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Sport - Éclairage

Après l’Euro, des tournois hors normes et des polémiques en vue

Le trophée de l’Euro 2016 exposé sur une table avant le début de la finale. Francisco Leong/AFP

La planète foot a noté les grands rendez-vous après l'Euro 2016 : un Mondial 2018 en Russie, où la question des hooligans ressurgira, un extravagant Euro 2020 tournant dans 13 pays et un Mondial 2022 au Qatar, source de polémiques en tout genre.

Mondial 2018, alerte hooligans
La prochaine Coupe du monde a lieu en Russie. Le pays hôte sait qu'il est attendu sur la gestion de ses hooligans impliqués dans les violentes rixes sur le Vieux-Port de Marseille au lendemain du match d'ouverture de l'Euro 2016.
Cette question est la « principale priorité », a assuré, vendredi, Alexander Djordjadze, responsable des relations entre la Fifa et le comité organisateur Russie 2018. « Le pays a une grande expérience dans ce domaine, et les leçons de l'Euro 2016 seront retenues. Aucune forme de hooliganisme ne sera tolérée », a encore insisté ce responsable, qui s'exprimait à Paris en marge de l'Euro.
Le profil des hooligans russes fait peur. « Ils conçoivent le hooliganisme comme un sport collectif de combat : ils s'entraînent, font des sports de combat, ce sont des professionnels de la violence. Ils n'ont pas besoin d'alcool pour se battre », a exposé Nicolas Hourcade, sociologue spécialiste des supporters de foot. Le nouveau casseur est revendicatif : un groupe se promenait en France avec des tee-shirts « Tour de France – Fuck Euro 2016 ». « Nous sommes venus démontrer que les Anglais sont des fillettes », avait confié l'un de ces hooligans, Vladimir, à son retour en Russie après avoir participé aux exactions à Marseille. Le bilan fut lourd : 35 blessés, essentiellement anglais, dont deux n'ont pu être rapatriés que le 1er juillet en raison de leur état grave.
La Russie devra gérer dans deux ans ses hooligans, mais aussi encadrer des supporters anglais qui seraient tentés par une revanche.

Euro 2020, l'éclatement
Dans quatre ans, il n'y aura pas un pays hôte, mais... 13 pour l'Euro. Ce format inédit a été choisi pour marquer les 60 ans du championnat d'Europe des nations et n'est pas destiné à se répéter.
La finale et les demi-finales auront lieu dans le mythique stade de Wembley, à Londres. La localisation des autres matches donne le tournis en regardant une carte : Munich (Allemagne), Bakou (Azerbaïdjan), Saint-Pétersbourg (Russie), Rome (Italie), Copenhague (Danemark), Bucarest (Roumanie), Amsterdam (Pays-Bas), Dublin (Irlande), Bilbao (Espagne), Budapest (Hongrie), Bruxelles (Belgique) et Glasgow (Écosse).
Le déplacement des équipes, fans et journalistes s'annonce comme un casse-tête. Les critiques visant Michel Platini, à l'origine du projet et aujourd'hui suspendu par la justice interne de la Fifa, reviendront forcément sur le bureau de son successeur qui sera élu le 14 septembre. Il y a deux ans, au moment de la désignation des villes hôtes, Platini rétorquait : « Pour ceux qui se souviennent de l'Euro 2012 en Pologne et Ukraine, ce n'était pas facile d'aller à Kharkiv et Lviv. Là il y a des compagnies "low cost" et nombre d'aéroports pour profiter de cet Euro pour l'Europe. »
Du coup, aucun pays hôte n'est automatiquement qualifié. Il y aura de nouveau 24 équipes comme à l'Euro 2016. Un modèle qui a « des aspects positifs et des aspects négatifs qu'il fallait soupeser », comme l'a analysé le secrétaire général par intérim de l'UEFA, Theodore Theodoridis. Le système de calcul de qualification en a rebuté plus d'un. L'Albanie a ainsi dû patienter trois jours, après son dernier match de poule, avant de savoir qu'elle était éliminée. Ce format à 24 équipes n'est toutefois pas gravé dans le marbre pour l'édition 2024.

Mondial 2022, polémiques sans fin
C'est la Coupe du monde mal née par excellence. Dès la désignation du Qatar comme pays hôte, le 2 décembre 2010, les polémiques éclatent. « C'est une mauvaise décision », lance le jour même le président américain Barack Obama, alors que les États-Unis étaient aussi candidats.
Personne ne le sait à l'époque, mais c'est le début de la fin pour les figures de l'ancien régime à la Fifa. Les soupçons de corruption en tout genre enveloppent l'instance suprême du football. L'explosion aura lieu le 27 mai 2015, quand de hauts dirigeants du foot mondial sont arrêtés au petit matin dans un luxueux hôtel à Zurich, dans le cadre d'une enquête de la justice nord-américaine sur un système de pots-de-vin et de rétrocommissions depuis les années 1990. Dans une procédure distincte, ouverte contre X pour soupçons de « blanchiment d'argent et gestion déloyale » autour de l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022, la justice suisse fait procéder le même jour à des perquisitions au siège de la Fifa. Le grand ménage est toujours en cours.
Parallèlement, l'organisation du premier événement sportif mondial dans ce petit émirat gazier continue de susciter débats et accusations en série. Même le syndicat mondial des footballeurs professionnels (Fifpro) a dénoncé « les horribles conditions de travail » sur les chantiers de la Coupe du monde au Qatar, s'interrogeant, via des joueurs, sur une vidéo : « Est-ce que des milliers de travailleurs doivent mourir pour quatre semaines de football ? » Des ONG affirment que 1 200 ouvriers étrangers sont déjà morts sur ces chantiers, ce que démentent avec véhémence les autorités du Qatar.
Avec ce tournoi pas comme les autres, le Mondial devient pour la première fois un sport d'hiver, décalé du 21 novembre au 18 décembre, au lieu des traditionnels mois de juin et juillet, pour échapper aux températures caniculaires au Qatar, autre source de polémique. En outre, ce pourrait être le dernier Mondial à 32 équipes, puisque le nouveau président de la Fifa, Gianni Infantino, est favorable à un format à 40 équipes. Le pays hôte de la Coupe du monde 2026 sera désigné en mai 2020.


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