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Liban - Parlement

Berry renonce à la législation de nécessité et revient aux commissions pour les projets de loi électorale

M. Berry, hier, au cours de sa conférence de presse. Photo Ani

C'est à la dernière minute que le président de la Chambre Nabih Berry a décidé de donner une conférence de presse hier à Aïn el-Tiné. Les préparatifs ont été faits à la hâte et même les membres de la garde personnelle du président du Parlement ont été pris de court. Comme l'a dit le chef du législatif lui-même devant les journalistes, il a attendu jusqu'à la dernière minute avant de prendre sa décision afin de laisser le maximum de temps aux parties politiques concernées pour répondre à son idée de convoquer une séance plénière parlementaire pour « la législation nécessaire ». Il faisait ainsi allusion au chef du CPL, le ministre Gebran Bassil, qui avait réclamé un délai d'une semaine pour donner sa réponse.

 

(Pour mémoire : Législation de nécessité : Berry veut convaincre les récalcitrants)


Le rendez-vous a été fixé à 14h45, et c'est avec solennité que M. Berry a annoncé qu'il renonçait à convoquer une séance pour la législation d'urgence. Le président de la Chambre a donc en quelque sorte cédé à la pression des blocs parlementaires chrétiens qui refusaient la tenue d'une telle séance si le projet de loi électorale ne figurait pas sur son ordre du jour. En réponse à une question, le président du Parlement a toutefois démenti les rumeurs sur un alignement du bloc du Futur sur la position des groupes chrétiens, en particulier les Forces libanaises et le CPL. Il a, en même temps, fait une distinction entre ces blocs et celui des Kataëb, rappelant que le chef de ce parti, Samy Gemayel, a dès le début adopté une position claire, refusant la tenue de toute séance parlementaire qui ne soit pas destinée à l'élection d'un président de la République. Il a ainsi affirmé que le quorum d'une séance pour la « législation de nécessité » aurait été assuré puisque entre 75 et 80 députés se seraient rendus au Parlement. Ce n'est donc pas par crainte d'un défaut de quorum qu'il a changé d'avis, mais par respect pour le Liban et les Libanais. À son habitude, il a même énoncé un proverbe libanais pour expliquer sa position : « Celui qui ne vient pas à toi, va toi-même vers lui. »


Le président de la Chambre a, dans la foulée, annoncé « la mort clinique du 14 et du 8 Mars », assurant que les alliances politiques ont changé, refusant pourtant d'entrer dans les détails de ces bouleversements politiques. Mais selon lui, avec la fin pratique des deux grands blocs politiques, il faut donc revoir les calculs internes de victoire ou de défaite.
Tout au long de cette conférence de presse improvisée, Nabih Berry n'a pas caché son mécontentement face à l'impasse politique. Il a ainsi entamé sa déclaration (qu'il a écrite de sa propre main, comme il a tenu à le préciser) par la phrase suivante : « Notre poète dit : Nous sommes tous dans la patrie ou au-dessus d'elle. Mais, aujourd'hui, nul ne dit nous sommes tous pour la patrie. » Il a insisté sur le fait que les parties politiques ne pensent pas aujourd'hui à l'intérêt de la patrie ou au Liban de demain, chacune préférant se concentrer sur tout ce qui peut lui permettre de contrarier ses adversaires ou de marquer des points contre eux.

 

(Pour mémoire : La législation de nécessité risquerait d'ébranler la polarisation 8/14 Mars)

 

Étudier les projets de loi électorale
Le président du Parlement a annoncé ainsi que, puisque certains ne veulent pas d'une séance législative, il compte convoquer au plus tôt les commissions parlementaires conjointes à une série de réunions pour étudier les 17 projets de loi électorale qui sont enregistrés à la Chambre, dans l'espoir que les députés puissent parvenir à un accord sur au moins deux points précis : la dimension des circonscriptions électorales et le mode de scrutin, sachant que certains prônent la proportionnelle, d'autres le mode de scrutin majoritaire, et d'autres encore des formules mixtes.


Nabih Berry a énuméré ensuite les principaux projets de loi présentés par certains députés en leur nom propre ou au nom de leurs formations politiques, depuis 2008 (le projet du député Nabil de Freige) jusqu'à 2014-2015, le dernier étant celui du député Serge Torsarkissian, en passant par ceux du gouvernement Mikati, du CPL, des FL et du courant du Futur et de celui de Ali Bazzi... Il a souligné que la plupart de ces projets ont été élaborés non pas pour le bien du pays, ni pour promouvoir le choix des électeurs ou encore pour mettre en valeur le vote des femmes. Ils ont simplement été conçus, selon lui, pour apporter la victoire au camp de ceux qui les ont rédigés. Le président de la Chambre a voulu ainsi mettre les différents protagonistes politiques au pied du mur, proposant de tenir des réunions marathons pour parvenir au moins à circonscrire le choix entre deux ou trois propositions. De la sorte, il serait plus facile de convoquer une réunion plénière pour adopter un seul projet. Mais il a aussi souligné le fait que l'entente reste une priorité, sachant que la gouvernance politique au Liban est basée sur le principe du compromis. M. Berry n'a toutefois pas fixé de délai pour la fin des débats au sein des commissions conjointes, ce qui laisse supposer qu'il ne croit pas beaucoup, dans les circonstances actuelles, à la possibilité pour les membres de ces commissions de parvenir à une entente. Il a malgré tout déclaré que s'il sent qu'un danger menace le Liban, il fera ce qu'il a fait en 2015 (convoquer une séance pour adopter des projets de loi urgents et vitaux pour le Liban). Mais, pour l'instant, il estime avoir encore du temps devant lui...

 

Un président pour deux ans ?
En réponse à une question, Nabih Berry a rappelé qu'il reste convaincu que le Parlement a le droit de légiférer lorsqu'il le juge nécessaire en toute circonstance, contrairement à la théorie qui prétend qu'il ne peut pas le faire avant d'élire un président.
Au sujet de la proposition relayée par les médias sur la possibilité d'élire un président pour deux ans, le président de la Chambre a balayé cette option, assurant qu'elle nécessite un amendement constitutionnel. Or, selon lui, si les députés peuvent se réunir avec un quorum des deux tiers pour amender la Constitution, c'est qu'ils peuvent aussi élire un président. Par conséquent, cette proposition est une perte de temps.
Prié de commenter la démission de Walid Joumblatt, qui, selon le chef du PSP, attend une réunion parlementaire plénière pour être officialisée, M. Berry a déclaré : « Comme il n'y a pas de séance parlementaire plénière en perspective, cette démission ne sera donc pas officialisée. »


Interrogé sur la tenue des élections municipales, il a affirmé qu'elles auront forcément lieu, démentant ainsi toutes les rumeurs sur un éventuel report de dernière minute. Il a ajouté que ceux qui croient que le report pourrait venir du Parlement se trompent totalement. « Qu'ils aillent voir ailleurs », a-t-il lancé.
Aux journalistes qui ont fait valoir que si ces élections ont lieu, il n'y aura plus de raison valable pour reporter les élections législatives, Nabih Berry leur a donné raison, ajoutant qu'il espère vivement que les élections législatives aient lieu, mais il a refusé de préciser s'il croit qu'elles pourraient se dérouler avant l'élection présidentielle...

 

 

 

C'est à la dernière minute que le président de la Chambre Nabih Berry a décidé de donner une conférence de presse hier à Aïn el-Tiné. Les préparatifs ont été faits à la hâte et même les membres de la garde personnelle du président du Parlement ont été pris de court. Comme l'a dit le chef du législatif lui-même devant les journalistes, il a attendu jusqu'à la dernière minute...

commentaires (2)

DES CORBEAUX AVERTIS GOUPIL NE PEUT PLUS FAIRE TOMBER DE LEURS BECS DES FROMAGES... ET DE LOIN, DU M.O. COMME DE L,OCCIDENT VOYANT VENIR A LA COURSE ET BIEN GARNIS DES -DOGUES- DEGUERPISSONS DIT-IL AVANT D,EN ETRE LA PROIE AVEC LES AUTRES NUISIBLES DU VOISINAGE IMMEDIAT...

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 47, le 26 avril 2016

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Commentaires (2)

  • DES CORBEAUX AVERTIS GOUPIL NE PEUT PLUS FAIRE TOMBER DE LEURS BECS DES FROMAGES... ET DE LOIN, DU M.O. COMME DE L,OCCIDENT VOYANT VENIR A LA COURSE ET BIEN GARNIS DES -DOGUES- DEGUERPISSONS DIT-IL AVANT D,EN ETRE LA PROIE AVEC LES AUTRES NUISIBLES DU VOISINAGE IMMEDIAT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 47, le 26 avril 2016

  • Berry renonce à la législation de nécessité et revient aux commissions pour les projets de loi électorale MAIS POURQUOI DIABLE IL NE SOUMET PAS CES 17 PROJETS DE LOI ELECTORALE AU VOTE DES DEPUTEES? POUR CE QUI EST DE LA PRESIDENCE DE 2 ANNEES DU "GENERAL" IMPOSTEUR/DESERTEUR DE LA BATAILLE DE LIBERATION BIDON IL LUI SUFFIRAIT DE 2 SEMAINES PRESIDENETIELLES POUR TOUT REFOUTRE EN L'AIR ET FOUTRE LE CAMP ,APRES EVIDEMMENT AVOIR REMIS LES CLEFS DE BAABDA CETTE FOIS AUX REPRESENTANTS DE L'AMBASSADE D'IRAN? ET DIRE QU'IL Y A DES CHRETINS DERANGEES/RETARDEES QUI APPUIENT CETTE OPTION/CANDIDATURE ANTIHISTORIQUE. EN OUBLIANT DE SE RAPPELER L'ADAGE ARABE QUI LE DIT SI BIEN :CELUI QUI ESSAIE L'ESSAYEE A L'ESPRIT DERANGEE/DETRAQUEE.

    Henrik Yowakim

    03 h 25, le 26 avril 2016

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