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Moyen Orient et Monde - Reportage

À Bagdad, le sit-in des chiites pauvres contre « les voleurs de l’Irak »

Des milliers de partisans de Moqtada Sadr campent depuis vendredi près des institutions du pouvoir dans la capitale.

Des supporters du chef religieux chiite Moqtada Sadr dansent devant des tentes à l’entrée de la zone verte à Bagdad, mardi, au quatrième jour du sit-in. Ahmad al-Rubaye/AFP

Journalier gagnant à grand peine 350 euros par mois, Raad el-Haeri, 27 ans, campe avec des milliers d'autres chiites près des institutions du pouvoir à Bagdad pour protester contre la corruption endémique en Irak. Depuis la tente où il s'abrite du soleil, Raad voit défiler les convois de 4 x 4 blindés qui transportent les hommes politiques et les diplomates dans et hors de la zone verte, où se concentrent les hautes institutions de l'État.
« Quand vous voyez ces parlementaires qui gagnent 10 000 euros par mois et qui conduisent ces énormes véhicules blindés, vous ne vous sentez pas bien. Ces gens volent l'argent de l'Irak », dit-il à l'AFP. Raad a répondu à l'appel du chef religieux chiite Moqtada Sadr à se rassembler depuis vendredi aux portes de la zone verte, malgré l'interdiction de ce sit-in par le gouvernement. Les partisans de cette personnalité influente dans les milieux populaires ont décidé de poursuivre leur mouvement jusqu'à ce que le Premier ministre irakien Haider al-Abadi présente un gouvernement formé de technocrates. Une telle équipe permettrait selon eux d'en finir avec le népotisme des partis politiques.
Jusqu'à présent, le sit-in n'a conduit à aucun incident. Les manifestants ont même lié de bonnes relations avec les forces de l'ordre qui assurent la sécurité de la zone verte derrière des rouleaux de fils de fer barbelés. « Il y a une bonne atmosphère ici », témoigne Mohammad Mahmoud, 29 ans, venu d'une des banlieues sud de la capitale. Sur un petit coin d'herbe près du camp de tentes, des haricots mijotent dans de grandes marmites pour nourrir les manifestants. Le thé sucré est distribué à volonté dans de petites tasses en plastique. Sur un écran géant, des extraits des discours du chef religieux sont diffusés à intervalles réguliers. Cette ambiance pourrait changer d'ici à une semaine, à l'expiration de la date butoir donnée au Premier ministre pour présenter un gouvernement de technocrates. Moqtada Sadr agite la menace d'envoyer ses partisans à l'assaut de la zone verte si cette demande n'était pas honorée. « Je suis ici et j'ai à peine les moyens d'acheter du pain. Ils (les hommes politiques) n'ont pas compris que nous sommes prêts à mourir ici et à aller dans la zone verte si sayyed Moqtada nous le demande », explique Raad.

La force de la rue
Les manifestants, tous des hommes, restent trois jours dans le camp puis sont remplacés par d'autres volontaires venant des bastions de Moqtada Sadr. « Certains musulmans sunnites disent que les chiites vivent mieux parce qu'ils sont au pouvoir mais ce n'est pas vrai, nous sommes morts, nous sommes dans la pire situation », insiste Jabbar, un des manifestants. L'Irak comprend des communautés musulmanes chiite et sunnite. Les chiites, majoritaires, sont actuellement au pouvoir. « Seuls les partis ont profité et ces hommes politiques ne représentent qu'eux-mêmes, pas les chiites », crie Jabbar, acclamé par une petite foule qui s'est attroupée autour de lui. Beaucoup considèrent toutefois que le Premier ministre fait exception et qu'il est sincère dans sa volonté de réformer pour juguler la corruption. « S'il accepte nos demandes, il se libérera de sa formation politique corrompue et ce sera un grand succès pour lui », estime Ali Hachem, un employé municipal de 40 ans. Selon lui, le Premier ministre a déjà le soutien du plus haut chef religieux chiite, Ali al-Sistani, et de partenaires étrangers. Et le manifestant de lancer : « Nous pouvons maintenant lui donner l'appui de la rue. »

Jean-Marc MOJON/AFP

Journalier gagnant à grand peine 350 euros par mois, Raad el-Haeri, 27 ans, campe avec des milliers d'autres chiites près des institutions du pouvoir à Bagdad pour protester contre la corruption endémique en Irak. Depuis la tente où il s'abrite du soleil, Raad voit défiler les convois de 4 x 4 blindés qui transportent les hommes politiques et les diplomates dans et hors de la zone verte,...

commentaires (2)

AU MOINS MOQTADA SADR SE COMPORTE EN IRAQUIEN ET NON EN IRANIEN...

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 49, le 24 mars 2016

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Commentaires (2)

  • AU MOINS MOQTADA SADR SE COMPORTE EN IRAQUIEN ET NON EN IRANIEN...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 49, le 24 mars 2016

  • À Bagdad, le sit-in des chiites pauvres contre « les voleurs de l’Irak » COMME TOUJOURS,LES MOUTONS DES TROUPEAUX,CONFESSIONNELS DANS CE CAS DE FIGURE, NE SONT PROTEEGEES PAR LEURS GARDIENS/BERGERS QUE POUR ETRE DEVOREES OU REVENNDUS LE TEMPS VENU ,PAR LEURS PROPRES BERGERS OU LEURS CLIENTSS BOUCHERS ETRANGERS.

    Henrik Yowakim

    16 h 28, le 24 mars 2016

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