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Liban - Initiative

Quand des poupées portent les rêves des petits Syriens

Deux jeunes sœurs originaires d'Alep ont créé des poupées d'un genre particulier. Les bénéfices de la vente de ces créations artisanales seront reversés à de petits réfugiés syriens à Alep.

Chacune des poupées conçues par les sœurs Moussalli porte les aspirations d’un petit réfugié syrien. Photo Élie Saïkali

Deux mois durant, depuis le 21 avril, le restaurant Tawlet à Mar Mikhaïl a accueilli l'exposition « Ana collection », celle de deux artistes originaires d'Alep, Mélina et Marianne Moussalli. Le but de cette exposition était d'obtenir des fonds destinés aux déplacés et aux réfugiés syriens d'Alep à travers la vente de poupées faites main, retraçant chacune l'histoire et les rêves d'un enfant réfugié. Il s'agissait d'un projet familial incluant les deux sœurs de 28 et 29 ans, leurs parents qui les soutiennent, et leur tante qui vit à Alep. Ce projet a été réalisé en collaboration avec la communauté des maristes bleus d'Alep ainsi qu'avec l'association libanaise « Basma wa Zaytouna ». Un projet rendu possible par la créativité et la détermination des deux jeunes femmes, qui ont financé la production des poupées, dont la réalisation a été confiée à des Syriennes travaillant pour « Basma wa Zaytouna ».

Le déclencheur de cette initiative est la fête des Mères. « Chaque année, nous faisons quelque chose pour la fête des Mères au sein de l'atelier de création artistique pour enfants que nous avons lancé à Mar Takla », dans la banlieue de Beyrouth, raconte Mélina Moussalli. « Nous avons eu l'idée des poupées parce qu'elles sont comme les amis des enfants. Ils les transportent partout. Et ces poupées portent les rêves des enfants », ajoute-t-elle.

Avec ces poupées, les jeunes femmes voulaient sensibiliser à la détresse que les enfants syriens peuvent ressentir dans un pays en guerre depuis 2011.
Brodées à la main, ces poupées retracent les histoires, espoirs, rêves et envies de jeunes enfants syriens réfugiés à Alep. Chacune porte une illustration, conçue par les sœurs, racontant une histoire unique. Une histoire racontée en anglais et en arabe sur une petite carte au dos de la poupée.

 

(Lire aussi : Hazem, onze ans, réfugié syrien, est l'homme de la famille)

 

Ces histoires ont été collectées auprès d'enfants par la tante des jeunes femmes, qui réside à Alep. « On voulait réaliser ce projet pour partager les histoires des enfants. Donc ma tante a demandé à plusieurs enfants d'Alep quels étaient leurs rêves ou leurs plus grands espoirs et nous avons transformé ces récits en illustration sur les poupées », explique Mélina Moussalli. Le caractère unique de chaque poupée est reflété dans le nom du projet, « Ana Collection », « Ana » signifiant « Je suis » en arabe.
« Ces poupées et les histoires qu'elles portent chacune nous rappellent que des enfants vivent dans un monde dangereux et violent mais qu'ils sont toujours des enfants. Et que ces enfants, malgré tout, ont des rêves comme les autres enfants », souligne Marianne Moussalli.

Mercredi dernier, lors d'un événement organisé pour clôturer l'exposition, des dizaines de personnes se sont présentées à Tawlet où un déjeuner avait été préparé pour l'occasion par les cuisiniers du restaurant ainsi que trois Syriennes, dont la mère des deux artistes.
Les fonds récoltés grâce à la vente des poupées seront distribués « à 50 % aux maristes bleus qui sont à Alep, qui les redistribueront eux-mêmes aux réfugiés qui nous ont raconté leurs histoires, et à 50 % aux femmes syriennes qui travaillent à Basma wa Zaytouna et qui ont brodé ces poupées », confie Mélina Moussalli.

Si l'exposition à Tawlet est finie, les poupées sont toujours disponibles à la boutique « Orient 499 » ainsi que dans l'atelier des deux sœurs à Mar Takla.

Autre source de réjouissance pour Mélina et Marianne Moussalli, elles ont reçu beaucoup de commandes en provenance du Moyen-Orient, et notamment de Doha, en cette période de ramadan qui est un mois de pardon et de partage. Et les jeunes filles ne comptent pas s'arrêter là. Elles travaillent déjà à leur prochaine collection, qui portera toujours des histoires de réfugiés syriens ou d'autres nationalités.
Avec ce projet artistique, ces deux jeunes artistes ont su montrer que la créativité et l'imagination pouvaient cohabiter avec l'amour et la compassion.

 

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