Le Premier ministre, Tammam Salam, a une nouvelle fois répété, lors du premier Sommet humanitaire mondial hier à Istanbul, que le Liban s'oppose à l'implantation ou la naturalisation des réfugiés syriens sur son territoire.
Lors de son allocution à la séance d'ouverture, M. Salam a affirmé que « le Liban n'a pas suffisamment de ressources pouvant être allouées pour aider plus d'un million et demi de Syriens et de Palestiniens qui ont migré sur son territoire et qui constituent désormais un tiers de la population ».
« Il est également incapable de supporter le fardeau extraordinaire constitué par ce déplacement de population sur son infrastructure publique. Et ce qui aggrave encore plus les choses, c'est que le Liban fait face à cette crise alors qu'il vit un drame institutionnel, du fait de la vacance présidentielle depuis deux ans », a souligné M. Salam. « En dépit de toutes ces circonstances, le peuple libanais a relevé le défi », a-t-il noté.
Tout en proclamant, à l'adresse du secrétaire général de l'Onu, « la détermination du Liban à respecter les droits de l'homme, le droit international humanitaire et la Charte de l'Onu, et à rester ouvert aux déplacés syriens dans leur détresse en dépit de ses moyens modestes et des dangers que cela comporte pour les ressources, la stabilité et la sécurité du pays », Tammam Salam a souligné l'attachement du pays du Cèdre à « une règle fixe consacrée par la Constitution libanaise et par l'unanimité nationale », en l'occurrence qu'il « ne sera pas le pays de l'implantation des autres sur son territoire ».
Les propos du Premier ministre faisaient écho à la polémique suscitée la semaine dernière autour d'un document de l'Onu appelant à l'adoption de « politiques qui encouragent l'intégration des réfugiés dans les lieux où ils se trouvent ». Le document en question a été publié par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Il date du 21 avril et a été rendu public le 9 mai, et porte sur l'intégration des réfugiés dans les pays d'accueil.
« Notre pays, de par sa Constitution, ne peut en aucun cas accepter l'implantation, la naturalisation ou l'intégration des (réfugiés) syriens », avait déjà souligné auparavant M. Salam, lors d'un petit-déjeuner réunissant les chefs des délégations présentes.
Dans son allocution, Tammam Salam a affirmé que « seule une solution politique peut mettre fin au conflit en Syrie ». « Nous estimons que le retour graduel des réfugiés syriens dans les zones sûres de leur pays contribuera sans aucun doute au processus de réconciliation », a ajouté le Premier ministre, déclarant que « les statistiques montrent que les réfugiés souhaitent rentrer chez eux ».
« Mais l'expérience nous montre que lorsque la durée de l'exode s'allonge, les réfugiés sont moins enthousiastes quant au retour », a toutefois dit M. Salam. « Cela constitue un danger auquel nulle partie concernée ne peut parer : la Syrie ne peut pas faire face aux défis que pose le nombre immense de réfugiés au sein de sa population, et ni la Turquie ni la Jordanie, ou quelque autre pays, n'accepte l'implantation de ces réfugiés sur son territoire », a-t-il averti. « Le retour des réfugiés doit être l'une des principales priorités », a ajouté M. Salam, appelant le secrétaire général de l'Onu à « renforcer le rôle de l'organisation et à canaliser les efforts » dans ce sens.
À Istanbul, M. Salam a par ailleurs rencontré la chancelière allemande Angela Merkel, le secrétaire d'État aux Affaires étrangères du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
Liban
Le Liban contre l’implantation ou la naturalisation des réfugiés syriens, martèle Salam à Istanbul
OLJ / le 24 mai 2016 à 00h00
IL MARTELE... HONNEUR A LUI... MAIS GARE A LA DENTELLE !!!
14 h 52, le 24 mai 2016