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Liban - Commission des Télécoms

Internet illégal: attaqué par Bou Faour, le directeur d’Ogero quitte la séance

La commission parlementaire des Télécoms réunie hier. Photo Ani

La réunion tenue hier par la commission parlementaire des Télécoms dans le cadre de l'affaire de l'Internet illégal a été marquée par les critiques acerbes du ministre de la Santé, Waël Bou Faour, à l'encontre du directeur général d'Ogero, Abdel Menhem Youssef, qui a fini par quitter la réunion avant la conclusion des débats. La réunion s'est poursuivie après son départ, et le président de la commission, Hassan Fadlallah, a assuré que l'affaire ne sera close qu'une fois que les personnes impliquées seront sous les verrous.
Une source proche du dossier a révélé hier que M. Bou Faour a assisté à la réunion de la commission des Télécoms dans le but de poursuivre la campagne menée par le Parti socialiste progressiste contre le directeur d'Ogero depuis plusieurs mois. Cette source rapporte que M. Bou Faour a critiqué la présence de M. Youssef à la réunion, en raison des accusations d'implication dans l'affaire des réseaux Internet illégaux qui pèsent sur ce dernier.


« Le ministre de la Santé a demandé à ce que le débat ait lieu en l'absence de M. Youssef. Cette question étant sensible, j'ai demandé à ce que la réunion se déroule uniquement en présence des députés et des ministres », a expliqué M. Fadlallah. Interrogé sur les accusations lancées contre le directeur d'Ogero, M. Fadlallah a affirmé que « la commission n'accuse personne ». « Nous ne pouvons faire le procès de quiconque, c'est à la justice de le faire. Nous avons un rôle d'enquête et de contrôle en tant que commission parlementaire, mais nous voulons poursuivre les personnes impliquées et accompagner la justice pour aboutir au résultat final », a-t-il dit. M. Fadlallah a enfin assuré que le dossier ne serait clos qu'une fois « les grosses têtes » tombées.
« Je ne suis accusé de rien. (Que Waël Bou Faour) me dise de quoi je suis accusé ou soupçonné au juste », a lancé, de son côté, M. Youssef à sa sortie. Début avril, l'agence al-Markaziya rapportait qu'il avait été entendu par l'Inspection centrale pour s'expliquer sur 45 plaintes lancées contre lui. Le ministre de la Santé, lui, prévoirait d'assister aux prochaines réunions de la commission.

 

« La justice doit répondre à cette question »
Les réseaux Internet illégaux, présumés liés à Israël, selon le ministre des Télécoms, Boutros Harb, auraient distribué, entre autres, leurs services à des administrations publiques libanaises, notamment des services de sécurité. Ils s'étendaient de Denniyé (Liban-Nord) à Zaarour (Metn), en passant par Faqra et Ouyoun el-Simane (Kesrouan). Selon M. Fadlallah, « les informations examinées en commission prouvent que de hauts responsables sont impliqués dans le scandale, et pas seulement de simples citoyens ». « Du matériel de grande ampleur est entré en territoire libanais et il faut savoir si des responsables ont accordé une couverture à ces activités. La justice doit répondre à cette question », a-t-il insisté.


Le ministre de la Défense, Samir Mokbel, a pour sa part assuré que le réseau Internet de l'armée n'avait pas été infiltré. « L'armée libanaise bénéficie d'un réseau distribué par des fournisseurs agréés et légaux », a assuré M. Mokbel au quotidien an-Nahar, paru hier. « Le réseau de l'armée n'est pas infiltré », a-t-il insisté.
Il y a une semaine, l'affaire des réseaux illégaux a pris une tournure absurde, alors que s'enchaînaient informations et déclarations contradictoires concernant la découverte d'un câble de fibre optique sous-marin dans la région de Nahr el-Kalb. Alors que la société Ogero affirmait qu'il s'agissait d'un câble destiné à la distribution d'Internet, le parquet militaire assurait qu'il s'agissait d'un câble de transmission télévisuelle. Le président de la commission des Télécoms a ainsi noté des contradictions entre les rapports remis à l'Inspection centrale par l'armée libanaise d'une part et la commission des Télécoms d'autre part. « C'est à la justice de trancher cette question. Personne ne veut rejeter la responsabilité sur l'autre partie. Je peux vous dire qu'il y a en tout cas aujourd'hui une coopération entre les pouvoirs sur ce dossier », a-t-il indiqué.

 

(Pour mémoire : Harb répond à ses détracteurs et accuse l'Inspection centrale d'avoir failli à son devoir)


M. Fadlallah a également confié que le ministère de la Défense lui a assuré « ne pas être au courant d'installations de câbles de fibre optique ». Il a ensuite affirmé « ne pas avoir eu de réponse de la part du ministère de l'Intérieur concernant l'installation des équipements illégaux et pour quelles raisons les autorités avaient fermé les yeux ». S'il a confirmé l'absence du ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, lors de la réunion, « pour des raisons de santé », M. Fadlallah s'est toutefois interrogé : « Le ministère a-t-il quelque chose à cacher ? »


Le dossier de l'Internet illégal était également au menu d'une réunion ministérielle sécuritaire, organisée hier matin au Grand Sérail, sous la présidence du chef du gouvernement, Tammam Salam, et en présence notamment du ministre des Télécoms. M. Harb a assuré que l'enquête n'allait pas être fermée et que des mesures seraient prises à l'encontre des personnes impliquées. « Quelles que soient les personnes impliquées dans ce dossier, et quels que soient les postes qu'elles occupent, elles seront soumises à la loi », a-t-il dit.
Par ailleurs, on apprenait hier que le bureau de lutte contre les crimes cybernétiques a arrêté deux personnes, T. H. et R.S, tous deux impliqués dans l'affaire de l'Internet illégal. Il devra également questionner d'autres suspects. La prochaine réunion de la commission des Télécoms a été fixée au 4 mai.

 

 

La réunion tenue hier par la commission parlementaire des Télécoms dans le cadre de l'affaire de l'Internet illégal a été marquée par les critiques acerbes du ministre de la Santé, Waël Bou Faour, à l'encontre du directeur général d'Ogero, Abdel Menhem Youssef, qui a fini par quitter la réunion avant la conclusion des débats. La réunion s'est poursuivie après son départ, et le...

commentaires (5)

C,EST INVITER LE LOUP A JUGER LES TROUPEAUX...

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 52, le 20 avril 2016

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • C,EST INVITER LE LOUP A JUGER LES TROUPEAUX...

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 52, le 20 avril 2016

  • Cette affaire et une comédie comme nous n'en avons jamais vu auparavant. Vous allez voir que c'est tout du pipeau... Mr. Harb aurait dut trouver autre chose pour redorer son blason aux yeux du Hezbollah. Quelle honte!

    Pierre Hadjigeorgiou

    13 h 18, le 20 avril 2016

  • Le seul parti celui de la résistance à faire respecter la démocratie et mettre un stop au collobarisme corrupteur.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 23, le 20 avril 2016

  • BOU FAOUR AURAIT DU ATTAQUER LES AUTRES RESEAUX ILLEGAUX TOUT AUSSI... OU CRAINT-IL QUELQUE CHOSE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 12, le 20 avril 2016

  • Faire présider la commission en charge de l'affaire des réseaux illégaux par un Hezbollah est une plaisanterie! C'est Arsène Lupin directeur de la Sûreté!

    Yves Prevost

    06 h 58, le 20 avril 2016

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