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Liban - Décryptage

L’efficacité des sanctions économiques imposées à la Syrie en question

À la fin du mois de mai, les Européens devraient tenir une réunion pour décider du sort des sanctions économiques imposées à la Syrie. Elles seront soit levées, soit allégées, soit encore maintenues sans changement. En prévision d'une décision aussi importante, l'Escwa (Commission des Nations unies pour l'Asie occidentale) avait demandé qu'une étude soit faite sur l'impact des sanctions imposées à la Syrie sur le plan humanitaire et au niveau de la population.

 

Après maints tiraillements et autant d'hésitations, l'étude a été confiée à une personne indépendante, Justine Walker, et financée par l'Agence suisse pour le développement et la coopération. L'étude terminée, le rapport a été rédigé et présenté aux représentants des pays intéressés au cours d'une réunion qui s'est tenue mardi au siège de l'Escwa, à Beyrouth.


Il faut rappeler que concernant la Syrie, l'Onu n'a pas imposé de sanctions économiques, celles-ci viennent essentiellement de l'Union européenne et des États-Unis. Selon le rapport, les sanctions économiques imposées à la Syrie sont considérées comme les plus dures jamais décidées contre un pays. Elles concernent à la fois les produits importés par la Syrie ainsi que le système financier et bancaire sans parler des avoirs de certaines personnalités liées au régime. Selon un diplomate occidental qui suit de près le dossier syrien, lorsque ces sanctions économiques ont été décidées, elles étaient destinées à accélérer la chute du régime syrien en causant une crise économique sans précédent et une pression populaire sur le régime pour hâter son effondrement, en plus des développements militaires. Force est de constater que cinq ans après le déclenchement de la guerre en Syrie et malgré les multiples pronostics annonçant régulièrement sa chute imminente, le régime syrien est encore là et parvient même à enregistrer des victoires militaires sur le terrain, dont la dernière en date est la reprise de la ville de Palmyre et de ses environs.


Quelles que soient les causes de cette « résistance » du régime syrien face à toutes les pressions et qu'on l'attribue à l'intervention russe et à la détermination iranienne ou non, elle n'en demeure pas moins une réalité qui montre une erreur d'estimation de la part de ceux qui avaient prédit l'effondrement imminent du régime. Là n'est toutefois pas le propos du rapport qui constate seulement qu'à cause des sanctions économiques, près des deux tiers de la population syrienne vivent désormais sous le seuil de pauvreté. Selon le rapport, la guerre en Syrie a même provoqué la plus grave crise humanitaire dans le monde depuis la Seconde Guerre mondiale. 13 millions de Syriens ont désormais besoin d'assistance, 4 millions d'entre eux se trouvent dans des zones d'accès difficile ou assiégées et six millions sont des déplacés à l'intérieur du territoire syrien, alors que les 3 millions restants ont quitté la Syrie et se trouvent dans des camps d'accueil où ils subsistent grâce aux aides internationales. Mais la situation de ces derniers 3 millions n'est pas incluse dans cette étude.
D'après le rapport, les conditions de vie des 10 millions de Syriens ayant besoin d'aide à l'intérieur du territoire syrien ont donc été aggravées par les sanctions économiques qui étaient principalement destinées à affaiblir le régime. L'enquête effectuée par l'auteure de l'étude, sur le terrain et auprès des ONG internationales qui sont actives en Syrie, ainsi qu'auprès des agences relevant de l'Onu, montre que les sanctions économiques imposées à la Syrie ont rendu très difficile l'assistance humanitaire, notamment dans le domaine du financement et du transport des fonds. À cause de l'embargo, les banques peuvent difficilement faire des virements vers la Syrie et l'argent doit prendre des chemins complexes qui d'une part sont plus coûteux et d'autre part favorisent un système de corruption, sans parler des questions sécuritaires. En réalité, les restrictions financières imposées à la Syrie ont largement affaibli le secteur bancaire de ce pays et elles ont aussi ralenti l'enthousiasme des donateurs. De plus, comme les États-Unis ont classé la Syrie parmi les États qui sponsorisent le terrorisme, les produits américains ne peuvent pas être introduits en Syrie ou ont besoin pour cela d'une autorisation spéciale. Ce qui constitue un processus difficile et compliqué. Les médicaments américains ne peuvent ainsi pas être vendus en Syrie, tout comme les pièces de rechange des appareils de dialyse par exemple. Au point que la plupart des hôpitaux syriens ne peuvent plus à l'heure actuelle traiter les malades ayant besoin de ce traitement.


Il faut aussi signaler que la guerre féroce qui se poursuit depuis cinq ans dans le pays a entraîné d'énormes destructions dans les différents secteurs, qu'il s'agisse des transports, des communications, des installations sanitaires, de la production électrique, etc. En résumé, le constat au sujet de l'impact des sanctions économiques sur l'aide humanitaire est qualifié de négatif, ces sanctions ayant affaibli la population, alors que le régime syrien est toujours en place. Le rapport recommande ensuite une série de mesures destinées à alléger les formalités et les exigences pour permettre à l'aide humanitaire de parvenir plus facilement à ses destinataires, de manière à répondre autant que possible aux besoins pressants de la population.
En principe, la réunion de mardi était donc destinée à discuter le contenu et les recommandations du rapport. Mais selon le diplomate occidental précité qui suit de près le dossier syrien, les participants ont rejeté la proposition de l'un d'eux de le publier pour que le débat soit ouvert à tout le monde. Au contraire, la tendance serait de le garder secret, pour éviter de provoquer un débat au sein de l'Union européenne au moment où celle-ci devrait examiner le maintien, la levée ou l'allègement des sanctions. Le timing est en effet très délicat et pourrait être interprété comme le début d'un éventuel retour en grâce du régime syrien, que certains pays européens refusent catégoriquement.

À la fin du mois de mai, les Européens devraient tenir une réunion pour décider du sort des sanctions économiques imposées à la Syrie. Elles seront soit levées, soit allégées, soit encore maintenues sans changement. En prévision d'une décision aussi importante, l'Escwa (Commission des Nations unies pour l'Asie occidentale) avait demandé qu'une étude soit faite sur l'impact des...

commentaires (10)

Ahhh j'ai compris c'est un poisson d'avril :-)

Bery tus

20 h 30, le 01 avril 2016

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Commentaires (10)

  • Ahhh j'ai compris c'est un poisson d'avril :-)

    Bery tus

    20 h 30, le 01 avril 2016

  • L’efficacité des sanctions économiques imposées à la Syrie en question AU LIEU DE SANCTIONNER DES PAYS CE SONT LES DIRIGEANTS VQYOUS DE CES PAYS QUI DEVRAIENT ETRE SANCTIONNEES. MAIS VOILA IL EST PLUS CONFORTABLE DE "SANCTIONNER" LES POPULATIONS CIVILES DE CES PAYS QUE LEURS BOURREAUX ,L'IRAK SOUMIS A L'EMBARGO CRIMINEL AYAJNT SURTOUT PROFITEE AUX GANGSTERS DE L'ONU ET PARMI EUX LE PROPRE FILS DE SON SG KOFI ANNAN. QUANT AU BOURREAU/TYRAN DE L'IRAJK, IL SE FOUTAIT NATURELLEMENT DE CES SANCTIONS COMME D'UNE DATTE,TTOUT COMME LE NOMMEE BASCHAR QUI MENE AUJOURD'HUI ,LA BELLE VIE DANS SON PALAIS DES MOUHAJIRINE TOUT EN ENVOYANT SESD HELICOS BOURREES DE BARILS D'EXPLOSIFS DEVERSER LEURS CARGAISONS SUR LES POPULUATIONS CIVILES.....SANCTIONNEES. ET DIRE QU'IKL Y A ENCORE DES GENS INDIGENTS QUI OSENT PARLER DE SANCTIONS.

    Henrik Yowakim

    19 h 41, le 01 avril 2016

  • Hahah mais c'est pas possible d'être à se point aveugler par son amour du régime syrien !! Mais qui vas vous croire madame ?!?!

    Bery tus

    15 h 13, le 01 avril 2016

  • Historiquement, Scarlett les meilleures paix se font après les meilleures guerres. Ça permet aux belligérants de savoir où se positionner pour les prochaines fois qu'un des 2 ait envi de remettre ça. La paix en europe fait suite à 2 grandes guerres terrifiantes , la paix us/Viet-nam après un massacre sans précédent, la Corée aussi la paix reine et le respect l'un de l'autre aussi . Et le meilleur pour la fin Scarlett, la paix royale au sud Liban après le cassage de gueule aux usurpateurs de la Palestine ( christiano-sunnite) en 2000, 2006, 2015. .... Je commençais bien par dire, Scarlett, HISTORIQUEMENT. FAUT BIEN COMPRENDRE LE SENS DE L'HISTOIRE. Vous n'êtes nullement mise en cause , votre article est une pure merveille.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 44, le 01 avril 2016

  • les seuls heros du monde arabe sont moubarak et ben ali...ils ont renonce au pouvoir afin d eviter un bain de sang ....quel est le point commun entre la lybie et la syrie?deux dictateurs refusant de partir et organisant une guerre civile...avec le resultat que l on voit....

    HABIBI FRANCAIS

    12 h 05, le 01 avril 2016

  • En général l'occident accepte mal ses échecs même si le bon dieu devant descendre sur terre. Le héros de la résistance ( je ne comprend pas pourquoi Scarlett nous le met entre parenthèse ) Bashar a réussit à empêcher une lybiasisation de la Syrie. Le héros n en sortirait que plus fort , et ça dérange les comploteurs mis en échec.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 56, le 01 avril 2016

  • DU BARATIN ! DU TITI...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 40, le 01 avril 2016

  • Au fond ce "rapport", a été "financé et commandé" par qui ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 50, le 01 avril 2016

  • D'après le rapport, et cette même "journaliste" donc, les conditions de vie des 10 millions de Syriens ayant besoin d'aide à l'intérieur du territoire syrien ont donc été aggravées par les sanctions économiques qui étaient principalement destinées à affaiblir le régime ! Et non, bien entendu, à cause de la sauvagerie de ce "gentil" régime ; mahééék yâ hârâââm !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 42, le 01 avril 2016

  • "A cause des sanctions économiques, près des deux tiers de la population syrienne vivent désormais sous le seuil de pauvreté." ! Et non à cause de l'acharnement de ce régime à garder le pouvoir grâce à l'aide de ses acolytes chïïtiques de ce héZébbb, des Per(s)cés iraniens ainsi que des russes ; "Sacrée journaliste" ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 37, le 01 avril 2016

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