C'est une véritable déclaration de guerre. L'ancien ministre Wi'am Wahhab a déversé hier tout son venin sur Twitter contre le chef du parti Marada, Sleiman Frangié, et son équipe, à travers une série de tweets souvent insultants.
La colère de M. Wahhab a été déclenchée par des propos tenus par Vera Yammine, membre du bureau politique du courant Marada, dans le cadre d'un entretien télévisé à la LBCI. En traitant en effet M. Wahhab de « petit joueur dans une équipe de football, qui n'a aucun rôle ni dans l'attaque ni dans la défense, si bien que le public se demande pour le compte de qui il joue », Mme Yammine a ouvert la boîte de Pandore.
Ce sont des orgues de Staline sur Twitter que M. Wahhab a utilisées hier pour répondre à la conseillère de Sleiman Frangié. « J'évitais de m'en prendre à Sleiman Frangié, en raison des liens qui nous unissent. Mais maintenant que son gang a dépassé les limites, je me vois contraint de répliquer », a d'abord écrit l'ancien ministre.
« La femme acariâtre de la famille Yammine s'est exprimée en son nom. C'est pourquoi, qu'il entende ce que je vais dire : tu as comploté contre le 8 Mars en échange d'un clin d'œil de Saad Hariri, et tu as vendu tout le monde », a-t-il poursuivi.
Et d'interpeller ensuite directement Vera Yammine avec des termes insultants que nous ne reproduirons pas : « Le petit (...), c'est celui qui pille les gens, joue aux usuriers dans les casinos, monopolise les carburants et vole les Libanais. Le petit (...), c'est lui qui impose la dîme sur les cimenteries et les protège alors que les gens meurent de leur pollution. Le petit (...), c'est lui qui s'aplatit devant Saad Hariri et vend la résistance et la Syrie en contrepartie d'une promesse de fauteuil. Le petit (...), c'est celui dont Walid Joumblatt dit depuis des mois qu'il est le chef d'un gang, avant qu'il ne se rende chez lui d'une manière servile. Pensez-vous (...) que le petit Sleiman peut rivaliser avec la gloire, la fierté et l'éthique de Michel Aoun ? »
« Je m'appelle Wi'am le grand. Votre maître, le petit Sleiman, a été mettre sa main dans celle de celui qui a badiné avec le sang des Syriens et qui vit de l'essence et du mazout syriens. Le petit (...), c'est celui qui a fui la confrontation en 2005, lorsque j'y ai fait face seul. Votre petit Sleiman est un zaïm de village. Entre lui et Baha' Abdel Khalek, notre candidat dans le Chouf, il existe une différence de 8 000 voix en faveur de Baha' – et Baha' n'impose pas de dîme aux gens. Votre Sleiman (...) a réussi aux élections parce que Wissam Hassan lui a accordé les voix des sunnites, sinon Michel Moawad l'aurait écrasé. Je poursuivrai demain mon attaque contre le petit qui s'en prend aux gens honorables. Sans Michel Aoun, il serait un zaïm de village ou un président de municipalité », a-t-il ajouté.
De violents échanges ont ensuite opposé M. Wahhab et ceux qui dirigent son compte Twitter aux partisans de M. Frangié, ce qui n'a pas privé l'ancien ministre de s'en prendre – toujours de manière insultante – à d'autres membres du clan Frangié, dont l'oncle du leader des Marada, Robert.
Hier soir, cependant, des efforts de réconciliation menés par différentes parties entre l'ancien ministre et le leader des Marada ont finalement conduit M. Wahhab à effacer son florilège de tweets à l'encontre de Sleiman Frangié.
D'aucuns, dans divers milieux politiques, s'interrogent toutefois sur les raisons politiques qui ont poussé à une attaque aussi virulente de la part de M. Wahhab, et sur la position du régime syrien et du Hezbollah vis-à-vis de la teneur des propos tenus par l'ancien ministre contre le chef des Marada.
Liban
Wahhab tire à boulets rouges sur Frangié
OLJ / le 04 février 2016 à 00h00
commentaires (12)
"Et d'interpeller ensuite directement Vera Yammine avec des termes insultants que nous ne reproduirons pas !". Dommage, OLJ ! Pourquoi pas ?
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
15 h 29, le 04 février 2016