L'image en soi est troublante, presque dérangeante. Même s'il émane des yeux de Saad Hariri une sorte de tendresse à fleur de peau, mal dissimulée derrière l'inéluctable bienséance. On peut le comprendre : ce n'est pas tous les jours que l'on est confronté à l'apparition de son père, assassiné il y a onze ans. Ou presque, puisqu'il s'agit d'une sorte de copie conforme, de siamois de Rafic Hariri. Ce sosie a un nom, Pierre Abi Zeid, originaire de Jbeil. Repéré sur Twitter il y a quelques jours à Beyrouth, sa photo a fait le tour des réseaux sociaux. Il n'est guère étonnant qu'ayant appris l'existence de ce double impromptu il y a plusieurs années, Saad Hariri ait jusqu'à présent éludé cette rencontre – certainement douloureuse – du troisième type. Qu'est-ce qui lui a donc fait changer d'avis hier, le poussant à recevoir M. Abi Zeid, et à poster la photo de sa rencontre sur son propre compte Twitter ? Mystère. Et, du reste, peu importe. Car, onze ans après le 14 février 2005, cette poignée de main pour le moins shakespearienne – hamlétienne – et le regard touchant du jeune leader en disent plus long que des torrents d'analyses...
Liban - Arrêt sur image
Rencontre du troisième type
OLJ / le 25 février 2016 à 00h00
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