En présence de l'ambassadeur d'Iran, Mohammad Fateh Ali, et d'un groupe de chercheurs et de journalistes, Sadegh Kharazi a expliqué les nouvelles orientations de la politique étrangère de la République islamique au centre d'études et de documentation du Hezbollah. Ancien conseiller du président Khatami et diplomate de carrière (il a été ambassadeur en France et aux Nations unies et il a participé aux négociations sur le nucléaire), M. Kharazi est aujourd'hui conseiller du président Hassan Rohani et se qualifie de proche du guide suprême Ali Khamenei.
Après une brève présentation du directeur du centre, Abdel Halim Fadlallah, Sadegh Kharazi a expliqué que la politique étrangère de l'Iran se résume actuellement à la volonté de maintenir la stabilité et les relations de bon voisinage avec l'environnement arabo-musulman, dans l'intérêt de la région et du monde islamique. « Nous n'avons pas choisi d'être dans cette région, a-t-il dit. Nous n'avons pas choisi nos amis, nos adversaires et nos alliés. C'est la géostratégie politique qui nous impose des rivalités et des alliances, et le mieux est de parvenir à gérer les différends et les crises. »
Tout en reconnaissant qu'aujourd'hui l'influence de l'Iran dépasse ses frontières géographiques, Sadegh Kharazi a insisté sur le fait que la République islamique n'a aucun plan hégémonique. « Pendant des années, les États-Unis et l'Union européenne avaient accusé l'Iran de vouloir déstabiliser la région. Aujourd'hui, ils reconnaissent qu'il est un facteur de stabilité », a-t-il ajouté. « On nous a accusés de vouloir créer le croissant chiite. Et cet argument était brandi pour effrayer les autres pays de la région et isoler l'Iran de son environnement arabe et musulman. Mais l'Iran n'a jamais eu un tel plan. Téhéran considère que la diversité religieuse et confessionnelle est un enrichissement et elle croit à la lune musulmane, bien plus qu'au croissant chiite », a-t-il souligné, insistant sur le fait que l'Iran a aidé des partenaires arabes et musulmans là où ils en avaient besoin.
Il a toutefois admis que la signature de l'accord sur le nucléaire est en train de modifier les alliances politiques dans la région. « Là où il y avait des contacts discrets et secrets entre des pays arabes et l'entité sioniste, ceux-ci sont désormais au grand jour », a-t-il dit, précisant que lors des négociations sur le nucléaire, l'Iran savait que trois lobbys allaient se mobiliser contre un accord éventuel : le lobby israélien, le lobby arabe et celui des opposants iraniens à l'étranger. Mais ce que l'Iran ne savait pas, c'est que ces trois lobbys avaient construit un véritable réseau entre eux qui, avec l'accord conclu et les coups portés aux groupes terroristes, est devenu une véritable entente. Au point qu'ils parviennent à présenter les pays qui combattent réellement le terrorisme, parce qu'ils en sont victimes, comme étant les parrains de ce terrorisme, tels que la Syrie, l'Irak, et même l'Iran, voire le Hezbollah.
À ce sujet, M. Kharazi a évoqué un dîner qui a eu lieu à Mascate où se tenait une réunion du Conseil de coopération du Golfe plus l'Égypte et la Jordanie. Selon lui, les ministres des Affaires étrangères du Golfe ont violemment attaqué le ministre omanais au cours de ce dîner pour la position de son pays à l'égard de l'Iran. Le secrétaire d'État américain, John Kerry, qui était présent, s'est aussitôt empressé de défendre l'Iran, a-t-il affirmé. Le ministre émirati s'est alors emporté, accusant les Américains de coopérer avec un pays terroriste (l'Iran), et M. Kerry a frappé du poing sur la table, poursuit-il, en lançant : « Qui a envoyé les kamikazes le 11 septembre 2001 aux États-Unis ? Si vous avez un seul général comme Kassem Soulaymani qui combat les terroristes, donnez-moi son nom que j'aille le féliciter ! » Selon M. Kharazi, là où il y a un combat sérieux contre le terrorisme, on retrouve l'Iran, et là où il y a du terrorisme, on trouve les traces de certains pays arabes et de la région.
Le conseiller du président Rohani a aussi raconté qu'au cours d'une de ses visites en France, alors que Jacques Chirac était encore président, il était question de mettre le Hezbollah sur la liste européenne des organisations terroristes. Le président français s'y était opposé avec fermeté, affirmant que ce parti est devenu le symbole de la résistance et de l'identité nationale. C'est d'ailleurs, selon lui, une des raisons de la bataille menée contre le Hezbollah, qui vise essentiellement à empêcher l'idée de la résistance de se développer dans le monde arabe. Pour la même raison, la guerre a été déclarée contre la Syrie. M. Kharazi a rapporté ainsi que Kofi Annan, qui avait été désigné comme émissaire de l'Onu en Syrie, avait dit aux membres du Conseil de sécurité : « Vous réclamez la démocratie en Syrie. Or, s'il y avait des élections aujourd'hui, c'est Bachar el-Assad qui serait élu. » Ses interlocuteurs s'étaient alors regardés avec stupéfaction, se demandant s'ils l'avaient envoyé en Syrie pour qu'il leur dise cela.
M. Kharazi a insisté sur le fait que l'accord sur le nucléaire n'a en rien modifié les engagements de l'Iran envers la résistance, exprimant sa conviction qu'en fin de compte, ce sont les populations qui détermineront l'avenir de la région. Il a minimisé l'importance du communiqué du dernier sommet de l'Organisation de la coopération islamique qui condamne les interventions de l'Iran dans les affaires arabes et l'accuse d'encourager le terrorisme, affirmant qu'« avec les sommes versées pour convaincre les représentants des pays arabes d'adopter ce communiqué, il aurait dû être bien plus fort contre l'Iran ». M. Kharazi a aussi rappelé que l'Iran ne désespère pas de convaincre les pays arabes et régionaux de renouer le dialogue, en dépit des divergences. « Il faut gérer les crises, a-t-il déclaré, et si nous parvenons à adopter un mécanisme pour cela, ce sera un grand acquis pour la région. » Il a ajouté qu'en politique, il n'y a pas d'inimitié permanente, mais des intérêts permanents, et il faudra bien qu'après les éclats de colère, la raison finisse par l'emporter.
À ceux qui critiquent l'accord sur le nucléaire, sous prétexte qu'au lieu de favoriser les solutions dans la région, il a augmenté les crises, M. Kharazi a répondu par une anecdote. Il a commencé par dire qu'en Iran, le mollah Nasreddine est comme Geha au Liban, le héros de nombreuses histoires drôles. Le mollah et son fils avaient donc une longue route à faire avec leur âne. S'ils montent tous les deux sur son dos, ils seront accusés de ne pas tenir compte de son épuisement. S'ils marchent à ses côtés, ils seront moqués pour leur bêtise. Si l'un d'eux monte sur son dos, on dira qu'il n'a pas de cœur et qu'il est égoïste. Quoi qu'ils fassent, ils sont donc critiqués. À bon entendeur salut ! En même temps, il a demandé : « Si l'accord n'avait pas été signé, où en serait la région aujourd'hui? Même si la situation n'est pas idéale, car nous vivons dans un monde de paradoxes, elle est préférable à celle qui prévalait avant la signature de l'accord. Nous ne faisons pas face à une seule Amérique, mais à plusieurs, tant il y a de contradictions... ou de distributions des rôles. Les pressions sur le président Barack Obama sont énormes. Je ne cherche pas à le défendre, mais il y a des degrés dans l'antagonisme. Nous avançons en terrain miné et nous préférons être prudents, même si cela doit prendre beaucoup de temps. Toutefois, on constate que beaucoup d'États se sont ralliés à notre point de vue sur plusieurs questions... Et le fait de recourir aux communiqués de l'OCI ou d'autres organisations est le signe d'une impasse, non une manifestation de force... »
En présence de l'ambassadeur d'Iran, Mohammad Fateh Ali, et d'un groupe de chercheurs et de journalistes, Sadegh Kharazi a expliqué les nouvelles orientations de la politique étrangère de la République islamique au centre d'études et de documentation du Hezbollah. Ancien conseiller du président Khatami et diplomate de carrière (il a été ambassadeur en France et aux Nations unies et il...
commentaires (9)
nous ne somme pas rabats-joie l'iran ou le hezb aurait du aider le liban entier .. peut etre que certains membres du hezb sont PATRIOTIQUE la base le peuple du hezb les combattants sur ma tete oui ils sont patriotique mais, leur parrain ne le font pas pour le liban mais pour la SUPREMATIE REGIONAL et non pour le beaux yeux des libanais sinon les milliards de dollars que l'iran envoyait au hezb aurait ete encore mieux PERCU DE LA PART DES LIBANAIS A LA MAJORITE ABSOLUE si l'iran les envoyait a libanais en general et NON A UNE TRANCHE CONFESSIONEL DE CELLE CI ... ET L'IRAN VAS RENTRER OU EST DEJA RENTRER DANS LE CONCERT DES NATIONS .. POUR SON BIEN ABSOLUE MAINTENANT NOUS ALLONS VOIR CE QUE VAS RECOLTER LE HEZB !!! CA VA PAS ETRE DU GATEAU ...
Bery tus
19 h 41, le 22 avril 2016