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Campus - Beaux-arts

L’AUB remodèle son programme Studio Arts

Dès l'automne 2016, les étudiants en beaux-arts à la faculté des arts et des sciences de l'Université américaine de Beyrouth (AUB) bénéficieront d'un nouveau curriculum, tout autant structuré autour des compétences traditionnelles qu'ouvert sur des perspectives conceptuelles.

Le processus de réflexion et la théorisation se passeront dans le studio pendant le travail manuel.

La refonte du programme concerne en premier lieu les cours. Alors que l'ancien curriculum était basé sur les matières électives, les cours sont maintenant organisés d'une façon séquentielle et cumulative, sur trois années d'études débouchant sur un Bachelor of Art, de manière que les étudiants soient tenus de prendre toutes les matières prévues dans le cursus. Dans l'ancien programme, ils pouvaient choisir entre des matières électives et, par conséquent, ils se retrouvaient avec des étudiants d'autres filières non artistiques, « ce qui affectait le niveau d'enseignement et causait un grand problème. Nos étudiants avaient l'impression un peu de se perdre dans cette mêlée », affirme Walid Sadek, coordinateur du programme Studio Arts. De cette façon, a été établi un curriculum où les cours sont destinés uniquement aux étudiants en beaux-arts. « C'est un changement majeur que nous avons entamé d'une façon informelle en début d'année. Les étudiants ont commencé à ressentir le sens de l'identité de groupe, qu'ils appartiennent à un programme, que les studios sont les leurs et que les professeurs sont attentifs à leurs besoins », poursuit-il.
Par ailleurs, le second changement concerne le domaine du programme artistique qui se basera dorénavant sur un travail de studio où seront enseignées les matières majeures, impliquant un double apprentissage. Ainsi, le processus de réflexion et la théorisation se passeront dans le studio pendant le travail manuel. « À travers ce programme, nous souhaitons que l'étudiant découvre et expérimente la pratique de l'art, le travail manuel, l'apprentissage des compétences et leur historique », explique Walid Sadek. Suite à ce rapport direct avec les matériaux, à la manipulation et l'expérimentation, les étudiants pourront acquérir une réflexion conceptuelle. « Nous croyons qu'on peut seulement pratiquer en théorisant et on peut seulement théoriser en pratiquant. C'est le profil de l'artiste studio. Et la capacité à théoriser augmente lorsque la compétence se développe. »
Concernant les matières principales, en plus des cours en peinture-dessin, gravure et sculpture, les étudiants profiteront à la rentrée prochaine d'un cours en vidéo et d'un autre en photographie analogique, avec deux laboratoires de développement noir et blanc qui seront mis à leur disposition. Pour le dernier cours, intitulé « Études avancées », les étudiants devront concevoir leur propre projet en vue de l'exposition de fin d'études. Quant aux cours électifs spécifiques aux étudiants en arts, ils seront prodigués par des artistes praticiens qui les introduiront aux pratiques artistiques poststudio. L'artiste n'y travaille pas nécessairement avec ses mains, exerçant plutôt l'art conceptuel, l'écriture ou employant quelqu'un pour l'exécution. En parallèle, les étudiants profiteront d'ateliers donnés par des artistes renommés dans le domaine.

Un sens critique pour devenir artiste innovateur
D'une manière générale, la tendance actuelle est marquée par une ruée des jeunes artistes vers ce qui est appelé le contemporain global, selon Walid Sadek, afin de se joindre à une certaine esthétique et façon de pratiquer l'art. « On a voulu ralentir le pas ici, prendre le temps d'apprendre les différentes histoires de l'art. Ainsi, plus tard, pour pratiquer dans le contemporain, les jeunes artistes auront des options et ne feront plus l'erreur de penser qu'être contemporain signifie de produire un travail de la même manière que l'art contemporain est produit aujourd'hui. Car c'est faux de penser qu'utiliser un projecteur vidéo est contemporain. On peut faire de la peinture tout en étant très contemporain aussi. »
Le but de ce programme serait avant tout de former des artistes qui seront capables, au-delà de la simple application des techniques et concepts, de réfléchir d'une façon critique et d'innover. « Il faut que les étudiants soient capables de se distancier du poids de l'histoire de l'art. Donc après avoir appris les compétences traditionnelles, après s'être investis dans la longue histoire de l'art et avoir conversé avec sa liste d'artistes, à la fin du programme, les étudiants auront la confiance et la connaissance nécessaires pour se demander et se décider comment devenir contemporain. Parce que je pense que les jeunes artistes doivent pouvoir nous dire quelque chose que nous ne connaissons pas encore », insiste Walid Sadek. L'enjeu, finalement, serait d'apprendre le métier sans devenir traditionnel, se baser sur les compétences acquises afin de développer, plus tard, un travail qui se distinguera de l'ensemble des productions. Des productions qui, somme toute, ont tendance à se ressembler.

La refonte du programme concerne en premier lieu les cours. Alors que l'ancien curriculum était basé sur les matières électives, les cours sont maintenant organisés d'une façon séquentielle et cumulative, sur trois années d'études débouchant sur un Bachelor of Art, de manière que les étudiants soient tenus de prendre toutes les matières prévues dans le cursus. Dans l'ancien...

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