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Liban - Hommages

La mort d’une force tranquille

Mounir Chamoun.

Mounir Chamoun, cet être d'exception, n'est plus.
C'était son dernier voyage vers ces contrées proches ou lointaines d'où on ne revient pas... Après une longue pratique de l'âme et du cœur humains qu'il n'avait de cesse de sonder et de questionner pour mieux les comprendre et les expliquer dans l'intimité de son alcôve professionnelle, Mounir Chamoun, aujourd'hui, connaît peut-être des réponses aux questions qu'il se posait... « Pourquoi suis-je né si ce n'était pour toujours... » fait dire Ionesco à son personnage dans Le Roi se meurt...
Oui, Mounir Chamoun « était né pour toujours » !
Ceux qui l'ont approché et connu retiendront la figure d'un homme qui a consacré sa vie à la réflexion, à la recherche et au développement des sciences de l'homme. Ils retiendront d'abord l'empreinte indélébile de son passage à l'université, dans cette faculté des lettres et des sciences humaines dont il a contribué à la fondation, et pour le développement de laquelle il a œuvré, en particulier pour le rayonnement de son département de psychologie.
On ne saurait oublier les nombreux cours qu'il y a longtemps dispensés, les centaines d'étudiants qu'il a formés et à qui il réussissait à insuffler l'intelligence et l'amour de la profession, ainsi que le désir de soulager la souffrance des autres.
On retiendra également la fondation de l'Université pour tous, dont il a été le premier directeur, son poste de vice-recteur à la recherche, dans une société qui avait et a toujours, et plus que jamais, besoin d'une réflexion sur ses problèmes politiques et sociétaux.
On retiendra aussi les centaines d'articles, notamment dans Travaux et Jours, qu'il dirigeait toujours, les nombreuses conférences, sessions scolaires de formation, tables rondes et autres manifestations publiques auxquelles il a participé, avec le souci constant d'une forme de provocation, condition nécessaire à toute réflexion et remise en question.
Mais ce qu'on ne saurait oublier, c'est sa loyauté envers sa famille, ses amis, son entourage proche ou moins proche. « Aller à l'essentiel, c'est toujours découvrir en soi ce qu'on peut donner aux autres », avait-il écrit un jour. Ou encore : « Le temps qui inévitablement s'écoule ne parvient pas à éroder ce bien précieux qu'est l'amitié, l'estime et l'affection, malgré les nombreuses épreuves de la vie qui provoquent des distances forcées et des silences. »
Enfants, petits-enfants, frère, sœur, amis, collègues garderont de lui le souvenir d'un être à l'écoute constante de l'autre, authentique dans son amour et dans son implication, courageux face à l'adversité, plein d'humour et de compassion, mais animé d'optimisme et d'espoir dans l'avenir.
C'est vrai que la mort nous sépare de ceux qui nous sont chers, mais « il y a quelque chose de plus fort que la mort, affirme Jean d'Ormesson à 95 ans, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants ! »

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Immense dans sa culture

Mounir Chamoun, un nom qui se passe de titres académiques et professionnels pour s'imposer.
Immense dans ta culture, remarquable dans ton enseignement, généreux dans tes actions, grand seigneur, patriote et écrivain courageux, charmeur invétéré, tu aura été l'une des plus brillantes figures du Liban. Nous échangions souvent nos idées sur des sujets et programmes académiques et je me souviens de ta fierté quand nous abordions le projet de l'Université pour tous, ta création.
Catastrophé par ta disparition, je me console en pensant que tes étudiants, collègues et collaborateurs garderont vivaces ta flamme et ton souvenir.

Samir TABET
Vice-président émérite de l'Université américaine de Beyrouth

 

 

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