Les ministres Kataëb démissionnent du gouvernement

Le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a annoncé mardi soir la démission des deux ministres de son parti, Sejaan Azzi (Travail) et Alain Hakim (Économie).
Lors d'une conférence de presse qu'il a tenue en présence des deux ministres démissionnaires, de membres du bureau politique et du conseil central du parti, M. Gemayel a indiqué que « le parti Kataëb a pris la décision de démissionner de ce gouvernement », soulignant que le pays a besoin d'un tel « électrochoc positif ». Il a assuré qu'« il ne s'agit pas là d'une démission du combat pour l'édification du Liban, mais d'une lutte qui se poursuivra contre une classe politique qui a failli », estimant que « la présence du gouvernement est plus nuisible que son absence ».
M. Gemayel a rappelé qu'à maintes reprises son parti a exprimé « son opposition sur de nombreux dossiers litigieux qui empoisonnent la vie politique locale depuis des mois, notamment la gestion de la crise des déchets par le gouvernement, ainsi que le projet du barrage de Janné », défendu bec et ongles par le Courant patriotique libre.
« Nous n'avons pas eu peur de l'affrontement, nous avons travaillé, nous avons réussi à certains niveaux, notamment en stoppant certaines affaires, en soutenant l'armée, en réclamant des appels d'offres, en refusant la concurrence de la main-d'œuvre syrienne (...) », a rappelé M. Gemayel.
Et d'ajouter : « Nous considérons que nous avons sauvegardé cet État autant que possible, mais depuis un moment, on essaie de nous contourner et d'outrepasser notre avis, afin que les Kataëb soient empêchés de faire des propositions. » M. Gemayel a en outre affirmé que le seul souci de certaines parties au gouvernement est de « faire passer des marchés douteux et des commissions autour de projets chargés de cent points d'interrogation », et souligné que les Kataëb avaient brandi la menace de la démission à plusieurs reprises « tout en continuant à s'opposer de l'intérieur ». Mais, a-t-il dit, « nous avons senti qu'on voulait nous emprisonner dans une boîte, sachant que personne ne peut nous faire avaler malgré nous des faits aux dépens de la nation ».
« Tant que nous croyons que l'homme politique est responsable devant les gens et que l'intérêt supérieur est celui du Liban, nous ne vous ressemblerons pas », a lancé M. Gemayel à l'adresse du gouvernement, insistant enfin sur sa disposition à « tendre la main à toutes les personnes de toutes les confessions et de toutes les catégories, afin d'aboutir à un vrai changement qui bénéficierait à tous les Libanais ».