Près de 2 000 œuvres d’art libanaises visibles sur « mvam »

Soucieux de faire connaître la richesse culturelle que possède le Liban à travers ses artistes et ses peintres, le ministère de la Culture a lancé le Musée virtuel d'art moderne, effectif sur toutes les applications électroniques et les téléphones portables à partir d'aujourd'hui. Le coup d'envoi a été donné hier par le ministre de la Culture Raymond Araiji, lors d'une conférence de presse au Musée Sursock, en présence de l'ancien ministre Georges Corm, du directeur de l'Alba André Bekhazi, du Dr Élie Gannaoui de l'université de Balamand et de l'ambassadrice d'Espagne.
Le ministère de la Culture détient une riche collection d'œuvres d'artistes peintres et sculpteurs libanais contemporains (environ 1 800 œuvres) dans ses propres locaux mais aussi au palais présidentiel et au Sérail, qui étaient vouées à la décrépitude. « En l'absence d'un budget qui permettait de créer un musée réel pour préserver et présenter toutes ces œuvres d'art au grand public, l'idée de lancer cette collection à travers un musée virtuel a vu le jour il y a un an, a rappelé M. Araiji. Et d'ajouter : « Grâce à la collaboration de sociétés privées comme l'agence de publicité Impact BBDO chargée de la campagne publicitaire, de la société Apeal pour la restauration des tableaux et des universités de l'Alba et de Balamand, principaux alliés de cette initiative – qui ont répertorié les œuvres dans un premier temps, les ont photographiées en 3 dimensions, et enfin ont créé le site électronique de ce musée virtuel sur toutes les applications androïdes, les tablettes électroniques et les téléphones portables –, ce projet a pu être initié et lancé aujourd'hui », a déclaré fièrement le ministre de la Culture. « Ce musée virtuel, disponible depuis un an déjà sur le web à l'adresse artmodernemv.gov.lb, vient d'être lancé aujourd'hui sur tous les téléphones portables et les tablettes électroniques, en téléchargeant l'application suivante, « mvam », précise Dr Élie Gannaoui, responsable de la mise en place du site électronique. « Des expositions temporaires de jeunes collectionneurs de peintres libanais ou d'œuvres ayant un lien d'une façon ou d'une autre avec le Liban seront également présentés au public, « une façon de lancer ces jeunes et de promouvoir leurs talents, a précisé le ministre de la Culture, signalant que les informations sont disponibles en français, en anglais, en arabe et en espagnol, vu l'importance de la diaspora libanaise dans ces pays ».
L'ancien ministre Georges Corm, fils du grand peintre libanais Georges Daoud Corm, qui a prêté (virtuellement, bien entendu) la collection privée de son père pour les deux mois à venir, a clôturé la cérémonie en rappelant que son père fut le premier à lancer un cri d'alarme pour le développement de l'art libanais et de ses artistes à travers le monde.

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Trois questions à Rony Araiji

Pourquoi le ministère de la Culture s'est-il investi dans le virtuel au lieu de développer les musées réels ?
La principale raison reste évidemment les moyens financiers que le ministère ne possède pas. De plus ce musée virtuel va permettre de toucher un plus grand nombre d'étrangers et de Libanais vivant à l'extérieur et plus particulièrement les jeunes très branchés sur toutes ces applications électroniques.

Dans ce musée virtuel, une collection permanente des œuvres qui appartiennent à l'État, et des œuvres de jeunes artistes qui seront exposées tous les deux mois. Comment s'opère le choix de ces artistes ?
C'est une commission spéciale au ministère de la Culture qui se chargera de sélectionner ces jeunes artistes libanais. Il y aura également des collections privées qui seront présentées tous les deux mois. Notre but principal est de promouvoir l'art et les artistes libanais auprès du public pour les sensibiliser à la richesse de leur patrimoine artistique et culturel.

Ces tableaux pourront-ils être achetés par des particuliers ?
Non. C'est uniquement une exposition et une connaissance des œuvres de ces artistes et de leur art.