le village préféré des Libanais - 2016 - L'édito

Nos racines et nos ailes

Que nous reste-t-il, à nous Libanais ? Nous : perdus dans un pays qui chavire, dans une région dynamitée. Nous : flingués par un État de plus en plus failli, noyés dans des poubelles, privés d'électricité, d'eau, du minimum. Nous : privés, surtout, d'avenir, obligés de regarder, ou de partir, ailleurs, parce que ici est un cloaque. Que nous reste-t-il quand tout va mal, quand tout est bouché, quand l'espérance se réduit comme cent et une peaux de chagrin et que cette fameuse résilience est épuisée ?

Il nous reste nos racines. Nos maisons de campagne. Nos champs. Nos petits cafés sur la place. Les promenades. Ce petit coin de Méditerranée pas encore bondé, pas encore sali. Cette montagne où on a emmené notre amoureux(se) pour lui dire je t'aime la première fois. Ce gîte qui a su s'adapter à son environnement, préserver son authenticité. Ces fruits, ces légumes, ces fleurs, qui ont le goût de notre enfance. Cette infinitude de clichés qui fait que quoi qu'il arrive, c'est naturellement en ce lieu que l'on se réfugie quand presque tout va mal : notre village.

L'Orient-Le Jour, sous le parrainage du ministère du Tourisme et en partenariat avec la Fransabank, a voulu braquer les projecteurs sur ces petits coins de nostalgie – douce et féconde nostalgie. Féconde, parce que le Liban sans ses racines, sans son patrimoine, sans ses paysages, sans son tourisme interne, rural, religieux, sportif, etc., n'est plus vraiment le Liban. L'idée est simple : chaque année pendant trois ans, vous lecteurs, et vous seuls, voterez pour Le village préféré des Libanais.

Chaque année pendant trois ans, nous vous proposerons dix villages, minutieusement choisis. Pour la cuvée 2016, vous les découvrirez un par un, chaque jour, du 13 au 23 juillet, sur nos supports papier et web, grâce à un reportage écrit et une vidéo. Par ordre alphabétique, il s'agira de Akkar el-Atika, Dhour Choueir, Douma, Ehden, Hammana, Jezzine, Kfardebiane, Rachaya, Sarafand et Yammouné.

On entend déjà les protestations. Pourquoi tel village et pas tel autre ? La réponse est multiple... Un : ces dix villages forment la sélection de cette année. Vingt autres sont réservés pour 2017 et 2018. Deux : il fallait éviter à tout prix les agglomérations pouvant être assimilées à des villes. Comme il n'existe pas au Liban de critères fixes et scientifiques, on s'en est tenu à des considérations empiriques et populaires. Exit, donc, Jounieh, Jbeil, Batroun... Trois : une répartition géographique (et très accessoirement communautaire) équitable devait être mise en œuvre si l'on ne voulait pas que la compétition soit intitulée, par exemple, Le village préféré des Metniotes... Quatre : la part d'arbitraire est inévitable, dans cette combinaison comme dans toutes les autres... Cinq : oui, les villages sont plus ou moins célèbres ; oui, des voix s'élèveront pour demander que les spots soient dirigés sur des localités magnifiques, mais inconnues, et qui ont besoin d'être boostées... Mais cela n'est pas le propos de l'initiative de L'Orient-Le Jour, qui n'entend aucunement se substituer à un Pnud ou quelque institution étatique de développement. Un minimum de logistique et de structures au sein d'un village est requis, puisque ce projet entend principalement, encore une fois, promouvoir le tourisme interne, rural.

La résistance culturelle, au cœur du cahier des charges de L'Orient-Le Jour, notamment avec la Génération Orient lancée en partenariat avec la SGBL depuis mai dernier, est urgente et nécessaire. Mais pas suffisante.
La résistance touristique est, aussi, incontournable.

Alors, à vos claviers. Le vote sera ouvert le 23 juillet et clos le 6 août. Que vous soyez à Beyrouth, Paris, Abidjan, Montréal, Hong Kong, Buenos Aires ou Sydney, vous pourrez bien sûr voter pour le village de votre choix. Le résultat, votre choix, sera rendu public le lundi 8 août 2016, avec l'annonce du village préféré des Libanais pour cette année.
Que nous reste-t-il, finalement, à part la (re)découverte de nous-mêmes...

Que nous reste-t-il, à nous Libanais ? Nous : perdus dans un pays qui chavire, dans une région dynamitée. Nous : flingués par un État de plus en plus failli, noyés dans des poubelles, privés d'électricité, d'eau, du minimum. Nous : privés, surtout, d'avenir, obligés de regarder, ou de partir, ailleurs, parce que ici est un cloaque. Que nous reste-t-il quand tout va mal, quand tout est...

commentaires (3)

Choisir un village où nous avons passé notre enfance et adolescence... ce village fût détruit durant la guerre.... Plus de traces des bâtiments ni de l'hôtel ... Il parait que quelqu'un visait a éradiquer cette mémoire et ce paisible sentiment d'existence... D'autres localités autant importantes souffrent le même sort

Spiridon Araman

12 h 35, le 13 juillet 2016

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Commentaires (3)

  • Choisir un village où nous avons passé notre enfance et adolescence... ce village fût détruit durant la guerre.... Plus de traces des bâtiments ni de l'hôtel ... Il parait que quelqu'un visait a éradiquer cette mémoire et ce paisible sentiment d'existence... D'autres localités autant importantes souffrent le même sort

    Spiridon Araman

    12 h 35, le 13 juillet 2016

  • Cana . Si c'est pas pour cette fournée, Cana pour la prochaine .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 14, le 13 juillet 2016

  • CHOIX DIFFICILE POUR QUI... COMME MOI... CONNAIT TOUS CES VILLAGES... JE LES CHOISIRAIS TOUS CAR CHACUN A SA BEAUTE QUI N,EST EN RIEN MOINDRE A CELLE DES AUTRES VILLAGES... BIEN QUE MON COEUR VA VERS DES VILLAGES NON MENTIONNES OU L,ENFANCE ET LA JEUNESSE S,Y SONT EPANOUIS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 15, le 13 juillet 2016

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