Il faut abattre le "Mur de Berlin" qui bloque l'aide en Syrie (responsable humanitaire)

Les belligérants au conflit en Syrie, attendus vendredi aux pourparlers de paix de Genève, doivent se mettre d'accord pour "abattre le Mur de Berlin" qui empêche les secours d'arriver jusqu'aux villes assiégées, a plaidé mardi un haut responsable humanitaire.

Jan Egeland, chef du Conseil norvégien pour les réfugiés, et des responsables de l'Onu se sont déclarés prêts à parler avec toutes les factions au conflit syrien, y compris avec le groupe jihadiste Etat islamique (EI), si cela pouvait aider à la distribution d'aide d'urgence aux victimes en Syrie.

Les pourparlers de paix sous l'égide de l'Onu doivent débuter vendredi à Genève. L'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, a déclaré que l'accès du personnel humanitaire aux quelque 4,5 millions de Syriens vivant dans des zones assiégées ou sous contrôle était une priorité majeure des négociations.

M. Egeland, ancien secrétaire général adjoint de l'Onu, a déclaré aux journalistes que le gouvernement de Damas et les forces rebelles pouvaient immédiatement ouvrir la voie à des livraisons d'aide massive s'ils arrêtaient de "jouer". Il a exhorté les parties au conflit à "abattre le Mur de Berlin constitué d'obstacles qu'ils ont dressés entre nous qui pouvons aider, et des millions de civils sans défense dans les zones de conflit".
Il a également estimé qu'un cessez le feu était nécessaire "maintenant" et que cela "peut être fait de Genève dès ce week-end."

L'Onu a toutefois souligné que des millions de Syriens qui ont besoin d'une aide d'urgence vivent dans des zones contrôlées par les forces de l'EI, qui ne participe à aucun processus de paix. M. Egeland s'est dit "volontaire pour parler à quiconque" lui ouvrira l'accès "aux personnes dans le besoin".

John Ging, chef des opérations à l'Agence humanitaire de l'Onu (OCHA), a approuvé cette position. Il a affirmé que l'Onu "coopérera avec quelque partie que ce soit, à n'importe quel moment et n'importe où, dans le but d'obtenir l'accès" aux victimes, tout en reconnaissant que "certaines parties, certains acteurs, ne coopéreront pas", dans une allusion au groupe Etat islamique.

Les invitations aux discussions de paix de Genève, qui doivent s'étendre sur 6 mois, ont été envoyées mardi par le bureau de l'émissaire de l'Onu pour la Syrie.