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À La Une - France

Attentat Copernic : audience cruciale mardi pour le suspect Hassan Diab, remis en liberté

Saisie par le parquet, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris pourrait décider du retour en prison de l'homme d'origine libanaise de 62 ans.

Le seul mis en examen pour l'attaque à l'explosif contre la synagogue parisienne de la rue Copernic, Hassan Diab, espère que la justice confirmera mardi sa récente remise en liberté. AFP / STF

Un attentat qui remonte à 1980, un suspect tardif, puis le doute: le seul mis en examen pour l'attaque à l'explosif contre la synagogue parisienne de la rue Copernic, Hassan Diab, espère que la justice confirmera mardi sa récente remise en liberté.

Cet homme d'origine libanaise de 62 ans, extradé fin 2014 du Canada où il était professeur d'université en sociologie, sera présent à l'audience, promet son avocat William Bourdon. Saisie par le parquet, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris pourrait décider de son retour en prison, une dizaine de jours après sa remise en liberté par une juge des libertés et de la détention (JLD), qui l'a assigné à résidence avec port d'un bracelet électronique.

Pour les victimes de l'attentat, qui avait fait 4 morts et une quarantaine de blessés le 3 octobre 1980, son extradition et sa mise en examen en novembre 2014 par le juge Marc Trevidic, longtemps chargé de ce dossier, symbolisent l'espoir qu'un procès se tienne un jour. Mais pour la défense d'Hassan Diab, qui clame son innocence, sa sortie de prison est un pas vers un non-lieu.

Il y a un mois, devant le juge d'instruction, son ex-épouse, Nawal Copty, est venue conforter la version d'Hassan Diab. Elle a raconté qu'il l'avait bien accompagnée à l'aéroport de Beyrouth le 28 septembre 1980, une date à laquelle le possesseur d'un passeport au nom d'Hassan Diab se trouvait déjà en Europe d'après les tampons sur le document.

Ce passeport, retrouvé dans les effets d'un autre homme arrêté en 1981 à Rome, est l'une des pièces à charge. Y figurent des tampons d'entrée et de sortie d'Espagne avant et après l'attentat. Or, d'après les renseignements obtenus par la DST en 1999, qui mettaient en cause Hassan Diab, les hommes du Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS) ayant commis l'attentat avaient fait étape à Madrid avant la France.

En janvier, Hassan Diab a affirmé au juge qu'il avait alors perdu son passeport et qu'il se trouvait bien à l'époque à Beyrouth, où il passait ses examens à l'université.

 

(Pour mémoire : Attentat de la rue Copernic: 34 ans après, Hassan Diab face à la justice française)

 

Nouvelles investigations
Avant la décision de la JLD, le magistrat antiterroriste désormais chargé de l'enquête, Jean-Marc Herbaut, avait aussi accepté une remise en liberté, aussitôt suspendue par le parquet et la chambre de l'instruction avait confirmé la détention.

Le juge d'instruction notait dans sa décision du 9 mai que le témoignage de son ex-épouse, bien que tardif et sujet à caution, nécessitait de nouvelles investigations, notamment au Liban, et reposait la question du maintien en détention du suspect, explique à l'AFP une source proche du dossier.

"Cette remise en liberté, sur la base du seul témoignage de son ex-épouse, est surprenante", estime l'un des avocats des victimes, Me Bernard Cahen, qui s'interroge sur la crédibilité du témoin. "Pourquoi n'en a-t-elle pas parlé plus tôt?", demande-t-il.

Outre les renseignements de la DST, la demande d'extradition formulée par le juge Marc Trévidic s'appuyait notamment sur la ressemblance du suspect avec des portraits robot de l'époque et sur des comparaisons d'écriture d'Hassan Diab avec une fiche d'hôtel, remplie par l'homme qui avait acheté la moto sur laquelle était installé l'explosif.

Son avocat soulève au contraire de "nombreuses contradictions" entre les témoins et fustige le travail des graphologues en s'appuyant sur des contre-experts engagés par la défense au Canada au cours de la procédure d'extradition.
"Dans un dossier comportant des charges aussi faibles, aussi discutées et avec un alibi convaincant, cette remise en liberté est absolument légitime et normale", selon William Bourdon.

L'audience devrait avoir lieu à huis clos et la chambre de l'instruction pourrait rendre sa décision dans la foulée ou avec un délibéré à court terme.

 

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