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Liban - Droits de l’homme

Pourquoi Nizar Zakka est-il encore détenu en Iran ?

La santé du Libano-Américain prisonnier à Téhéran commence à se dégrader.

La conférence de presse, hier, de la famille de Nizar Zakka. Photo Ani

La famille de Nizar Zakka, enlevé il y a six mois en Iran, a tenu hier une conférence de presse pour appeler à sa libération. La famille, qui s'était murée dans le silence en septembre dernier, a décidé d'agir car, selon elle, la santé de Nizar commence à se dégrader. L'homme, âgé de 48 ans, a perdu vingt kilos et a entamé une grève de la faim le 13 mars.

Nizar Zakka, Libanais détenant la Green Card américaine, vivait entre le Liban et les États-Unis. « Quand il a été arrêté en septembre dernier à Téhéran, il effectuait son cinquième séjour en Iran », a indiqué dans un entretien avec L'Orient-Le Jour le frère de Nizar, Ziad Zakka.
« Au début, nous n'avons pas voulu avoir recours à la presse, parce que des négociateurs nous avaient dit de rester discrets. Nous nous attendions également à ce que Nizar fasse partie d'un échange de prisonniers entre les Américains et les Iraniens, mais comme il ne détient pas la nationalité américaine, cela n'a pas été fait », a-t-il poursuivi.

Nizar Zakka était le secrétaire général d'une ONG régionale baptisée Ijma3, spécialisée dans le développement des technologies de la communication et qui recevait des fonds notamment d'agences onusiennes et des États-Unis. En septembre dernier, il avait été invité à Téhéran par la vice-présidente iranienne pour les Affaires de la femme et de la famille, Shahindokht Molaverdi, afin qu'il prenne part à une conférence sur le développement et l'emploi des femmes. Nizar Zakka devait rentrer au Liban le 18 septembre dernier, mais sa famille n'a eu aucune nouvelle de lui.

Hier, lors de la conférence de presse tenue au Club de la presse, l'avocat de la famille Antoine Abou Dib, Ziad, le frère de Nizar Zakka, et son neveu Samer Abdallah ont appelé les autorités libanaises et le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à agir et à œuvrer pour sa libération.
Jusqu'à présent, Nizar n'a pas eu le droit de voir son avocat, le chargé des affaires consulaires de l'ambassade du Liban à Téhéran n'a pas encore réussi à lui rendre visite, malgré les diverses demandes de Beyrouth auprès des autorités iraniennes.

« Mon frère peut actuellement communiquer au téléphone avec nous. Il reçoit régulièrement la visite de son épouse. Ses trois enfants vivent aux États-Unis. Il est actuellement placé dans une cellule avec un homme souffrant de maladies psychiques et qui a tenté de se suicider à quatorze reprises. Nizar a peur que les autorités iraniennes veuillent le liquider et qu'ils accusent cet homme aux problèmes psychiques de cela... » indique encore Ziad Zakka à L'Orient-Le Jour.
« La vice-présidente iranienne a publié un article exprimant des craintes que Nizar soit victime des guerres internes que se livrent le clan des réformistes et celui des conservateurs en Iran, sachant que la vice-présidente fait partie du groupe des réformistes », ajoute-t-il.

À la question de savoir pourquoi son frère, qui détient la Green Card et qui vit par intermittence aux États-Unis, s'est rendu à cinq reprises en Iran, Ziad Zakka a répondu qu'il « pensait que ses visites pouvaient servir au rapprochement entre Washington et Téhéran ».

 

Pour mémoire
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La famille de Nizar Zakka, enlevé il y a six mois en Iran, a tenu hier une conférence de presse pour appeler à sa libération. La famille, qui s'était murée dans le silence en septembre dernier, a décidé d'agir car, selon elle, la santé de Nizar commence à se dégrader. L'homme, âgé de 48 ans, a perdu vingt kilos et a entamé une grève de la faim le 13 mars.Nizar Zakka, Libanais...

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