Le ministre de l'Intérieur de Bahreïn, monarchie du Golfe secouée par des manifestations sporadiques de la majorité chiite, a annoncé dimanche une série de mesures pour contrer ce qu'il a qualifié d'"ingérences" de l'Iran.
Dans un discours devant des élus, des dignitaires et des rédacteurs en chef de la presse locale, cheikh Rached ben Abdallah Al-Khalifa a dit que ces mesures concernent le financement des réseaux "terroristes", le voyage des jeunes à l'étranger et le discours religieux.
Une commission a été formée pour contrôler les transferts d'argent et les campagnes de dons "dans le cadre de la lutte contre le terrorisme", a-t-il indiqué. Des restrictions sur le voyage des jeunes de 14 à 18 ans vers des "pays à risques" vont être imposées, a-t-il poursuivi.
Dans le passé, les autorités avaient affirmé que des chiites impliqués dans des actions "subversives" à Bahreïn avaient été formés par des Gardiens de la révolution en Iran et des combattants du Hezbollah au Liban.
Au plan religieux, le ministre a annoncé l'intention des autorités de "protéger les tribunes politiques des discours extrémistes et des incitations" à la violence. Il a également fait état de la volonté des autorités de "dépolitiser" les commémorations des deuils chiites en responsabilisant leurs organisateurs.
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Les chiites de Bahreïn, majoritaires au sein de la population locale, utilisent souvent les processions de deuil pour véhiculer des demandes politiques. Al-Wefaq, le principal mouvement d'opposition dont le chef, cheikh Ali Salmane, est emprisonné pour "désobéissance", milite pour une véritable monarchie constitutionnelle dans ce royaume gouverné depuis des siècles par la dynastie sunnite des Al-Khalifa.
Au début de son discours, le ministre de l'Intérieur a fustigé les "ingérences" de l'Iran, accusant Téhéran d'avoir cherché systématiquement à nuire au royaume et d'être derrière de nombreux attentats et de multiples réseaux "terroristes". Le dernier, dont le démantèlement a été annoncé le 5 novembre 2015, est composé de dizaines de personnes dont 76 ont été arrêtées, a-t-il précisé.
"Nous ne pointons pas de doigt accusateur en direction de l'Iran sans preuves tangibles", a déclaré le ministre, en accusant Téhéran d'"exploiter toute présence à Bahreïn pour servir ses desseins expansionnistes". L'Iran ne cache pas son soutien politique aux chiites de Bahreïn, mais nie toute implication dans des actes de violence ou des tentatives de déstabilisation de ce petit royaume, siège de la Ve Flotte américaine.
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18 h 42, le 21 février 2016