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Liban - Incendies de déchets

Bou Faour part en guerre contre les municipalités contrevenantes

Le ministère de la Santé a déféré la semaine dernière 74 municipalités devant la justice et compte envoyer 11 autres devant le parquet.

Se fondant sur la récente étude de l'AUB concernant le danger des produits qui se dégagent de la fumée des déchets incinérés à l'air libre, le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, mène campagne contre ces pratiques qui mettent en danger la santé des Libanais.
Il a présidé hier en son bureau une réunion de la commission d'urgence chargée d'évaluer les dangers sanitaires résultant de la crise des déchets. Celle-ci, a-t-il expliqué plus tard à la presse, est motivée par l'aggravation des cas d'élimination des déchets par le feu, notamment dans les zones résidentielles, en dépit des nombreuses mises en garde adressées aux municipalités.
Face à ces pratiques, il a annoncé que son département n'a eu d'autre choix que de recourir à la justice. La semaine dernière, 74 municipalités ont été déférées devant le parquet, à la suite de tournées d'inspection menées par les médecins rattachés au ministère dans les cazas. Il a révélé avoir pris contact avec le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, et le procureur général de la Cour de cassation, Samir Hammoud, pour leur demander de commencer à convoquer les représentants des conseils municipaux afin de prendre les mesures qui s'imposent à leur encontre.
Après avoir souligné une volonté d'imposer aux municipalités de signer un engagement en vertu duquel elles renonceront à l'incinération des déchets, M. Bou Faour a annoncé une nouvelle liste de onze municipalités qui doivent être déférées devant les autorités judiciaires compétentes.
Le problème ne se pose pas seulement dans les régions où le ramassage et le traitement des ordures a été suspendu depuis la fermeture de la décharge de Naameh, en juillet dernier, mais dans plusieurs autres régions qui ne faisaient pas partie du champ d'action de Sukleen, a-t-il expliqué, notamment au sud du pays et dans la Békaa.
La campagne doit s'étendre également aux usines qui incinèrent les déchets à l'air libre. Elles devront également faire l'objet de poursuites judiciaires. Une liste d'usines contrevenantes a d'ailleurs été dressée et le parquet a été saisi de cette affaire.
Les hôpitaux n'échapperont pas non plus à cette campagne. « Certains établissements hospitaliers ont des contrats avec des sociétés spécialisées qui ramassent et qui traitent leurs déchets mais nous ignorons comment 23 hôpitaux s'en débarrassent », a-t-il dit.
Le ministre a rappelé l'étude de l'AUB selon laquelle la présence de la dioxine dans l'air est de 2 300 % supérieur au taux calculé en 2014, en raison des émanations des fumées des détritus qu'on brûle un peu partout.
Il s'est attardé sur le problème des déchets dits « bâtards », en ce sens que leur origine est inconnue, comme ceux qui jonchent le pont de Bsous. « Les municipalités sont responsables des déchets présents dans leur périmètre, quelle que soit la partie qui les jettent chez elles », a expliqué M. Bou Faour, avant de faire état d'un projet visant à établir un programme commun entre le ministère de la Santé, l'Université américaine de Beyrouth et l'Organisation mondiale de la santé pour entraîner les municipalités au tri et au traitement des détritus.
Entre-temps, les municipalités sont priées d'empaqueter leurs déchets et de ne pas les jeter dans les cours d'eau pour éviter une contamination des nappes phréatiques. Son département, a-t-il annoncé, envisage d'ailleurs de commencer à examiner des échantillons des sources d'eau, du moins celles dont l'eau coule dans les robinets des Libanais, afin de s'assurer qu'elles ne contiennent pas de matières toxiques.

Se fondant sur la récente étude de l'AUB concernant le danger des produits qui se dégagent de la fumée des déchets incinérés à l'air libre, le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, mène campagne contre ces pratiques qui mettent en danger la santé des Libanais.Il a présidé hier en son bureau une réunion de la commission d'urgence chargée d'évaluer les dangers sanitaires résultant...

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