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Liban - Dar el-Fatwa

Téhéran en prend pour son grade : « Beyrouth restera une ville arabe », assène Rifi

Le ministre de la Justice se prononce en faveur du transfert du dossier Samaha devant la Cour de justice, « quel qu'en soit le prix ».

Le ministre de la Justice, hier, en compagnie du mufti de la République. Photo Ani

Le ministre de la Justice, Achraf Rifi, a estimé que l'élection présidentielle n'aura pas lieu de sitôt, à moins d'un développement majeur dans la région. Le ministre s'exprimait à l'issue d'une visite effectuée auprès du mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane.
« L'Iran est décidé à bloquer l'élection (...). Selon nos informations, cette élection ne se fera que selon l'agenda et les intérêts régionaux de la République islamique », a-t-il dit, soulignant que selon lui il n'y aura pas d'élections dans un proche avenir. « Cette échéance est liée à la situation régionale mais aussi à la situation en Iran, qui croit à tort avoir réussi à mettre la main sur quatre capitales arabes, Sanaa, Bagdad Damas et Beyrouth, sauf que Beyrouth restera une ville arabe. »
Accusant le Hezbollah de servir de « marionnette aux mains de l'Iran en exploitant le conflit arabo-iranien », le ministre a insisté : « Nous sommes arabes et confiants dans notre capacité à protéger notre identité. »
Prié de dire s'il pense que le camp du 8 Mars a marqué une victoire sur celui du 14 Mars, il a indiqué que « c'est effectivement là que le bât blesse », soulignant que, pour sa part, il n'a pas changé ses convictions, à savoir que « les candidats doivent être issus du 14 Mars, ou à défaut être consensuels, car cela fait 10 ans que nous faisons des sacrifices et avons payé un prix élevé en vies humaines ». Le ministre faisait allusion à la vague d'assassinats politiques qui ont endeuillé le pays, depuis février 2005, avec l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, suivi d'une quinzaine d'attentats au moins qui ont fait plusieurs victimes.
Interrogé enfin sur le fonctionnement du gouvernement, il a répondu : « C'est un gouvernement de coalition qui fait de son mieux sachant qu'il réunit en son sein des composantes antinomiques. »

Sécurité nationale
« Il n'y aura pas de report dans l'affaire de Michel Samaha », a poursuivi le ministre de la Justice. M. Rifi faisait allusion à la revendication du transfert du dossier judiciaire de M. Samaha devant la Cour de justice, une mission qu'il a prise à cœur depuis la décision de libération sous caution de Michel Samaha. Ce dernier avait été condamné le 13 mai 2015 à quatre ans et demi de prison après avoir été reconnu coupable d'avoir transporté des explosifs en vue de perpétrer des attentats au Liban en 2012. Comme l'année judiciaire est de neuf mois et qu'il avait été arrêté en août 2012, M. Samaha devait donc être libéré en janvier dernier par le tribunal militaire. Ce verdict a suscité un tollé dans plusieurs milieux politiques qui l'ont estimé trop clément.
« Il s'agit d'une affaire qui touche à notre sécurité nationale, à la sécurité de nos enfants, à celle de la nation et à la convivialité », a encore déclaré M. Rifi. Selon lui, certains vont probablement essayer « de s'en dérober, mais ils ne réussiront pas ».
M. Rifi s'est engagé à aller jusqu'au bout, et à porter ce dossier à bout de bras jusqu'à le faire aboutir « quel qu'en soit le prix ». « Toute personne qui soutiendra ce criminel et terroriste de Michel Samaha sera considérée comme complice de cette opération, complice également d'avoir contribué à déstabiliser le Liban et porté atteinte à sa sécurité », a poursuivi le ministre.
À la question de savoir s'il pourrait décider de bouder les réunions du Conseil des ministres au cas où le gouvernement refusait le transfert du dossier devant la Cour de justice, il a répondu : « Nous avons en vue plusieurs options et tout est possible. » M. Rifi a souligné qu'il s'attendait en effet à ce que certaines parties politiques œuvrent à l'obstruction de cette démarche, mais qu'il n'allait pas lâcher prise. « Il faut s'attendre à des surprises également au niveau de la procédure judiciaire », a-t-il promis.

Sejaan Azzi
Également parmi les visiteurs du mufti de la République, le ministre du Travail, Sejaan Azzi, qui a évoqué le climat « d'entente » dont le dignitaire s'est fait l'écho lors de l'entretien ainsi que son insistance à la tenue de l'élection présidentielle.
« J'aurais tant aimé voir l'attachement du mufti à ces principes devenir contagieux et source d'inspiration pour certains leaders maronites en vue de faciliter l'élection », a affirmé M. Azzi à l'issue de l'entretien.
Interrogé sur le fait de savoir si les Kataëb étaient plutôt en faveur de la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, le ministre a indiqué que le parti n'avait pas de préférence pour l'un ou l'autre (Michel Aoun, le chef du bloc du Changement et de la Réforme). « Les Kataëb sont tout simplement attachés à la tenue de l'élection. Dès que cette échéance s'avérera sérieuse, nous irons rencontrer tous les candidats. Nous n'avons de veto sur aucun d'eux », a-t-il insisté.
Et le ministre de préciser que pour les Kataëb, « le candidat naturel reste indiscutablement l'ancien président Amine Gemayel ». Rejoignant le ministre Achraf Rifi, il a indiqué que « certaines parties libanaises continuent de lier le sort de la présidence à celui des régimes de la région ».

Le ministre de la Justice, Achraf Rifi, a estimé que l'élection présidentielle n'aura pas lieu de sitôt, à moins d'un développement majeur dans la région. Le ministre s'exprimait à l'issue d'une visite effectuée auprès du mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane.« L'Iran est décidé à bloquer l'élection (...). Selon nos informations, cette élection ne se...

commentaires (5)

on est arabe et on le restera exactement comme LE GENERAL RIFI !!

Bery tus

19 h 32, le 04 février 2016

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Commentaires (5)

  • on est arabe et on le restera exactement comme LE GENERAL RIFI !!

    Bery tus

    19 h 32, le 04 février 2016

  • Quand c'est des 2nds couteaux qui brament au son du clairon. . on ne veut plus d'arabes de votre type rifi.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 59, le 04 février 2016

  • BEYROUTH RESTERA UNE VILLE LIBANAISE... CHER MINISTRE RIFI TÉMÉRAIRE, FORT ET APPRÉCIÉ... CAPITALE DU LIBAN... ET MEMBRE DE LA FAMILLE ARABE ! MAIS... HÉLAS ! QUI EN DÉCIDE ? LES LIBANAIS ? J'EN DOUTE FORT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 10, le 04 février 2016

  • Oui, Rîfîh äâïynîh, mais quid de Nabbattïyéh, Tyr et Bäälbick-Hirmil ? Yâ hassirtîîîh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 24, le 04 février 2016

  • M. Rifi est réaliste et courageux. Les Libanais dans leur immense majorité rejettent toute hégémonie ou ingérence extérieure dans ses affaires internes, quelle qu'elle soit. L'Iran a des velléités hégémoniques sur toute la région en particulier là où se trouvent des minorités ou majorités chiites (Irak, Yémen, Liban, Syrie et Bahreïn, en particulier). Il faut mettre fin à ces comportements inadmissibles pour le moins qu'on puisse dire.

    Tony BASSILA

    04 h 58, le 04 février 2016

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