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Moyen Orient et Monde - Bruxelles

Les trois kamikazes des attentats ont été identifiés

Les Belges ont rendu, hier, un émouvant hommage aux victimes des attaques les plus sanglantes que leur pays ait jamais connues.

Place de la Bourse, dans le centre de Bruxelles, des milliers de Bruxellois ont observé hier une minute de silence en hommage aux victimes des attaques de mardi. Kenzo Tribouillard/AFP

Trois kamikazes des attentats de Bruxelles, tous liés aux attentats de Paris du 13 novembre, ont pu être identifiés hier. Les deux premiers kamikazes ont été identifiés à la mi-journée par le procureur fédéral belge Frédéric Van Leeuw comme étant les frères Ibrahim et Khaled el-Bakraoui. Ils se sont fait exploser mardi à une heure d'intervalle : le premier à l'aéroport juste avant 08h00 (07h00 GMT), le second à la station de métro de Maelbeek, selon le procureur. Le troisième kamikaze a été identifié comme étant Najim Laarchaoui, ont indiqué des sources policières à l'AFP, confirmant des informations du journal flamand De Standaard. Laarchaoui était recherché depuis que son ADN avait été retrouvé dans plusieurs habitations louées par les commandos des attentats de Paris (130 morts), ainsi que sur du matériel explosif utilisé lors des attaques le 13 novembre. Un quatrième homme – qui figurait avec Ibrahim el-Bakraoui et Laarchaoui sur une photo de vidéosurveillance en train de pousser des bagages à l'aéroport – était en fuite et activement recherché. Il n'a pas été identifié par les enquêteurs. « Son sac contenait la charge la plus importante », selon les enquêteurs. Elle a explosé plus tard que prévu « après l'arrivée du service de déminage », permettant probablement d'éviter un bilan plus lourd.


(Lire aussi : Des frères de sang, aussi frères en jihad)


Dans ce contexte, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que l'un des kamikazes avait été arrêté en juin près de la frontière syrienne avant d'être expulsé vers la Belgique, prévenue du risque terroriste qu'il représentait. Un haut responsable turc a précisé qu'il s'agissait bel et bien d'Ibrahim el-Bakraoui. Ces déclarations risquent d'alimenter la polémique sur la responsabilité des services de sécurité dans ces nouveaux attentats, survenus malgré une pression policière très forte sur les réseaux jihadistes depuis les attentats de Paris.

 

 

Le « testament » d'Ibrahim
Liés aux commandos de Paris, les frères Ibrahim et Khalid el-Bakraoui, respectivement 29 et 27 ans, ont un passé de criminels endurcis. Mais, selon le procureur, l'aîné a laissé un « testament » qui donne l'impression d'un fugitif aux abois juste avant de passer à l'acte. Khaled aurait loué sous un faux nom une planque à Charleroi d'où sont partis une partie des commandos du 13 novembre, et un appartement de la commune bruxelloise de Forest, où une perquisition le 15 mars avait permis de retrouver la trace de Salah Abdeslam. Ce dernier, suspect-clé des attentats de Paris, a été capturé vendredi dans sa commune bruxelloise de Molenbeek après quatre mois de cavale. Selon les informations données par le procureur, Ibrahim et les deux autres assaillants de l'aéroport ont préparé leur attentat depuis un appartement de Schaerbeek, une autre commune de Bruxelles. Outre un drapeau de l'EI, la fouille de cet appartement – dont l'adresse avait été communiquée à la police par le chauffeur de taxi qui a emmené les trois hommes à l'aéroport – a permis de retrouver un véritable atelier de fabrication de bombes : « 15 kilos d'explosifs de type TATP, 150 litres d'acétone, 30 litres d'eau oxygénée, des détonateurs et une valise remplie de clous et de vis », selon le procureur. Dans une poubelle de la rue où se trouvait cette planque, les enquêteurs ont retrouvé un ordinateur contenant un message « testament » d'Ibrahim el-Bakraoui.


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« Il y a de l'espoir »
Symbole de l'émotion suscitée par ces attaques revendiquées, la place de la Bourse, dans le centre, transformée en mémorial aux victimes, était envahie de messages à la craie, de drapeaux, de bougies et de fleurs. Des milliers de Bruxellois ont observé une minute de silence à la mi-journée en hommage aux 31 morts et 270 blessés, selon un bilan toujours provisoire. « Nous sommes plus forts que les terroristes. Nous voulons montrer à tout le monde qu'il y a de l'espoir », a témoigné Mila Letombe, lycéenne de 15 ans. Dans la soirée, des centaines de personnes ont participé, une bougie à la main, à une marche devant l'aéroport, selon des journalistes de l'AFP.


(Lire aussi : Ils sont Libanais, ils sont à Bruxelles, ils racontent l'horreur)


En attendant un bilan définitif, le gouvernement belge a indiqué que « probablement plus de 40 nationalités » figuraient parmi les victimes. Une Péruvienne, une Marocaine et un étudiant belge sont décédés, tandis que 10 Français, deux Britanniques et trois Américains ont été blessés. Tandis qu'hier marquait le deuxième de trois jours de deuil national, le couple royal, Philippe et Mathilde, a participé à la minute de silence aux côtés du Premier ministre Charles Michel au cœur du quartier européen, sous les applaudissements. Le Premier ministre français, Manuel Valls, a pour sa part déposé une gerbe à la station de Maelbeek. Il s'est efforcé d'apaiser la polémique sur l'efficacité des enquêteurs belges, assurant « n'avoir jamais ressenti la moindre naïveté et le moindre angélisme de nos amis belges ».

De son côté, le président américain Barack Obama a affirmé, hier, depuis l'Argentine que sa « priorité numéro un » était de neutraliser l'EI. La favorite à l'investiture démocrate pour la présidence américaine, l'ex-secrétaire d'État Hillary Clinton, a pour sa part pointé des dysfonctionnements dans les renseignements européens, et appelé les pays du Vieux Continent à « tenir leur promesse d'établir une frontière européenne et des gardes-côtes unifiés ». La Pologne en revanche a invoqué ces attentats pour annoncer son refus d'accueillir le moindre migrant.

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