Mashrou’ Leila regrette que ses fans soient privés de concert...

Face au tollé provoqué par l'annulation de leur concert prévu ce soir à Amman, quatre membres de Mashrou' Leila ont tenu, hier, une conférence de presse au Metropolis Empire Sofil, pour exprimer une fois de plus leur déconvenue face à l'interdiction de se produire en Jordanie qui les frappe.
Reprenant les termes mêmes de la déclaration qu'ils avaient postée il y deux jours sur leur compte Facebook, Haig Papazian, Hamed Sinno, Firas Abou Fakher et Carl Gergès – le cinquième membre Ibrahim Badr étant absent – ont déploré l'arbitraire de la décision émanant des autorités jordaniennes. « D'autant que nous avons déjà donné trois concerts précédemment en Jordanie et toujours dans le même site, l'amphithéâtre romain de Amman », ont-ils signalé.
Outre le fait que la Jordanie est comme une seconde patrie pour eux, que la mère de leur chanteur leader Hamed Sinno est elle-même jordanienne, les membres de ce groupe de rock alternatif ont affirmé « regretter de priver, de ce fait, leurs fans jordaniens mais aussi, plus particulièrement, palestiniens (des territoires occupés) et des autres pays arabes qui ont l'habitude de se déplacer en masse pour assister à nos concerts en Jordanie ».
« Résumer huit ans de travail et de création musicale par un seul mot, al-djin, titre d'une chanson, et, à ce titre, nous accuser de satanisme, c'est dénaturer totalement la vision de notre formation attachée à exprimer l'égalité (sociale et sexuelle) des êtres ainsi que l'amour et la liberté... » ont-ils déploré. Ils ont dit qu'ils s'engageaient à continuer de garder l'intégrité de leur art comme priorité et à ne jamais renoncer à la liberté de parole. « Nous allons nous battre, comme nous l'avons toujours fait, pour notre droit de jouer librement notre musique et de pouvoir dire ce que nous voulons », ont-ils poursuivi.
Et de conclure sur une note malgré tout positive. « Nous sommes fiers de faire partie d'un débat public autour de la censure. Bien qu'il soit né d'une décision négative et non démocratique, nous espérons qu'il portera ses fruits. »