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Liban - Professions libérales

Suspense persistant à 48 heures des élections à l’ordre des médecins

Onze praticiens se sont lancés dans la course à la présidence de l'ordre des médecins de Beyrouth. Mais la bataille, lors du scrutin qui aura lieu dimanche, semble se limiter à ce jour à deux candidats : Raymond Sayegh et Kamal Kallab.

Le climat qui a déteint sur les élections municipales au cours des trois derniers dimanches semble s'être transposé aux élections de l'ordre des médecins de Beyrouth qui se dérouleront ce dimanche.
Onze candidats maintenaient, jusqu'à l'heure d'aller sous presse, leur candidature à la présidence de l'ordre, mais la bataille de dimanche semble se limiter, selon des observateurs, au Dr Raymond Sayegh, candidat de l'Hôtel-Dieu et de la faculté de médecine de l'Université Saint-Joseph, soutenu principalement par le Courant patriotique libre, les Forces libanaises, les Kataëb et le courant du Futur, et au Dr Kamal Kallab, indépendant.

Toutes les cartes ne sont pas, toutefois, encore jouées. Les négociations intensives se poursuivent pour boucler les listes et obtenir l'appui de telle ou telle autre partie politique. Et pour cause, dans une certaine mesure, ce sont les affiliations politiques ainsi que les affinités personnelles et politiques qui pourraient influer sur le déroulement des élections de dimanche prochain, d'autant que les universités et les grands hôpitaux n'ont pas donné de consignes de vote.
Dimanche donc, quelque 7 500 médecins des 13 000 ayant déjà payé leur cotisation devront élire lors d'un premier tour huit membres du conseil d'administration de l'ordre, avant de procéder dans l'après-midi à l'élection du président. Trois des onze candidats (Abdel-Amir Fadlallah, Jean Antonios el-Hajj et Joseph Saïd Haddad) ont déjà assuré leur place au deuxième tour du scrutin – à moins qu'ils ne décident de se retirer de la course au dernier moment – puisqu'ils sont déjà membres de l'ordre. Les autres candidats doivent passer le cap du premier tour.

Médecin « 5 étoiles »
Si le Dr Sayegh semble conforté par l'appui des partis politiques à sa candidature, c'est plutôt sur son programme électoral qu'il mise pour mener sa campagne. Celui-ci repose sur quinze points qui visent à redorer le blason du médecin, comme à normaliser les relations avec les médias. Dans son programme d'action, le Dr Sayegh met l'accent, notamment, sur les points suivants qu'il s'engage à suivre : la situation légale du médecin et la nécessité de la réviser ; la relation des médecins et du conseil de l'ordre avec les médias et l'importance de les rationaliser dans le cadre d'une charte qui préserverait aussi bien les droits du médecin que ceux du patient ; les mesures à prendre en cas d'agression contre les médecins ; la formation continue du praticien... Le programme prend en considération également des questions d'ordre purement syndical comme la caisse de retraite, la caisse de l'assurance, la transparence financière, les droits financiers du médecin, la réforme du règlement intérieur de l'ordre, la nécessité de redynamiser le comité d'environnement et le comité d'éthique, etc.

Le président de l'ordre doit, selon le Dr Sayegh, rassembler des aptitudes inspirées de l'image d'excellence du médecin « 5 étoiles » telle que définie par l'Organisation mondiale de la santé. Le praticien estime ainsi que le président de l'ordre doit être « un médecin actif qui accompagne nos problèmes au quotidien, un décideur averti et un communicateur ». De même qu'il doit « être entouré de personnes actives, avoir les caractéristiques d'un leader et jouir d'une transparence totale ».

« Fédérateur »
Fort d'un parcours durant lequel il a été appelé à diriger des institutions académiques (l'Institut d'orthophonie à l'USJ et la faculté de médecine à l'Usek), le Dr Kallab affirme que l'un de ses atouts majeurs reste « sa disponibilité » et « sa longue exposition aux médecins du fait de l'enseignement et de son exercice au sein d'hôpitaux universitaires et non universitaires ». « Ce sont deux environnements différents avec des problématiques et des pratiques différentes », insiste-t-il. Mais « je suis surtout un fédérateur », affirme le Dr Kallab, soulignant dans ce cadre que tout au long de son parcours, « il a toujours réussi à réunir des personnes opposées autour de projets communs ». « Malheureusement, le poste de président de l'ordre des médecins est devenu une marchandise électorale dans ce bazar électoral » au niveau des régions, ajoute-t-il.

Sur quoi mise-t-il alors que justement il ne bénéficie pas de l'appui des partis politiques ? Sur le programme électoral, note-t-il, qui est axé sur quatre grands chapitres dans le cadre desquels il s'engage à restituer la dignité du médecin et à protéger son statut sur les plans social et judiciaire, comme à préserver les droits des patients. Il s'engage également à renforcer le professionnalisme et l'éthique du métier, comme à redéfinir le travail syndical et à faire en sorte que l'ordre reprenne son rôle national.
« Les médecins indépendants doivent assumer leurs responsabilités en exerçant leur droit au vote pour reprendre leur sort en main, insiste encore le Dr Kallab. L'expérience a montré que la société civile n'est pas encore assez mûre pour le faire, mais l'expérience des municipales à Beyrouth est encourageante. » Et de conclure : « La bataille que je mène sera une bataille de principe et non de calcul de voix. Si nous arrivons à percer, nous aurions fait une différence. Dans le cas contraire, nous aurions semé pour l'avenir. »
La réponse sera dans les urnes, dimanche.

Le climat qui a déteint sur les élections municipales au cours des trois derniers dimanches semble s'être transposé aux élections de l'ordre des médecins de Beyrouth qui se dérouleront ce dimanche.Onze candidats maintenaient, jusqu'à l'heure d'aller sous presse, leur candidature à la présidence de l'ordre, mais la bataille de dimanche semble se limiter, selon des observateurs, au Dr...

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