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Jihad en Syrie: deux adolescents toulousains renvoyés devant le tribunal pour enfants

Deux adolescents toulousains ont été renvoyés la semaine dernière devant le tribunal pour enfants où ils seront jugés pour être partis faire le jihad en Syrie début 2014, a indiqué mardi une source judiciaire.

Les adolescents, âgés de 15 et 16 ans au moment des faits, ont été renvoyés le 22 janvier en procès pour "participation à un groupement terroriste", a précisé cette source, confirmant une information du Monde.

Les lycéens étaient partis de Toulouse le 6 janvier 2014. L'un d'eux, après avoir demandé la somme de 500 euros à sa mère sous prétexte d'un voyage scolaire en Espagne, lui avait laissé une lettre: "Imagine-toi que je suis mort et fais ta vie normalement", selon une source proche du dossier.

Ils étaient rentrés en France, les 25 et 27 janvier, après avoir été récupérés par leur famille en Turquie. Une information judiciaire avait été ouverte le 31 janvier.

Devant les juges d'instruction, les deux jeunes avaient assuré que leur but n'était "pas de faire le jihad, mais de combattre dans les rangs de l'Armée syrienne libre" contre Bachar el-Assad, selon la source.

Mais l'enquête a révélé qu'ils avaient rejoint la brigade de Mourad Farès, l'un des principaux recruteurs de jihadistes français, via les réseaux sociaux, avant son arrestation en Turquie et sa remise à la France en 2014.

Un des adolescents a reconnu avoir participé à "des missions de surveillance", affirmant n'avoir jamais manipulé une arme. L'autre "avoir fait des tours de garde, armé d'une kalachnikov", selon la source.

Ils auraient voulu quitter la Syrie à cause de "l'ambiance pourrie" qui régnait dans le groupe francophone. "Je n'étais pas d'accord avec l'usage qu'ils faisaient de la religion", a raconté un des adolescents aux magistrats. "Dès que quelqu'un ne leur plaisait pas (...) ils disaient qu'on pouvait le tuer", a-t-il ajouté.

Pour le parquet qui avait demandé début septembre leur renvoi en procès, ils ne pouvaient ignorer "le caractère terroriste" de la brigade de Mourad Farès, affiliée au Jabhat Al Nosra, lui-même lié à Al-Qaïda.

La lettre laissée par un des jeunes à sa mère ne laisse aussi guère de doutes sur ses intentions, souligne le ministère public.

Les avocats des adolescents, sous contrôle judiciaire, demandaient un non-lieu.

"Ils n'avaient aucune vélléité de collaborer à un groupe terroriste. Pour preuve, ils sont restés à peine trois semaines sur place", a déclaré à l'AFP Me Agnès Dufétel-Cordier, conseil d'un des jeunes.

Pour Me Matthieu Chirez, qui défend l'autre adolescent, son client doit être considéré comme "une victime en vertu des conventions internationales: c'est un mineur qui a été enrôlé dans un conflit armé et peut donc se prévaloir du statut d'enfant-soldat".

Un argument balayé par le parquet qui souligne qu'"un terroriste ne saurait se prévaloir de la qualité de combattant au sens du droit international".

Les deux lycéens encourent une peine maximale de cinq ans de prison, compte tenu de leur âge au moment des faits.

Deux adolescents toulousains ont été renvoyés la semaine dernière devant le tribunal pour enfants où ils seront jugés pour être partis faire le jihad en Syrie début 2014, a indiqué mardi une source judiciaire. Les adolescents, âgés de 15 et 16 ans au moment des faits, ont été renvoyés le 22 janvier en procès pour "participation à un groupement terroriste", a précisé cette...