Le vice-président du Conseil supérieur chiite, l'imam Abdel Amir Kabalan, a axé son message du Fitr sur le terrorisme, un sujet particulièrement d'actualité. Il a commencé par établir un parallèle entre le « terrorisme israélien » et celui des « takfiristes » (jihadistes), assurant que l'islam n'a rien à voir avec ces derniers. Selon l'imam Kabalan, « le terrorisme israélien et celui des takfiristes sont les deux faces d'une même monnaie ». Ils ont « les mêmes méthodes et surtout le même objectif : effriter le monde arabo-musulman pour le compte de l'entité israélienne. C'est dans ce contexte que les terroristes souhaitent plonger le Liban dans le chaos pour renforcer la stabilité et la sécurité israéliennes... » a-t-il dit, avant d'ajouter que le terrorisme n'épargne plus aucune scène arabe, se déplaçant de Bagdad vers d'autres villes où il cible les mosquées.
Pour l'imam Kabalan, le meilleur moyen de lutter contre ce terrorisme est de faire front commun dans le monde arabo-musulman. Il a ainsi appelé les dirigeants de ce monde à former un front pour combattre le terrorisme, dans le cadre de l'Organisation de la coopération islamique, basé sur un rapprochement entre l'Iran et l'Arabie saoudite.
Le dignitaire chiite a encore appelé les Libanais à se retrouver pour que la fête du Fitr soit réellement une occasion de réjouissance. Il a aussi appelé les responsables libanais à faire des concessions réciproques pour s'entendre sur un président, une nouvelle loi électorale et préserver ainsi le pays et ses fils, sans qu'aucune partie se sente lésée.
Il a conclu son message en évoquant la crise des déplacés syriens et son impact sur le Liban, surtout après la décision du groupe État islamique « d'utiliser le Liban comme scène pour ses activités terroristes ». L'imam Kabalan a demandé aux autorités libanaises d'empêcher l'implantation ne serait-ce que d'un seul réfugié syrien et il les a pressées de « coopérer dans ce domaine avec les autorités syriennes pour préserver les intérêts des deux peuples frères et ceux des deux pays ». Il a enfin demandé aux Libanais de resserrer les rangs internes derrière l'armée et les forces de sécurité, ajoutant que « la vigilance de l'armée, des services de sécurité et de la résistance peut faire échouer les complots visant le Liban ».
Le mufti jaafarite
De son côté, le mufti jaafarite Ali Fadlallah a plaidé pour une solution politique interlibanaise susceptible de protéger le Liban face au terrorisme. « L'enquête qui a suivi les attentats de Qaa a confirmé que la scène libanaise est dans le collimateur des terroristes et que sa couverture sécuritaire peut-être violée à tout moment, d'autant que le pays est toujours sans président, que les institutions sont presque paralysées et que l'armée est victime des aléas politiques qui freinent son action et altèrent son rôle de défenseur de l'État. Cela nécessite de trouver rapidement des solutions politiques qui garantissent la stabilité du Liban », a déclaré le mufti dans un prêche.
« Le Fitr est arrivé dans un contexte de tristesse et de deuil avec les attentats qui ont touché plusieurs pays du monde arabo-musulman et le reste du monde », a-t-il dit. Selon lui, « il ne suffit plus de dénoncer ces actes terroristes par des déclarations. Il faut prendre la décision de les affronter aux niveaux culturel, social et religieux ».