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Moyen Orient et Monde - Arabie saoudite

Le monde musulman indigné par l’attentat de Médine

De l'Iran à al-Azhar, en passant par les talibans, l'attaque contre la ville sainte dénoncée.

Des membres des forces de sécurité inspectent le lieu de l’attaque perpétrée lundi près de la mosquée du Prophète, à Médine. Photo STR/AFP

Les autorités musulmanes ont condamné avec force l'attentat-suicide sans précédent perpétré lundi soir près de la mosquée du Prophète dans la ville saoudienne sainte de Médine, un lieu où toute violence est prohibée. Cet attentat, qui a coûté la vie à quatre gardes de sécurité, a été l'un des trois ayant frappé l'Arabie saoudite lundi, à la veille de la fin du ramadan. Ils n'ont pas été encore revendiqués, mais leur mode opératoire rappelle celui du groupe jihadiste État islamique (EI), qui a mené plusieurs attentats-suicide meurtriers en Arabie saoudite depuis plus d'un an.
L'attaque de Médine, deuxième ville sainte de l'islam après La Mecque, s'est produite en début de soirée devant la mosquée du Prophète, un site très fréquenté par les fidèles en ces derniers jours du mois de jeûne musulman. Le ministère de l'Intérieur a indiqué que les forces de sécurité avaient repéré un suspect dans un parking qui se dirigeait vers la Grande Mosquée. « Alors que des agents de sécurité tentaient de l'intercepter, il a fait actionner sa ceinture d'explosifs, tuant quatre d'entre eux et blessant cinq autres », a précisé le ministère.
Cette attaque a provoqué l'indignation générale des responsables sunnites comme chiites, jusqu'en Iran, grand rival régional de l'Arabie saoudite.
Le comité des ulémas saoudiens, la plus haute autorité religieuse du royaume, a qualifié les responsables de l'attentat de « renégats (...) qui ont violé tout ce qui est sacré ». Le prophète Mahomet a passé les dix dernières années de sa vie à Médine où il est mort en 632 et où il est enterré dans cette mosquée située à l'est de la ville. De son côté, le président de Majlis al-Choura (Conseil consultatif), Abdallah al-Cheikh, a souligné que « ce crime répugnant ne peut venir d'une personne ayant la moindre foi ».
En soirée, le roi Salmane a appelé les musulmans à « l'unité » et à protéger les jeunes « des dangers qui les guettent, notamment l'extrémisme », en référence aux groupes jihadistes. « Le royaume est déterminé à frapper d'une main de fer tous ceux qui veulent nuire à (...) nos jeunes », a-t-il ajouté dans une brève allocution à l'occasion de la fête du Fitr.
Al-Azhar, la plus haute autorité de l'islam sunnite, basée au Caire, a condamné cet acte avec force et rappelé la « sacralité des lieux saints, particulièrement la mosquée du Prophète ».
Les talibans afghans ont, eux aussi, dénoncé « un acte d'inimitié et de haine » qui ne peut « être acceptable ou tolérable ». « Ce crime (...) doit inciter les musulmans à le combattre (...) physiquement et intellectuellement », a ajouté le mouvement dans un communiqué cité par Site, le centre américain de surveillance des sites islamistes.

Plus de ligne rouge
L'Iran a pour sa part condamné « fermement le terrorisme sous toutes ses formes et partout dans le monde », et appelé à « l'unité internationale et régionale contre ce phénomène », selon Bahram Ghassemi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Pour Mohammad Javad Zarif, le chef de la diplomatie iranienne, « il n'y a plus de ligne rouge pour les terroristes. Les sunnites et les chiites seront victimes à moins que nous soyons unis ». L'Iran et l'Arabie saoudite ont des relations conflictuelles et s'opposent à propos de toutes les crises régionales, notamment en Syrie et au Yémen. Riyad a rompu en janvier ses relations diplomatiques avec Téhéran après l'attaque de son ambassade dans la capitale iranienne.
En Irak, théâtre d'une vague de violences sur fond de tensions confessionnelles, le ministère des Affaires étrangères a estimé que ces attentats « témoignent de l'idéologie déviante que portent les bandes takfiries (extrémistes sunnites) comme Daech » (acronyme arabe de l'EI). « Le terrorisme ne fait pas de distinction entre les religions, les peuples et les valeurs sacrées », a pour sa part dénoncé le Premier ministre turc Binali Yildirim, dont le pays a également subi une série d'attaques ces dernières semaines.
Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a condamné « un acte lâche » et appelé à « l'intensification de la coopération contre le terrorisme ».
À Genève, le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, Rupert Colville, a indiqué que l'attentat constituait « une attaque directe contre tous les musulmans ».

Vague d'attentats
Dans l'est du royaume, un autre attentat-suicide a été commis lundi près d'une mosquée chiite de Qatif. Le ministère de l'Intérieur a précisé que des restes humains appartenant à trois personnes avaient été découverts sur les lieux.
La vague d'attentats avait débuté lundi à l'aube à Djeddah (Ouest) où un kamikaze, un expatrié pakistanais, s'est fait exploser près d'une mosquée située à proximité du consulat des États-Unis, blessant légèrement deux agents de sécurité.
L'Arabie saoudite fait partie de la coalition internationale qui, sous commandement américain, combat l'EI en Irak et en Syrie. Depuis plus d'un an, les autorités saoudiennes ont multiplié les arrestations d'islamistes radicaux. Elles ont annoncé en 2015 le démantèlement d'un groupe lié à l'EI avec l'interpellation de centaines de suspects, en majorité des Saoudiens.
(Source : AFP)

Les autorités musulmanes ont condamné avec force l'attentat-suicide sans précédent perpétré lundi soir près de la mosquée du Prophète dans la ville saoudienne sainte de Médine, un lieu où toute violence est prohibée. Cet attentat, qui a coûté la vie à quatre gardes de sécurité, a été l'un des trois ayant frappé l'Arabie saoudite lundi, à la veille de la fin du...

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