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Lifestyle - This is America

Centenaire de Sam Maloof, le « Hemingway du bois »

Les États-Unis fêtent le centenaire de Sam Maloof, magnifique créateur américain du meuble d'art, et pour l'ancien président Jimmy Carter, « le meilleur travailleur de bois qui ait jamais existé ».

La couverture de l’ouvrage consacré à Sam Maloof.

Une impressionnante célébration a été organisée à la mémoire de cet artiste exceptionnel, comme un vent de nostalgie alors que l'on vit à l'heure des imprimantes 3D, de la fabrication robotique et de la simulation digitale. À cette occasion, vient de paraître un très beau livre intitulé Sam Maloof, 36 Views of a Master Woodworker. Le texte est accompagné de 36 photographies de ses multiples œuvres. Car ce grand artiste/artisan de l'entièrement fait main n'a créé que des pièces uniques, et qui plus est sans aucun clou. Les différentes pièces qui composent l'ensemble de chaque meuble s'emboîtent les unes dans les autres. Cette technique a d'ailleurs été baptisée Jointures Maloof.
Surnommé à juste titre le Hemingway du bois, il a donné ses lettres de noblesse à ce matériau en devenant un grand nom dans ce domaine. Après son décès en 2009 à l'âge de 93 ans, il a laissé 5 000 pièces, meubles et divers objets qu'il a conçus, réalisés lui-même ou dont il a suivi de près la réalisation. Les spécimens de son travail se trouvent dans les grands musées américains et dans des collections privées. Sous ses doigts, les bois de rose, de noyer, de chêne, de cerisier et d'érable devenaient des matières soyeuses, vibrantes, miroitantes, lumineuses qui, à elles seules, ont réussi à donner aux chaises, aux fauteuils, aux tables et aux autres pièces qu'il a signés une élégance infinie. De plus, la beauté des lignes s'est toujours parfaitement conjuguée avec un confort inégalable. Célèbre aussi pour ses chaises à bascule, il en a conçu trois exemplaires pour trois chefs d'État américains : Ronald Reagan, Jimmy Carter et Bill Clinton, devenant une valeur sûre pour Sotheby's et Christie's, où ses créations sont adjugées à des dizaines de milliers de dollars.

La poésie de Douma
Pour Sam Maloof, un meuble réussi est un meuble qui parle aux yeux, aux mains et au cœur. « Je voudrais être capable, avait-il dit un jour, de faire d'un morceau de bois un objet qui soit enchanteur et fonctionnel. Je voudrais être capable de travailler des matériaux auxquels je conserverais leur beauté naturelle et leur chaleur. Travailler comme on a envie de le faire est une grâce de Dieu. » Une grâce qu'il a connue dès son enfance, lorsqu'il avait taillé dans du bois ses premiers jouets : un pistolet à cylindre et un camion. À douze ans, il offrait à sa mère une planche à découper le pain, faite de ses propres mains.
Il s'était toujours souvenu de ses origines libanaises. Son père Nassif Nader Maalouf et sa mère Anissé Maalouf, tous deux originaires du village de Douma, avaient émigré aux États-Unis au début des années 1900. Ils s'étaient installés à Chino, en Californie, où son père avait ouvert un commerce d'objets usuels alors que sa mère fabriquait de la dentelle qu'elle revendait. Le couple a eu neuf enfants. Sam (né en 1916), l'un des six garçons de la famille, a commencé à fabriquer des meubles en 1949, sans avoir aucune formation dans le domaine. Auparavant, il avait pratiqué l'art graphique industriel. Dans les années 50, il devient l'un des membres les plus éminents du Mouvement du design moderne de Los Angeles. Il est immédiatement remarqué par le célèbre désigner Henry Dreyfus, qui lui demande de collaborer avec lui. Chez lui, il n'existait aucune frontière entre l'art et l'artisanat. Maloof façonnait ses meubles à la manière d'un sculpteur, travaillant avec ses grandes mains et n'ayant recours à aucune machine.
Les États-Unis, qui lui avaient attribué plusieurs hautes distinctions, dont le très convoité MacArthur Foundation Genius Grant, lui sont encore reconnaissants de ce qu'il leur a offert, et surtout cette plénitude esthétique dans leur quotidien. En 2010, Sam Maloof s'était rendu au Liban pour recevoir le prix Fouad Makhzoumi pour l'innovation. Bien avant cela, en 1959, il était venu pour tenter de développer une nouvelle ligne de design avec Akram Abdel Rahim avec lequel il s'était lié d'amitié.

Une impressionnante célébration a été organisée à la mémoire de cet artiste exceptionnel, comme un vent de nostalgie alors que l'on vit à l'heure des imprimantes 3D, de la fabrication robotique et de la simulation digitale. À cette occasion, vient de paraître un très beau livre intitulé Sam Maloof, 36 Views of a Master Woodworker. Le texte est accompagné de 36 photographies de ses...

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