Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Liban pop

Elissar : l’appel (bollywoodien) du ventre

La star libanaise de la danse orientale participe à une production bollywoodienne qui sera également présentée en Europe et à Hollywood.

Elissar veut moderniser son art et s’ouvrir de nouvelles portes.

Solar Eclipse est une production bollywoodienne tournée au Sri Lanka, impliquant 41 nationalités. Le film est tourné en deux versions, une indienne et l'autre occidentale, pour être présenté à Hollywood et, ils l'espèrent, à Cannes. Parmi les nationalités impliquées se trouve une Libanaise, Elissar, star mondiale de sa spécialité, la danse orientale, qu'elle pratique de manière professionnelle depuis 20 ans et ses débuts à l'âge de 14 ans. Repérée sur sa chaîne YouTube (lien ci-dessous), elle y joue une Anglo-Indienne tiraillée par ses doubles origines lors de la prise d'indépendance indienne, et y interprète ses fameuses danses orientales et indiennes.
C'est en rencontrant Elissar mardi dernier à Gemmayzé que l'on se rend compte à quel point la réalité de cette activité est éloignée de l'image que nous en avons. D'une féminité exacerbée, on sent le corps entraîné et musclé de celle qui pratique du sport professionnellement, mais qui garde cette ultraféminité toute orientale, faite de rondeurs généreuses, de sensualité maîtrisée et de charme coquin. Dotée d'une aura naturelle, sa présence ne passe jamais inaperçue : elle fait partie de ces personnalités qui habitent et occupent un endroit quand elles y sont.

On peut aisément penser qu'il ne doit pas être si compliqué d'onduler son corps toutes voiles dehors devant des cheikhs repus de narguilés et de toum, sachant que, quoi qu'il arrive, ces spectateurs ne bougent pas... Effectivement, cela n'est pas dur : cela est très dur, et cela demande beaucoup de travail, de concentration, d'efforts et de talent. Elissar commence ses journées tard, vers 14h, mais elle ne les finit jamais avant 3h, une fois achevées ses performances qui durent quotidiennement au moins deux heures. Elle doit donc beaucoup s'entraîner, s'astreindre à une hygiène de vie irréprochable et maintenir un équilibre psychologique, nécessaire pour faire face au stress et à la pression. Elle est donc devenue une adepte du Hatha Yoga et de la méditation, qu'elle pratique assidument tous les jours. Et pour s'aérer l'esprit, Elissar ne va pas danser en boîte de nuit, elle s'occupe de chiens abandonnés et de « son zoo particulier, composé de 2 chiens, 1 chat, 3 tortues et 2 aquariums, dont un pour le célèbre sharkito, son mini-requin » ...

(Pour mémoire : Le monde arabe et la danse, conflits de préjugés)

 

Comme des papillons
Cela fait maintenant 20 ans que la danseuse pratique son art principalement dans les pays du Golfe et en Égypte, mais aussi à Paris ou à Londres, et bientôt en Inde pour un show produit autour de son personnage. Elle est la seule star mondiale d'origine moyen-orientale de sa génération, les légendaires Famani, Samara et Dina ayant été remplacées en Égypte par des danseuses d'origine russe, plus proches des nouveaux goûts des afficionados pour la blancheur et la froideur. D'ailleurs, elle pratique aussi bien la danse irakienne en abaya et toute en ondulations de la tête et des pieds, que la danse égyptienne, « faite elle d'ondulations des hanches et des mains, comme des papillons ». Toujours respectueuse des traditions des pays dans lesquels elle se produit, elle a été nommée Queen of Dance à Bahreïn, et elle a pu bénéficier du soutien de grands médias et d'acteurs culturels, puisque la LBCI la suit depuis ses débuts et que Sabah lui avait demandé de danser sur son titre Yana Yana. Même si elle se produit régulièrement dans des shows télévisés en Égypte, dans des événements privés dans les pays du Golfe et tous les soirs dans un restaurant/spectacle au Liban, elle veut moderniser son art et s'ouvrir de nouvelles portes. La voilà qui participe donc en tant que danseuse au clip de Majed Moannès, sort un album de chansons, qui inclut un morceau (lien du clip ci-dessous) de « techno » sur lequel elle danse, habillée de manière contemporaine, mais toujours sexy, et prend des cours de théâtre pour jouer dans des comédies en Égypte.

D'une nature ultrapositive et voulant toujours aller de l'avant, Elissar consacre sa vie à la danse et à ses nouveaux projets, soutenue par sa famille et notamment son père, qui l'accompagne à tous ses rendez-vous comme à toutes ses performances. Elle trouve aussi du soutien dans la religion, qu'elle pratique de manière très pieuse et qu'elle porte profondément en elle.
Ultraprofessionnelle, l'entretien pendant lequel elle aura tout le temps souri se terminera par une dédicace aux 120 000 followers de son compte Instagram.

 



Solar Eclipse est une production bollywoodienne tournée au Sri Lanka, impliquant 41 nationalités. Le film est tourné en deux versions, une indienne et l'autre occidentale, pour être présenté à Hollywood et, ils l'espèrent, à Cannes. Parmi les nationalités impliquées se trouve une Libanaise, Elissar, star mondiale de sa spécialité, la danse orientale, qu'elle pratique de...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut