Il y a de fortes chances que la politique monétaire anglaise soit assouplie cet été. Mark Carney, le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE), n'a laissé aucun doute là-dessus à peine connus les résultats du référendum sur le Brexit. Depuis 2008, dans des situations de stress, les banques centrales sont rarement avares de leur soutien aux marchés. Le consensus Bloomberg penche pour une baisse des taux dès cette semaine (56 % vs 44 % pour le statu quo). Pour autant, le taux de base étant déjà très bas (0,50 % depuis mars 2009), une baisse des taux n'est pas la panacée. Il y a même des arguments pour attendre un peu afin de calibrer au mieux la réponse monétaire. Les effets du vote pro-Brexit sur l'économie réelle ne sont pas encore mesurables. Les données « dures » (ventes au détail, production, inflation, crédit) pour juin ne seront connues que dans les prochaines semaines et celles de juillet pas avant fin août ou début septembre. À ce stade, on sait seulement que le climat de confiance a, sans surprise, pris un gros coup sur la tête (graphe). La BoE a une autre réunion le 4 août, où elle publiera son Inflation Report en ayant plus de recul sur l'événement. La BoE a des objectifs contraires. D'un côté, stabiliser les conditions financières, mais de l'autre, contrôler l'inflation. La chute de la livre sterling (-13 % face au dollar depuis le 23 juin) va renchérir les importations. La question d'une relance du QE va aussi se poser, mais c'est une décision qui mérite sans doute plus de réflexion que la baisse des taux.
Cet article est réalisé par Fidus