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Moscou sur une "mauvaise voie stratégique" en Syrie, doit "cesser de frapper" l'opposition (Paris/Washington)

Les Russes "doivent concentrer" leurs bombardements sur le groupe Etat islamique et "cesser de frapper les groupes de l'opposition" armée en Syrie, où Moscou "est sur la mauvaise voie stratégique", ont estimé mercredi Français et Américains.

"La Russie est un acteur important dans le dossier syrien. Nous considérons cette place en souhaitant que la Russie concentre ses efforts contre Daech (acronyme de l'EI en arabe) et cesse de frapper les groupes de l'insurrection qui eux-mêmes combattent Daech", a déclaré le ministre français de la Défense Jean-Yves le Drian, à l'issue d'une rencontre à Paris de sept pays de la coalition contre le groupe jihadiste.

"Les Russes sont sur la mauvaise voie stratégique (...)" en Syrie, a renchéri son homologue américain Ashton Carter.
Tant que cela ne changera pas, il n'y aura "pas une base commune suffisante pour une coopération", a ajouté M. Carter, qui s'exprimait au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue français.

L'attitude de la Russie est "d'autant plus difficile à comprendre que ce sont ces groupes-là (de l'opposition armée) qui, réunis à Riyad, se sont organisés et ont vocation à participer à la transition initiée par le processus de Vienne et confortée par la résolution des Nations unies", a déploré M. Le Drian : "C'est cela l'interrogation principale que nous avons à l'égard de la Russie".
"Combattre Daech, c'est combattre Daech. Et la coordination ne peut se faire que si les objectifs sont bien identifiés, et par les uns, et par les autres", a-t-il souligné.

Allié clé du régime de Bachar el-Assad, la Russie intervient militairement depuis près de quatre mois en Syrie, essentiellement par des bombardements aériens, affirmant viser l'EI et d'autres organisations "terroristes" en lutte contre le pouvoir.

Mais les Occidentaux et les militants opposés au régime de Damas accusent ce pays de concentrer ses bombardements sur des rebelles qualifiés de "modérés", les avions russes bombardant quasi-quotidiennement des zones aux mains de l'opposition armée où l'EI n'est tout simplement pas présent, comme les province d'Idlib et de Lattaquié (nord-ouest).

Plus de mille civils, dont 238 enfants, ont été tués dans ces frappes russes, affirme l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Plus de 1.100 rebelles et jihadistes du Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda) sont morts dans ces attaques, ainsi que 893 combattants de l'EI, toujours selon l'OSDH.

Ces nouvelles critiques de Paris et de Washington contre la Russie interviennent à quelques jours de la reprise attendue des laborieux pourparlers en vue d'établir la paix en Syrie prévue théoriquement pour le 25 janvier à Genève.
Les principaux acteurs de ces négociations restent pour le moment incapables de s'entendre sur la composition de la délégation de l'opposition syrienne.
La coalition de l'opposition soutenue par l'Arabie saoudite a nommé mercredi négociateur en chef à ces discussions un chef rebelle islamiste. Mais Moscou et Damas exigent d'avoir un droit de regard sur la composition de la délégation qu'il dirigera.

Les Russes "doivent concentrer" leurs bombardements sur le groupe Etat islamique et "cesser de frapper les groupes de l'opposition" armée en Syrie, où Moscou "est sur la mauvaise voie stratégique", ont estimé mercredi Français et Américains."La Russie est un acteur important dans le dossier syrien. Nous considérons cette place en souhaitant que la Russie concentre ses efforts contre Daech...