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Économie - Finances publiques

Le FMI appelle à une réduction « inconditionnelle » de la dette grecque

« Les Européens reçoivent le message que la Grèce tient ses promesses. Maintenant, c’est leur tour », a déclaré le premier ministre grec, Alexis Tsipras, au Parlement. Michalis Karagiannis/Reuters

Une réduction de la dette grecque doit être « inconditionnelle » et ne pas être nécessairement liée au respect sur le long terme des objectifs budgétaires fixés, a affirmé le Fonds monétaire international (FMI) dans un document sur la dette grecque publié hier, alors que l'eurogroupe se penchera aujourd'hui sur cette question ainsi que sur le déblocage éventuel d'une nouvelle tranche de prêt.
« L'application des mesures de réduction de la dette doit être finalisée d'ici à la fin de la période couverte par le programme. Apporter une composante inconditionnelle portant sur l'allègement de la dette est essentiel pour fournir aux marchés un signal fort et crédible sur l'engagement des créanciers institutionnels à apporter un allègement de la dette », affirme le FMI dans ce document.
Le FMI estime aussi que les mesures de réduction de la dette doivent être importantes jusqu'en 2040 et se prolonger jusqu'en 2060 compte tenu de la faible probabilité que la Grèce enregistre un surplus budgétaire sur la période. Le FMI confirme donc, avec ce document, qu'il estime que les mesures de réduction de dette dont devrait bénéficier la Grèce doivent être décidées immédiatement, alors que Berlin souhaite qu'Athènes montre sa détermination à appliquer les mesures d'austérité économique avant de s'engager plus avant sur ce point.
Dans cette optique, le Parlement grec a adopté dimanche un projet de loi qui prévoit l'instauration de plusieurs mesures de rigueur. Un « mécanisme automatique de correction budgétaire », baptisé Koftis (pince coupante) par les Grecs, sera ainsi déclenché chaque année jusqu'en 2018 si des écarts budgétaires sont constatés au printemps et que le ministère des Finances ne prend pas l'initiative de coupes ciblées, mais il épargnera les dépenses sociales, selon le ministère.
Le projet de loi instaure également une Autorité indépendante des revenus publics pour lutter contre fraude et évasion fiscales, relève d'un point, à 24 %, le taux de TVA sur une série de biens, impose à partir de 2018 une « taxe de résidence » à l'hôtellerie et met en place un nouveau fonds de privatisation pour accélérer les cessions d'actifs publics et doper leur exploitation.

« La Grèce tient ses promesses »
Ces nouvelles mesures de rigueur étaient posées par les créanciers comme condition non seulement d'un éventuel allègement de la dette, mais aussi du versement des 5,4 milliards d'euros (6,06 milliards de dollars) d'aides bloqués depuis plusieurs mois. « Les Européens reçoivent le message que la Grèce tient ses promesses. Maintenant, c'est leur tour », a déclaré le premier ministre grec, Alexis Tsipras, avant le vote. Les ministres des Finances des pays de la zone euro (eurogroupe) doivent se réunir aujourd'hui pour en discuter.
Dans le document publié hier, le FMI juge également que les prévisions devraient tabler sur un surplus du budget primaire de la Grèce (hors service de la dette) de 1,5 % du PIB pour les calculs sur la viabilité à long terme de la dette grecque, tout en prévenant qu'un tel niveau demanderait d'importants efforts au pays et un fort soutien populaire aux réformes, ce qui est loin d'être le cas.
Parmi les mesures proposées par le FMI figure, outre un rééchelonnement de la dette, la possibilité pour la Grèce de pouvoir emprunter à des taux bas pendant une longue période, de l'ordre de 1,5 % jusqu'en 2040. Cela pourrait se faire si les mécanismes de soutien de la zone euro comme le Mécanisme européen de stabilité (MES) et le Fonds européen de stabilité financière (FESF) profitaient des bas taux actuels pour les « verrouiller » sur une longue période, suggère le FMI. Sollicité par l'AFP, le MES s'est refusé à tout commentaire.
Le FMI développe également un « scénario du pire » avec une croissance de l'ordre de 1 % sur le long terme et un surplus primaire de même ordre, qui ne permettraient pas à la Grèce de rembourser sa dette même avec des mesures de réduction, de rééchelonnement et de bas taux d'intérêt garantis. Dans un tel cas, les taux d'intérêt sur les prêts du MES et du FESF devraient être réduits à zéro jusqu'en 2050.
En revanche, il développe aussi un scénario « optimiste » avec une croissance plus forte que prévue, pas de besoin de recapitalisation supplémentaire des banques, des mesures de restructuration de la dette telles que celles qu'il propose. Cela permettrait de ramener les besoins de financement de la Grèce à 15 % du PIB d'ici à 2060, avec une réduction plus rapide de la dette et donc des taux d'emprunt plus faibles sur les marchés des capitaux.
(Source : AFP)

Une réduction de la dette grecque doit être « inconditionnelle » et ne pas être nécessairement liée au respect sur le long terme des objectifs budgétaires fixés, a affirmé le Fonds monétaire international (FMI) dans un document sur la dette grecque publié hier, alors que l'eurogroupe se penchera aujourd'hui sur cette question ainsi que sur le déblocage éventuel d'une nouvelle...

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